Fenaison Thibault Bourdi : « La presse Kuhn i-Bio est idéale en zone de montagne »

Une presse à balles ronde capable de réaliser de l’enrubanné sans combiné, c’est la principale caractéristique de la i-Bio (Bale-in-One) de l’Alsacien Kuhn. Thibault Bourdi, fils d'éleveur laitier à Plan-de-Baix, dans la Drôme, utilise ce modèle depuis cinq ans. Salarié dans une entreprise de travaux publics, il continue de travailler sur la ferme familiale, située en zone de montagne, les week-ends et jours fériés. Il propose également des prestations de services, en majorité de pressage, dans l’optique de s’installer par la suite. L’exploitation en agriculture biologique de son père, Thierry Bourdi, compte 30 vaches laitières et 20 génisses. La surface agricole utile (SAU) s’étend sur 70 ha avec des pâturages et des terres en céréales et luzerne.

La Kuhn i-Bio a la particularité de former et d’enrubanner les balles au même endroit, dans la chambre de pressage. Breveté par Taarup, le système est depuis 2008 dans le giron de Kuhn à la suite du rachat de l’usine de Geldrop (Pays-Bas), produisant des machines Vicon et Kverneland-Taarup. Si la i-Bio a depuis bénéficié d’évolutions, la conception générale, elle, n’a pas changé. « Mon père a pressé pendant plus de quinze ans avec une Taarup et en était satisfait, raconte Thibault Bourdi. L’évolution vers la nouvelle génération nous a alors paru logique. » Sa machine actuelle, achetée en 2019, était un modèle de démonstration ayant peu tourné. Elle a à ce jour formé 29 000 bottes et en a enrubanné plus de 25 000.

Enrubannage dans la chambre de pressage

La Kuhn i-Bio est dotée d’un pick-up pendulaire à cinq barres porte-dents guidées par un chemin de cames et ramasse sur 2,30 m de large. « Notre machine est équipée de deux roues de jauge pivotantes, en option, pour un meilleur suivi du terrain. Elle bénéficie également du système de coupe à 23 couteaux », expose le jeune agriculteur.

Une fois la balle formée dans la chambre de pressage fixe à 18 rouleaux et entourée de filet, la porte s'ouvre et laisse apparaître le système d’enrubannage. La botte, de 1,25 m de diamètre et de 1,22 m de largeur, reste en place sur les six rouleaux inférieurs, faisant office de table d’enrubannage. Elle n’est donc pas transférée à l’arrière comme avec un combiné presse-enrubanneuse.

L'anneau d'enrubannage est doté de deux pré-étireurs intégrés. Les satellites tournent au plus près de la balle jusqu'à 50 tr/min avec des rouleaux de film de 75 cm. Des vannes proportionnelles offrent une accélération et une décélération en douceur du cycle d'enrubannage pour éviter d'endommager le film. Lorsque la balle est enrubannée, l’anneau se relève et les deux rouleaux arrière s’escamotent. Elle est ensuite éjectée et guidée pour se poser sur le flanc. « Du lancement du liage à la fermeture de la porte – prêt à repartir –, en passant par l’enrubannage et l’éjection de la botte, il faut compter 45 secondes pour six couches avec 24 tours de film. »

L’ensemble des fonctions de la presse (pick-up, ouverture de la porte, tourelle, gestion des couteaux) et les réglages se commandent depuis la cabine. La i-Bio nécessite deux distributeurs à double effet et un retour libre pour fonctionner en load sensing. L’écran VT 50 de 5,7” communique alors en Isobus avec la machine. « Mon tracteur ne bénéficie pas de l’option Isobus ni du terminal, donc j’utilise un écran, explique l’agriculteur. Je le trouvais assez petit et peu intuitif au début, mais, avec le temps, je m’y suis accoutumé. »

À noter : le VT 50, qui n’est plus proposé dans la gamme Kuhn, a été remplacé par le CCI 60 en standard, ou par les CCI 800 et CCI 1200 à écran tactile (en option). La machine dispose d’un mode automatique effectuant toutes les étapes sans action de la part de l’utilisateur. Le temps de et entre chaque étape reste cependant réglable à loisir, pour s’adapter aux conditions de travail. « Je peux aussi la mettre en mode manuel et tout faire moi-même étape par étape, indique Thibault Bourdi. Dans les gros travers où il faut poser les bottes à des endroits spécifiques, je la mets en manuel et j’ai le temps de descendre pour retenir la botte, si besoin. »

Compacte et légère

« La presse est suffisamment large (2,75 m) mais, par sa conception, elle n’est pas aussi longue qu’une presse combinée classique », explique Thibault Bourdi. En effet, elle ne mesure que 4,75 m de long, contre 6,50 m, voire plus de 7 m, pour des combinés à deux essieux. Le poids, lui aussi, est réduit avec à peine 4 t, contre 6 ou 7 t pour les combinés classique. « Pour les entrées de champ et les demi-tours, surtout en montagne, c’est idéal, estime le Drômois. Je manœuvre facilement, et le poids est bien réparti malgré l'unique essieu. » Le fait que la balle ne soit pas transférée pour son enrubannage évite ainsi que l’arrière du tracteur ne soit délesté. « C’est un vrai avantage en zone de montagne : la presse reste stable, et les bottes ne mettent pas la machine en défaut en se mettant en biais dans les travers », apprécie le jeune agriculteur.

Pour emmener la Kuhn i-Bio, 120 ch suffisent sur le plat, mais les 150 ch du Case IH Maxxum ne sont pas de trop en zone de montagne. Au travail, ce tracteur doté de la transmission semi-powershift ActiveDrive 8 gonflé à l’eau évolue entre 10 et 12 km/h.

Sur la presse, tous les graisseurs sont regroupés en un même endroit pour simplifier l’entretien régulier. « Le premier rouleau, que j’ai ressoudé dans un premier temps, a dû être remplacé, mais tous les roulements sont encore d'origine, se félicite Thibault Bourdi. Les galets de la tourelle ont été changés, mais ce sont des pièces d'usure normale. » Enfin, l’agriculteur contrôle les réglages des capteurs de la i-Bio toutes les semaines afin d'éviter, par exemple, les erreurs de comptage de tours et de garantir son bon fonctionnement général.