Depuis 2018, Jean-Baptiste Loiret est gérant de l’entreprise de travaux agricoles que son grand-père avait créée en 1977. Il propose tous types de chantiers, allant du travail du sol à la récolte, et intervient de A à Z sur quelques fermes des environs. En parallèle, il exploite aussi sa propre ferme céréalière de 250 ha. « Jusqu’à l’année dernière, je possédais deux semoirs monograines de six rangs à 75 cm d’écartement utilisés pour le maïs, et un troisième avec sept rangs à 60 cm réservé au tournesol, explique l’entrepreneur. J’ai souhaité rationaliser mon parc de matériels en m’équipant d’un semoir plus large et modulable en écartement pour remplacer les trois autres. C’est ce qui m’a amené à acheter le modèle MTR de Maschio Gaspardo qui peut travailler en neuf rangs à 60 cm ou en huit rangs à 75 cm. Le changement de configuration ne prend qu’une trentaine de minutes. Il faut escamoter l’élément central pour le retirer. Les écartements s’ajustent ensuite hydrauliquement, en déplaçant simplement des butées mécaniques positionnées sur le châssis. C’est assez simple. »
Modèle mécanique
Au départ, l’entrepreneur reconnaît qu’il avait l’intention de s’équiper d’un semoir plus haut de gamme, doté notamment d’un entraînement électrique de la distribution. Mais les devis reçus des diverses marques consultées l’ont amené à revoir sa stratégie. « Tous les concessionnaires me proposaient du matériel valant au minimum de 80 000 à 90 000 €, souligne-t-il. Financièrement, cela ne passait pas. J’ai trouvé ce modèle à entraînement mécanique qui était en stock dans une concession au tarif de 51 000 €, un prix nettement plus accessible. Peu de marques proposent des versions modulables de cette largeur en fonctionnement mécanique. Outre le prix, j’estimais qu’il était peut-être plus raisonnable de choisir une version non électrique. Le fonctionnement de ce semoir est très simple et, en cas de panne, je peux intervenir moi-même assez facilement. Je connais des collègues qui ont dû arrêter leur chantier en pleine saison pendant plusieurs jours à cause d’un moteur défectueux qu’il fallait commander auprès du constructeur. Cela a aussi joué dans ma décision. »
Évolutions prochaines
Le semoir est équipé de trois microgranulateurs. S’agissant d’un modèle déjà en stock chez le vendeur, l’entrepreneur n’a pas pu choisir les options, mais il a prévu des évolutions prochaines pour gagner en confort d’utilisation. Ainsi, après les semis de printemps, le matériel retournera à la concession pour être équipé en Isobus avec des compteurs de graines et un système de coupure rang par rang. Un montage complémentaire dont le prix est d’environ 2 500 €. Actuellement, chaque élément est débrayable mécaniquement par un arbre d’entraînement qu’il suffit de faire pivoter à la main pour en couper la connexion. Ce principe sera remplacé par un dispositif électrique fonctionnant par électro-aimants. Chaque élément pourra alors être coupé individuellement depuis la cabine, soit de manière manuelle, soit automatiquement via l’autoguidage. Sur ce point également, Jean-Baptiste Loiret a fait le choix d’un équipement économique sans renoncer aux performances. En effet, préférant conserver son ancien cueilleur à maïs de six rangs, il souhaitait acquérir un GPS très précis pour que les passages du semoir de huit rangs soient régulièrement espacés.
« Le semoir est attelé derrière un Massey Ferguson 7616 acheté d’occasion en 2023 qui n’avait pas de GPS en arrivant chez moi, explique-t-il. Mes autres tracteurs sont équipés de l’autoguidage depuis 2013 et j’avais une console disponible, mais elle n’était pas assez précise. En cherchant à la renouveler, j’ai découvert le matériel Lacos, commercialisé par la société Sevra, qui fait partie du même groupe que la concession Dousset Matelin. L’offre me paraissait intéressante, car le prix d’achat est raisonnable et il n’y a pas d’abonnement à payer pour disposer ensuite de la correction RTK. Et comme je connaissais déjà le distributeur, j’étais rassuré sur ses compétences et sur l’assistance qu’il pouvait me fournir au moment de l’installation ou quand je m’en sers. »
Correction RTK gratuite
Lacos propose un kit avec antenne, volant électrique et console compatible Isobus pour un montant total de 8 590 €. En se connectant au réseau open source Centipede, l’opérateur dispose d’une correction RTK extrêmement précise et disponible gratuitement. En effet, ce dispositif collaboratif repose sur des balises installées dans des organismes publics comme l’Inrae, ou chez des particuliers.
« Je n’ai pas d’abonnement à payer, mais je dois tout de même installer une carte SIM dans l’antenne pour recevoir le signal, précise Jean-Baptiste Loiret. Cela me coûte 5 € par mois seulement. En contrepartie, je suis dépendant de la connexion avec une balise située à proximité de la parcelle. Si l’émetteur décide de la débrancher, je n’ai plus de signal. Mais, actuellement, le réseau est suffisamment développé pour que je réussisse toujours à capter une balise partout autour de chez moi. Je verrai à terme si je m’équipe moi-même d’une balise que je placerai à la maison. Selon les informations que j’ai reçues, cela me coûterait environ 500 €, un prix raisonnable pour assurer ma complète indépendance. »
Sur le plan fonctionnel, cette console est plutôt bien notée par l’entrepreneur, tout comme par Arthur, le jeune salarié de l’ETA qui s’en sert aussi très régulièrement. Tous deux estiment que les menus sont faciles à utiliser et que la navigation est rapide. Ce terminal pourra, à terme, recevoir les informations du semoir quand les fonctions Isobus auront été installées. « Je saurai rapidement si j’ai fait les bons choix ou non, mais, pour le moment, tout se passe comme je l’espérais, conclut Jean-Baptiste Loiret. Avec du matériel plus large qu’auparavant, j’ai nettement gagné en débit de chantier et je vais réussir à tout semer avec un seul appareil. Les années précédentes, j’avais toujours au moins deux semoirs en service en même temps. Cela représente pas mal d’heures de tracteurs et de chauffeurs économisées. D’un point de vue technique, le semoir comme le guidage me donnent satisfaction. Grâce à la précision des passages au semis, je vais pouvoir utiliser mon cueilleur à maïs de six rangs, alors que la culture est implantée par bandes de huit rangs. Avec le RTK, j’envisage aussi d’acheter une bineuse et de proposer du désherbage mécanique et donc d’élargir mon panel de prestations. »