Epandage de lisier et digestat Vervaet Quad 550 : 38 000 m³ enfouis en 6 mois
L'automoteur Vervaet Quad 550 récemment acquis par l’ETA Jan, basée en Ille-et-Vilaine, permet d’intervenir en conditions humides tout en limitant le compactage des sols. L’entrepreneur Sébastien Jan met également en avant les performances du système de pompage et l'organisation des chantiers moins contraignante.
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Sébastien Jan, responsable de l’ETA Jan implantée à Cherrueix, en Ille-et-Vilaine, a investi dans un automoteur fabriqué par le constructeur néerlandais Vervaet. Il s’agit du modèle Quad 550 à quatre roues motrices et directrices disponible sur le marché français depuis 2022.
« Nos volumes d’épandage étant en augmentation, nous avons acquis un premier automoteur Vervaet Hydro Trike en 2016. J’ai ensuite opté pour le modèle Quad 550 afin de reprendre les passages de roues de nos outils, essentiellement en 24 m à l'instar de notre pulvérisateur. Cet automoteur permet ainsi de limiter le compactage des sols lors des premiers apports sur céréales en sortie d’hiver. De plus, nous pouvons l’équiper d’une rampe à patins de 24 m, d’un injecteur à prairie de 8,4 m ou encore d’un enfouisseur de type déchaumeur, et donc mieux l’amortir », explique l’entrepreneur.
Le Quad 550 accueille une cabine d’origine Claas et embarque une cuve dont la capacité s’élève à 21 m3. Cette dernière, conçue en polyester pour un poids limité, possède une forme évasée offrant une meilleure visibilité en cabine sur les équipements arrière. Le bras de pompage, installé sur le côté avant droit de la machine, garantit pour sa part une vue latérale dégagée lors du transport. Son sbras pivotant et télescopique à son extréminé lui permet d’atteindre une profondeur de pompage de 3,84 m. Entraîné hydrauliquement, ce bras de pompage pivote selon une rotation de 180°. Lors de l’épandage, il se positionne à l’avant, dans le gabarit de la machine, de manière à ne pas gêner le champ de vision du chauffeur. La manœuvre peut être automatisée selon quatre positions préalablement enregistrées ou réalisée manuellement par l’opérateur.
Temps de pompage réduits
Dans sa version SuperLoad, le bras de pompage intègre une turbine d’aspiration accélérant le processus ainsi qu'une pompe à lobes rotative Vogelsang, dont le débit atteint 12 000 L/min. En amont de cette pompe, un broyeur RotaCut, également fourni par Vogelsang, réduit les fibres et élimine les corps étrangers susceptibles de l’endommager. La pression maximale s’élève à 1 bar à l’entrée du broyeur et à 6 bar à la sortie de la pompe à lobes. À l’issue de ces phases, le lisier est enfoui ou réintroduit dans la cuve via des vannes hydrauliques. Ces caractéristiques tendent à réduire significativement la durée de remplissage de l’automoteur et donc à limiter les temps d’attente.
« La rapidité de pompage est un avantage, car nous épandons tous types de produits, notamment du lisier de bovin assez épais. De plus, le système télescopique dont se dote le bras facilite le ravitaillement direct dans les fosses à lisier. L’aspiration s’avère, elle aussi, très efficace pour pomper les fonds de fosse », constate Sébastien.
L’automoteur Vervaet Quad 550 est motorisé par un six-cylindres Volvo Penta de 13,5 L développant une puissance de 550 ch (Stage V) . Il bénéficie de la transmission hydromécanique VSG-Drive de conception maison, qui lui confère à la fois souplesse et force de traction. Cette transmission reçoit un entraînement hydrostatique assuré par quatre moteurs hydrauliques de 280cm3. Elle garantit par conséquent un couple élevé, de 2 650 Nm, à un faible régime moteur, soit 1 200 tr/min de 0 à 40 km/h en continu. Le régime moteur automatique atteint 1 000 tr/min au pompage du lisier, et 1 400 tr/min à l’avancement. Il peut être géré manuellement pour atteindre 1 650 tr/min afin de gagner en traction.
