Dans ma ferme Gaec des Anchottes : « Avec notre Amazone Primera, nous semons toutes nos cultures, en direct, en simplifié ou sur labour »
Le Gaec des Anchottes exploite 590 ha de surface agricole utile (SAU) dans la Haute-Saône et sème tous les ans 400 ha à l'aide d'un semoir Amazone Primera de 6 m. Les cultures implantées sont destinées à la vente, à l’alimentation du bétail ainsi qu’à l’unité de méthanisation de la ferme. Les trois associés ont misé sur cet outil acheté neuf 120 000 € HT en 2021. Retour d'expérience avec Loris Denizot, le plus jeune membre du Gaec.
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La ferme du Gaec des Anchottes, située à Sornay, dans la Haute-Saône, comporte plusieurs ateliers : des grandes cultures, un élevage de bovins viandes charolais, une porcherie ainsi qu’une unité de méthanisation en voie sèche. Cela induit donc des rotations longues et diversifiées afin d’accueillir, notamment, les plantes destinées à la nutrition animale ainsi qu’à l’alimentation du méthaniseur. « Nous semons du blé, de l’orge, du colza, du maïs, du soja, du lin, du seigle, du ray-grass ainsi que des mélanges de couverts végétaux. Nous voulions une machine capable de tout implanter et dans toutes les conditions pour nos sols majoritairement sablo-argileux. Nous sommes allés voir un semoir Amazone Primera au sein d’une Cuma et nous avons été séduits par sa polyvalence, mais aussi par ses éléments semeurs à dent, assistée chacune par deux roues à double fonction, contrôlant la profondeur de semis et refermant le sillon », se remémore Loris Denizot, l'un des associés du Gaec. Aujourd’hui, le semoir est en mesure de tout semer sur cette ferme franc-comtoise. « Au besoin, le Primera peut même semer du maïs. Nous ne l’avons que très peu utilisé pour cette implantation, car cela demande une certaine logistique : il faut boucher les tuyaux dans les têtes de répartition et relever les éléments. C'est pourquoi nous avons conservé notre semoir Monosem de six rangs pour le maïs », indique le jeune agriculteur. « Nous sommes très satisfaits de la qualité de semis de notre Primera, même pour le colza, poursuit-il. Les graines sont implantées à profondeur régulière sur toute la largeur de la rampe de semis et dans toutes les configurations. Avec un semis compris entre 2,8 et 3 kg/ha, nous avons notre population souhaitée à la sortie de l’hiver. » Le semoir se dote par ailleurs d'une trémie compartimentée pour la fertilisation. « À l’aide du Primera, j’incorpore de l’azote et du phosphore lors des semis de céréales ou de colza. L’engrais est placé dans la ligne de semis », précise Loris.
Des itinéraires adaptés aux conditions
Les trois agriculteurs suivent des itinéraires techniques différents selon la météorologie, le type de sol, l’enherbement et la culture à implanter. « Chez nous, le Primera peut travailler en direct, en technique culturale simplifiée [TCS] ou sur labour », détaille Loris. En simplifié, les associés travaillent au préalable le sol à l’aide d’un outil à disques, un Väderstad Carrier 650 de 6,5 m de largeur au rouleau. Selon l'itinéraire technique, ils utilisent un déchaumeur à dents Horsch Terrano 3 FX de 3 m à une profondeur pouvant atteindre les 20 cm, afin de préparer le sol. « Derrière le labour, le semoir passe bien souvent après un passage de herse rotative pour affiner le lit de semence », précise-t-il. Pour réaliser du semis direct, les agriculteurs rapprochent les roues de jauge, qui servent alors également à fermer le sillon. Cette opération requiert l'utilisation d’une clé plate et d’une boulonneuse. Par ailleurs, et c’est tout l’avantage de la dent du Primera d’après Loris, le semoir affiche une capacité de pénétration importante dans le sec. « En semis direct, nous travaillons souvent en sol sec, notamment l’été, derrière la moissonneuse-batteuse, pour des semis de couverts végétaux. La seule particularité, c'est que nous roulons à une allure moins importante en direct, entre 6 et 7 km/h, et pourtant la consommation s'avère supérieure. C’est forcément plus tirant que sur un lit de semence préparé », explique Loris. À titre indicatif, le Gaec sème entre 12 et 15 km/h sur des sols préparés, voire légèrement plus lors des semis de blé. Au mieux, les agriculteurs atteignent un débit de chantier de 5 ha/h.
