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Ramassage de pierres  ETA Tarayre : le ramassage de pierres au champ, un créneau porteur

La profondeur de travail des deux rotors de l'andaineur est contrôlée à l'aide de deux roues de jauge réglables de chaque côté.
La profondeur de travail des deux rotors de l'andaineur est contrôlée à l'aide de deux roues de jauge réglables de chaque côté. (©ETA Tarayre)
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L’ETA Tarayre, située dans l’Aveyron, s’est spécialisée dans le ramassage de pierres dans les champs. Elle a atteint son rythme de croisière en intervenant sur 300 ha chaque année, à l’aide du modèle Scorpio 550 du fabricant Elho. Quand les conditions de travail sont favorables, cet outil traîné procure un débit de chantier de 1 ha/h.

Fraîchement titulaire d’un bac pro CGEA (conduite et gestion d’une entreprise agricole), Pierre-Richard Tarayre, fils d’agriculteur installé à Anglars-Saint-Félix, dans l’Aveyron, crée son ETA en juin 2018. Dès le départ, il choisit de proposer des prestations de ramassage de pierres dans les champs.

L’andaineur rotatif, composé de deux rotors de 470 mm, rassemble les pierres au centre de la ramasseuse Elho Scorpio 550 sur une largeur de 5,5 m. (©ETA Tarayre)

« Je souhaitais innover pour me distinguer de la concurrence et réussir à faire ma place. C’était plus opportun de s’orienter vers le ramassage de pierres plutôt que vers la moisson ou l’ensilage, sachant que ces marchés sont déjà couverts dans mon secteur géographique », met en avant le jeune entrepreneur.

Voulant posséder plusieurs cordes à son arc, il se lance également dans les travaux d’élagage afin de lisser les activités sur l’année et étoffer sa clientèle. Le bouche à oreille porte rapidement ses fruits, et les prestations de ramassage de pierres débutent dès l’été 2018. L’entrepreneur reçoit des demandes de la part d’agriculteurs voulant limiter cette activité manuelle et fastidieuse en raison de sa pénibilité et du manque de main-d’œuvre.

La ramasseuse de pierres Elho Scorpio 550 repose sur un essieu double à balancier chaussé de pneumatiques larges afin de limiter la compaction du sol. (©ETA Tarayre)

« Certaines terres sont très caillouteuses, notamment dans la région des Causses, au sud de l’Aveyron. J’interviens de mi-mars à mi-novembre sur des sols prêts à être semés dans l’Aveyron et les départements limitrophes, à savoir le Tarn, la Lozère et le Cantal. »

Un andaineur en « V » et un convoyeur à doigts

Parmi les marques de ramasseuses de pierres existantes et disponibles sur le marché, Pierre-Richard Tarayre opte pour un modèle du Finlandais Elho, importé en France par Jeulin et commercialisé par son concessionnaire local, les établissements Lagarrigue.

Sous le convoyeur, la terre passe à travers la grille de calibrage équipée de 17 barreaux de 35 mm de diamètre espacés de 33 mm. (©ETA Tarayre)

« J’ai choisi le modèle haut de gamme Scorpio 550 d'Elho en raison de sa robustesse et de ses performances, explique l'entrepreneur. Sachant que je démarre l’activité, la qualité de travail est primordiale pour satisfaire au mieux ma clientèle. La proximité du revendeur a également été un critère pour prendre ma décision. »

La machine, d'une largeur de travail de 5,5 m, permet de ramasser des pierres d’un diamètre variable allant de 4 à 60 cm. Techniquement, deux andaineurs rotatifs de 470 mm de diamètre, dotés chacun de 28 dents en acier Hardox montées en « V », rassemblent les pierres au centre de la machine. Entraînés à l’aide d’une centrale hydraulique, ils peuvent aller chercher les pierres jusqu’à 10 cm de profondeur sur un sol préparé.

Le convoyeur, d’un diamètre de 1 800 mm et composé de 16 dents en Hardox montées sur silentblocs, achemine les pierres dans la trémie. (©ETA Tarayre)

Un convoyeur, dont le diamètre atteint 1,8 m, muni de 16 dents en Hardox montées sur silentblocs, récupère ensuite les pierres et les achemine vers la trémie. Celles-ci sont préalablement séparées de la terre par une grille calibreuse réglable disposant de 17 barreaux de 35 mm de diamètre écartés de 33 mm.