Répartition optimale du poids
Le positionnement du moteur thermique sur le côté gauche de la machine simplifie les opérations d’entretien, comme le changement des filtres et les vidanges. Cet emplacement, éloigné de la cabine, réduit les nuisances liées aux émissions de chaleur et au bruit pour le chauffeur. Situé à l’opposé du bras de pompage, il favorise également une répartition optimale du poids au niveau des essieux. Le radiateur, quant à lui, se trouve à l’avant de l’automoteur, ce qui limite non seulement l’encombrement, mais aussi les projections de poussières et de résidus de récolte transportés par les roues. Le Quad 550 affiche un rayon de braquage jusqu’à 8 m. Son essieu avant comme sa cabine bénéficient d’une suspension hydraulique, et le siège conducteur est suspendu pneumatiquement pour un confort optimal. Cet automoteur peut être équipé de pneumatiques de 900, 1 000 ou 1 250 mm de large. L’entrepreneur a opté pour une largeur de 900 mm. La machine, dont le poids repose sur les essieux moteurs, se distingue par sa capacité à travailler en conditions pentues et humides, contrairement aux ensembles tracteur-tonne.
« Sa marche en crabe, ses roues de 900 mm de large et son relevage pivotant favorisent une moindre compaction des sols. L'automoteur dispose en plus d’un système de télégonflage de série. Sa garde au sol suffisamment élevée limite le risque d’enlisement en conditions humides, et ses quatre roues motrices facilitent sa conduite dans ces conditions », souligne Sébastien
En mode route, seules les deux roues avant sont directrices, et la largeur de transport n'excède pas les 3 m, quelle que soit la taille des pneus utilisés.
Un relevage arrière à 3 ou 4 points
Lors d'un chantier d’épandage de lisier de porc dans une parcelle de 17 ha aux portes de Dinan (Côtes-d'Armor), le ravitaillement de l’automoteur depuis la ferme, située à 8 km, a réclamé quatre ensembles tracteur-tonne (trois d’une capacité de 20 000 L et un de 29 000 L).
« Ce matériel simplifie la logistique des chantiers tout en limitant le déplacement au champ des ensembles tracteur-tonne. De plus, nous réduisons nettement le salissement des routes », apprécie l’entrepreneur.
Pour ce type de chantier, la machine est équipée d’un déchaumeur à disques de 7 m de large Volmer TRG 1000 avec distributeur de lisier. L'outil est monté sur un relevage à trois points avec coupleur rapide hydraulique à quatre doubles effets (relevage à quatre points pour une rampe à patins). Surmonté d’un broyeur répartiteur à 28 sorties, il intègre une première rangée de disques qui ouvrent le sol à une profondeur de travail maximale de 12 cm et déposent le lisier. Une seconde rangée de disques recouvre la matière épandue. Les disques crénelés, au nombre de 56, présentent un diamètre de 500 mm et une épaisseur de 4 mm. Ces deux rangées sont suivies d’un rouleau qui nivelle et rappuie le sol. L’automoteur d’épandage dispose d’un système GPS John Deere et du dispositif Vervaet Connect de série. Ce dernier affiche en cabine, via le portail MyVervaet, les paramètres de fonctionnement de la machine (vitesse, puissance du moteur, consommation de carburant…), les réglages, les informations relatives à l’entretien (niveau du réservoir de carburant, heures de fonctionnement…) ou encore des alertes en cas de dysfonctionnement. Un prédiagnostic à distance facilite la maintenance et l’intervention du service dédié Vervaet.
Dosage automatisé
Les deux chauffeurs affectés à la conduite du Quad 550 de l'ETA Jan, Gilles et Thibault, rapportent un débit de chantier sur la parcelle de 17 ha nettement plus élevé qu'avec un ensemble tracteur-tonne, soit 145 m3/h, et une consommation de carburant de 27 L/h. Le dosage apporté s’élève à 50 m3 de lisier par hectare (valeur fertilisante de 3,1 unités d’azote). Les valeurs NPK du lisier sont analysées à l’entrée et à la sortie de la cuve au moyen du capteur NIR HarvestLab 3000 développé par John Deere. Cela permet ainsi d’optimiser la précision de l’épandage en adaptant les doses aux besoins et de réguler l’épandage en fonction de la valeur azotée. Le système Vervaet Connect produit des cartes d’épandage si le client le souhaite. L’utilisation de l’automoteur implique une surveillance pointue de la pompe à lobes, dont le remplacement doit intervenir tous les 3 à 5 ans en fonction de la matière épandue et des conditions de travail.
« Cette prestation d’épandage avec l’automoteur tend à s’accentuer en raison du développement de la méthanisation, car nous épandons également du digestat. Ce créneau porteur, de même que l’agrandissement des élevages laitiers, m’a incité à investir dans cette activité. En 2023, nous avons épandu 60 000 m3 avec cette machine et, pour l’année en cours, nous avons déjà atteint 38 000 m3 », termine le responsable de l’entreprise.
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