Gare aux cailloux
Au fil des saisons et des chantiers, les trois agriculteurs se sont rendu compte des limites de leur machine dans leur parcellaire par endroits caillouteux. « L’inconvénient, c'est que la dent relève quelque peu les cailloux. Nous passons donc les rouleaux et, dans les cas les plus extrêmes, nous les faisons broyer. Mais ceux qui restent se coincent souvent dans les roues de jauge. Chez Amazone, elles se nomment “Reflex”, et leur structure se compose d’un disque et de fils d’acier. Pour l’anecdote, nous avons toujours un marteau dans le tracteur afin de les extraire ! », raconte Loris. En plus des cailloux, il leur faut être vigilant en présence de résidus de cultures et/ou d’adventices rampantes. « Si les champs sont sales et comportent des plantes telles que de la renouée ou du gaillet, le semoir va les traîner et nous devrons descendre pour débourrer à la main », explique l’agriculteur. Dans ce cas, les associés passent le broyeur et peuvent d’ailleurs faire de même dans les cannes de colza. Mais c’est surtout en matière de rappui que la machine aurait quelques limites, selon les associés. Leur précédent semoir, un Väderstad Rapid 300 S, était doté d’un train de pneus rappuyant davantage les sols, nous confie Loris. « On ne peut pas tout avoir ! tempère-t-il. Au besoin, je pense notamment au colza, nous roulons les champs pour assurer un contact sol/graine optimal. Au moins, sans train de pneus, le Primera passe mieux en conditions humides que son prédécesseur ! »
Côté tracteur
Du côté des tracteurs, le Gaec utilise un Fendt 720 Vario Gen6 ou un Valtra T214 pour semer. Avec des puissances avoisinant les 200 ch, les associés se disent satisfaits. « Les 200 ch de nos tracteurs suffisent amplement ! Dans le sec, en direct, c’est tout de suite plus tirant, c'est vrai, mais les deux tracteurs de tête font l’affaire. Pour ma part, je prends surtout le Fendt. Ce dernier évolue entre 1 300 et 1 350 tr/min pour une consommation de 18 L/h, avec une allure de semis aux alentours de 12 à 15 km/h, en bonnes conditions et sur du plat. » En matière d'hydraulique, deux distributeurs à double effet et un retour libre sont sollicités. « Une autre spécificité est à noter, signale Loris. Nous avons en cabine un boîtier supplémentaire, car le Primera peut accueillir un semoir Delimbe afin de mettre l’antilimace dans la ligne de semis. » Les tracteurs peuvent être jumelés à l’arrière pour une adhérence accrue, et, lors des semis en conditions fraîches, une masse de 800 kg prend place sur le relevage avant. « Le montage d’un jumelage réduit le tassement du sol. C’est d’ailleurs pour limiter ce phénomène que notre Primera est équipé de pneus de 750 mm de large », indique Loris. Dans un souci d’économie de temps et de semence, tout est semé à l’aide du guidage GPS RTX.
L’entretien de la Primera, enfin, s'avère très simple. Les agriculteurs graissent l’intégralité de la machine deux ou trois fois par an, et un peu plus souvent la tête d’attelage. « Lors du repliage, une petite attention doit être portée aux tuyaux pour éviter qu’ils ne se pincent dans le châssis », souligne Loris au sujet de la mécanique. Enfin, le jeu de pointes en carbure des dents est d’origine. Malgré la présence de cailloux, l’utilisation du semoir en trois itinéraires techniques et plus de 2 000 ha semés, les dents tiennent l’usure !
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