L’usage de la télémétrie se développe actuellement très rapidement dans le réseau Massey Ferguson et auprès des utilisateurs des nouvelles machines de la marque. « 80 % d’entre elles sont déjà connectées », se félicite Michael Groult, son responsable du développement de l’activité pièces et services en France. Effectivement, si le sujet relève déjà d’une histoire ancienne chez le constructeur puisqu’il a joué un rôle de pionnier, les premiers développements de transfert de données depuis des machines de sa fabrication datent d’une quinzaine d’années. Ils avaient ensuite été commercialisés sous la marque AgCommand. Mais, depuis 2017, le constructeur est entré dans une nouvelle dimension en équipant d’usine la plupart de ses tracteurs – depuis les séries 5700 S jusqu’aux 8S –, ainsi que la totalité de ses moissonneuses-batteuses, d’un module de connectivité et en lançant « MFConnect ». « Il suffit ensuite aux utilisateurs d’activer l’option une fois qu’ils se sont fait livrer la machine, explique Michael Groult. Ils se montrent d’autant plus enthousiastes de le faire que nous déployons toute notre pédagogie pour leur expliquer les intérêts d’un tel système dans le diagnostic de problèmes et dans leurs solutions. Les clients ne le vivent pas comme l’intrusion de “Big Brother” dans leur ferme. Ils comprennent bien les avantages en termes de maintenance prédictive, d’amélioration et de fiabilité des machines. »
Des immobilisations réduites
Deux grandes familles de données sont récupérées par MFConnect. Les premières, la géolocalisation, la vitesse, les durées d’utilisation, des niveaux de carburant et d’AdBlue, des codes d'erreur et des intervalles d’entretien intéressent plus particulièrement les utilisateurs. Des applications pour smartphone ou ordinateur permettent à ces derniers de savoir très rapidement où chacune de leurs machines se trouve, si elle est correctement utilisée et si elle réclame une assistance particulière. L’entrepreneur supervise d’un coup d’œil sa flotte et, éventuellement, organise la logistique pour déplacer les engins d’un chantier à l’autre. L’agriculteur plus modeste a en poche un précieux carnet sur l’état et l’usage de ses matériels. Les utilisateurs peuvent aussi recevoir une alerte dans le cas où une machine se retrouverait dans une zone géographique où elle n’a rien à faire. Si cette fonctionnalité a pu, dans certains cas, aider la police à retrouver une machine volée, Massey Ferguson se refuse de la présenter comme un antivol. Elle n’a en effet pas été développée dans ce but.
Les autres paramètres issus de mesures collectées par différents capteurs au niveau de la transmission, du moteur ou des systèmes hydrauliques sont plus spécifiquement exploitables par les services après-vente du constructeur et de ses concessionnaires. Ils y ont accès grâce à des interfaces web spécialement développées à leur attention. Ils peuvent donc procéder à un diagnostic de défaillance sur une machine ou être avertis d’une alarme. Le mécanicien est alors en mesure de prévenir le client de paramètres anormaux annonçant une éventuelle panne. Ce dernier peut ainsi décider d’une réparation et éviter un problème plus grave en plein chantier. Si besoin, la géolocalisation permet à un mécanicien d’y accéder plus rapidement. « La réduction des immobilisations de machines fait partie des principaux arguments de la télémétrie », appuie Michael Groult.
Des données très encadrées
L’affichage répété de codes d'erreur peut aussi témoigner d’une mauvaise utilisation de la machine, par exemple de capacités de charge dépassées. Mais Massey Ferguson préfère se montrer très prudent dans l’exploitation des données. « Celle-ci est encadrée par un contrat RGPD discuté avec le client, lequel est totalement averti de l’usage que nous en faisons. En aucun cas, le constructeur ne prend contact avec lui si quelque chose semble anormal. C’est au concessionnaire qui connaît bien les applications spécifiques de son client de l’appeler et éventuellement de le conseiller », explique Michael Groult. Actuellement, tout en mettant en place des équipes de support à la télémétrie, les services de la marque déploient d’intenses efforts pour former l’ensemble du personnel, technique et commercial, des concessionnaires. « Notre but est que les services supplémentaires apportés par la télémétrie soient disponibles à 100 % », affirme Michael Groult.