Le convoyeur, d’un diamètre de 1 800 mm et composé de 16 dents en Hardox montées sur silentblocs, achemine les pierres dans la trémie. (©ETA Tarayre)

La centrale hydraulique apporte de la souplesse au travail

La trémie présente une capacité de 3 m3, pouvant contenir jusqu’à 4 t de pierres, et une hauteur de basculement de 2,7 m. Son temps de remplissage avoisine les 15 minutes, selon la densité de cailloux dans la parcelle.

« La centrale hydraulique apporte de la souplesse de travail et limite la casse en cas de blocage des pierres, contrairement à une machine dotée d’une cinématique à arbres à cardans, souligne Pierre-Richard Tarayre. Ce fonctionnement hydraulique présente également l’avantage de pouvoir inverser le sens de rotation des éléments. Pour son utilisation, je fais appel à un Fendt Vario 716, de 220 ch, car le ramassage de pierres demande une certaine adhérence pour tirer l’outil. »

La trémie de 3 m³, présentant une hauteur de basculement de 2,7 m, peut être déversée dans des bennes ou en bout de champ, en fonction des demandes des clients. (©ETA Tarayre)

La vidange des pierres s’effectue soit dans des remorques, soit en bout de champ, en fonction de la demande des clients, qui se chargent le plus souvent de l’évacuation des pierres. Deux remorques et plusieurs passages au sein des parcelles peuvent s’avérer nécessaires selon la densité de cailloux présents. Les exploitants agricoles valorisent ensuite ces pierres lors de travaux de terrassement, d’empierrage de chemins ou de stabilisation des abords de bâtiments. Cela permet notamment de préserver les clapas, ces tas de pierres en bord de champ typiques des paysages de Causses, dans lesquels ces dernières sont généralement récupérées.

« La vitesse de travail, relativement faible compte tenu de l'intervention effectuée, peut atteindre 3 km/h si les pierres sont bien acheminées jusqu’au rotor, poursuit l’entrepreneur. C’est la raison pour laquelle cette prestation demande une concentration pointue et un regard expérimenté. Depuis le début, je conduis moi-même ce matériel mais, pour cette nouvelle saison, j’ai prévu une période d’essai avec un salarié. »

La centrale hydraulique montée sur le relevage arrière du tracteur fournit toute l’énergie nécessaire pour entraîner la ramasseuse Elho Scorpio 550. (©ETA Tarayre)

Le débit de chantier garanti par la Scorpio 550 se situe en moyenne autour de 1 ha/h et dépend étroitement de la configuration de la parcelle. Pierre-Richard Tarayre applique un tarif de prestation à hauteur de 175 €/h.

Une alternative au broyage de pierres avantageuse

« Depuis la cabine, je règle le régime de la prise de force du tracteur à environ 540 tr/min, voire 600 tr/min selon les conditions de travail. Je gère le dépliage et la hauteur des andaineurs, ainsi que le levage de la trémie. L’entretien de cette ramasseuse nécessite un graissage quotidien et le rechargement des pièces d’usure à la soudure », indique l'entrepreneur.

Chaque année, celui-ci valorise la machine sur une surface totale de 300 ha. Pour en optimiser l’efficacité, le ramassage de pierres doit s’effectuer dans des conditions sèches et sur des terres labourées ou déchaumées ayant peu de résidus en surface.

« Intervenir sur une terre sèche est indispensable pour éviter le bouchage de la grille calibreuse. Dans l’idéal, il convient de passer une herse plate à dents avant l’intervention de la machine afin de remonter les cailloux en surface. Les conditions de travail préalablement à son passage et lors de son intervention contribuent nettement à son optimisation », insiste l’entrepreneur.

Cette prestation de ramassage de pierres, dont la vitesse de travail peut atteindre 3 km/h, demande une concentration pointue et un regard expérimenté.  (©ETA Tarayre)

Le ramassage de pierres comporte de multiples avantages. Il limite d'une part les dégâts sur les machines de récolte ainsi que l’usure des outils de travail du sol et de semis, et permet d'autre part d’éviter l’accumulation de pierres dans la paille et le foin. Cette prestation constitue une alternative au broyage de pierres.

« Le coût d’intervention de la ramasseuse de pierres est moins élevé à l’hectare, comparativement au broyage. De plus, le broyage de pierres nécessite un passage d’andaineur. »

Pierre-Richard Tarayre fait un bilan positif des cinq années de prestations effectuées avec la Scorpio 550, acquise pour un montant de 67 000 €.

« En complément de mon travail auprès d'une clientèle fidèle, je reçois des demandes ponctuelles. Je peux satisfaire tous mes clients avec une seule machine. Sachant que ce matériel est rentabilisé en intervenant sur 300 ha, mon souhait est de stabiliser cette surface », conclut l’entrepreneur.

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