Éric Renaud, le créateur de la société Podia qui va distribuer de manière exclusive les tracteurs MTZ en France, mais également en Belgique, au Luxembourg, au Chili, en Équateur ainsi que de nombreux pays d'Afrique, voit un potentiel important pour ce type de machines. Sur cette zone, il ambitionne une commercialisation au rythme de 2 000 à 3 000 unités par an d'ici à cinq ans.
Vente par internet
Pour y parvenir le distributeur se lance dans un nouveau canal de vente. Le client peut, dès la mi-mars 2013, commander son tracteur en ligne en choisissant, pour l'instant, parmi six modèles de 95 à 350 chevaux embarquant peu d'électronique. L'offre cible tous les types de clientèles : les agriculteurs, les sylviculteurs, les ostréiculteurs et les collectivités. D'autres modèles de 17 à 95 chevaux compléteront à terme la gamme. L'acquéreur sollicite si nécessaire l'un des huit conseillers commerciaux du distributeur (30 prévus d'ici la fin 2013) et pourra bientôt visiter un showroom en construction près de Troyes (Aube). Les machines, déclinées en trois niveaux de finition, seront commercialisées dans une fourchette de prix allant de 20 000 à 180 000 € HT. Elles bénéficient de moteurs et de transmissions fabriquées par le Biélorusse (à l'exception du modèle de 350 chevaux logeant pour l'instant un moteur Deutz). Podia annonce avoir conclu un partenariat avec la Banque Populaire pour proposer des solutions de financement. Pour le service après-vente, le distributeur s'appuie sur un réseau de 140 garages de véhicules industriels répartis sur la France et en Belgique. Il souhaite densifier ce maillage et travaille à une collaboration avec d'autres types de réparateurs, notamment parmi les membres du réseau SCAR. Podia annonce également la centralisation à Troyes du stock de pièces détachées. Pour convaincre les sceptiques, MTZ mise sur la durée de la garantie : le constructeur offre, de base, une assistance pièces et main-d'œuvre de deux ans ou de 2 000 heures d'utilisation.
Soixante mille tracteurs par an
Fondée au lendemain de la seconde Guerre Mondiale, la société MTZ s'est développée au point de devenir le plus grand constructeur du bloc soviétique. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires annuel du géant biélorusse dépasse le milliard d'euros. Il emploie 22 000 salariés et travaille en étroite collaboration avec dix autres sociétés, dont l'usine de Bobruisk produisant les plus petits tracteurs de la gamme. Il compte également de nombreuses usines d'assemblage, notamment en Pologne, en Slovaquie, en Éthiopie, en Égypte, en Russie, au Cambodge ou au Vénézuéla. Selon MTZ, près de 60 000 tracteurs Belarus seraient commercialisés annuellement dans 55 pays. Après l'effondrement du mur de Berlin, le fabricant a été amené à affronter la nouvelle concurrence des marques occidentales. Il a donc dû mettre en place une stratégie de reconquête sur ses marchés historiques tels que la Russie, le Kazakhstan ou encore le Venezuela. Avec ses lignes directrices « robustesse, simplicité et prix » et son outil de production restructuré, il dit occuper à nouveau une place significative dans ces pays.