La filière de recyclage des huiles usagées souffre des prix du pétrole actuellement très bas. Le CNPA, le Conseil national des professions de l'automobile, s'inquiète d'un contexte économique qui pourrait mettre en danger les entreprises chargées de récupérer et de valoriser ces déchets. Chaque année, celles-ci récupèrent près de 200 000 tonnes d'huiles issues des activités d'entretien et de réparation des véhicules, ainsi que de l'industrie ou des collectivités. La performance de cette filière est d'autant plus appréciable qu'elle parvient à récupérer près de 100 % de cette matière première et valorise les trois quarts en huiles régénérées. Mais l'effondrement des prix du pétrole a fait perdre l'avantage concurrentiel de ces produits par rapport à ceux issus de l'industrie pétrolière. L'équilibre financier des 49 entreprises bénéficiant d'un agrément pour récupérer les huiles est donc en danger. Leurs coûts de collecte n'étant pas couverts par la seule valorisation, certaines auraient du mal à poursuivre leurs activités après le premier trimestre. Inquiets de cette situation, le CNPA et les ramasseurs d'huiles ont lancé un appel au ministère de l'Écologie. Ils souhaiteraient qu'à l'instar d'autres pays européens, la France autorise la facturation de la prestation de collecte. Pour appuyer leur requête, ils rappellent l'importance environnementale de leur métier. Un litre d'huile peut couvrir une surface de 1 000 mètres carrés d'eau et bloquer les échanges gazeux indispensables à la vie de la faune et de la flore.