Charlier XL HR : une charrue, trois itinéraires techniques

La charrue se gare sur ses deux béquilles frontales. (© Charlier)

Taillée pour les plaines marnaises et auboises

La charrue réversible Charlier à 14 corps mesure 15,6 m de long. Avec une telle longueur, les tournières ne font pas moins de 15 m de large. Pour l’anecdote, l'agriculteur qui a commandé le modèle que nous découvrons opère habituellement ses fourrières avec une version à six corps portée hybride. La machine de 7,5 t offre ici un labour en ou hors raie sur une largeur de travail de 5 m, soit 14 pouces fixes par corps, et une profondeur pouvant varier de 8 à 24 cm. La largeur hors tout autorisée pour le tracteur est elle aussi de 5 m, permettant ainsi un jumelage. Au vu des dimensions, vous vous demandez peut-être quelle est la puissance requise. L'acheteur prévoit d’utiliser un John Deere 7R 330, donc 330 ch de puissance nominale. Rappelons que les terres travaillées sont des limons battants peu tirants, mais collants. Enfin, pour les déplacements routiers, l’engin est homologué à 25 km/h.

La charrue attelée à un tracteur porte l'ensemble à plus de 20 m de long. (© A.G.)

Une machine pour trois itinéraires techniques

Le constructeur commercialise sa machine pour des chantiers de labour, de pseudo-labour ou de déchaumage. La préparation de la charrue pour chaque utilisation s'effectue manuellement, directement sur chaque corps de labour. Pour réaliser un labour classique, l’outil de travail du sol conserve uniquement les rasettes. Le pseudo-labour, pour sa part, nécessite d’enlever ces rasettes, mais d'installer les déflecteurs. Le déchaumage requiert, quant à lui, le retrait des rasettes et des déflecteurs, et l'augmentation de la vitesse de travail jusqu’à 15 km/h. Pour les activités de labour, une griffe sous-soleuse pour fond de raie, dotée de quatre réglages de profondeur, vient éclater l’éventuelle semelle de labour. « Cela favorise ainsi les remontées capillaires », précise Frédéric Charlier, directeur de la société.

Les déflecteurs et les rasettes se montent et se démontent pour réaliser labour, pseudo-labour ou déchaumage. (© A.G.)

La griffe sous-soleuse pour fond de raie se verrouille avec une goupille. Un boulon de sécurité est placé à l'avant. (© A.G.)

Le corps de labour hybride

L’intégralité des pièces travaillantes du corps de labour est conçue dans un plastique imprégné de microbilles de céramique favorisant la résistance à l’abrasion. De leur côté, les parties frontales des rasettes et des versoirs utilisent de l’inox et de l'acier traité afin de limiter l’usure. Autre particularité, le soc de labour adopte une forme en vrille. « La pénétration est ainsi accrue, même à très faible profondeur, et cela soulage l’aile du soc », affirme Frédéric Charlier. Sur le plan de sa conception, le versoir constitue un mix entre un modèle cylindrique et une version américaine sur un galbe hélicoïdal. Les supports de rasettes, maintenus par des vis et des écrous, se démontent à leur base avec une clé hexagonale, tandis que les déflecteurs se fixent à l'aide de deux boulons et des écrous papillons. En dehors des corps de labour, la charrue hybride suit la même conception que son homologue à 14 corps non hybride lancée en 2019 et totalisant, chez notre agri-essayeur, plus de 3 600 ha.

Pour déchaumer ou réaliser un pseudo-labour, il convient d'enlever les rasettes, dont le support se démonte grâce à ces trois boulons. (© A.G.)

Une machine à prendre en main

L’utilisation de la charrue requiert cinq distributeurs hydrauliques à double effet. Ceux-ci contrôlent le chariot, la prise de raie (déport en dévers), le retournement, les roues de jauge et l’articulation arrière de la charrue. Les réglages passent par trois points de contrôle : la roue frontale, le chariot doté d’un système de cales de couleur et la roue de jauge arrière. Le réglage de cette dernière contrôle et définit la profondeur du labour. Lors des déplacements routiers, l’essieu se pilote depuis le tracteur, et la queue de la charrue s’articule à gauche comme à droite. Enfin, « un boîtier d’assistance à capteurs lumineux permet de configurer correctement la charrue en mode route, avec la rampe de signalisation escamotable en montage arrière », conclut le directeur de la société.