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Semis de carottesDu semis à la récolte de carottes

Du semis à la récolte de carottes
(©Agri-91)

Située dans l’Aube, un bassin propice à la production de céréales, la ferme des Garcia cultive quant à elle 230 ha de carottes. La préparation des terres pour cette culture légumière en bute se rapproche, à quelques exceptions près, de la pomme de terre. La carotte étant une minuscule graine et l’autre un tubercule.

Au milieu des plaines céréalières, à proximité d’Arcis sur Aube, un des seuls agriculteurs du coin exploite 230 ha de carottes auxquels s’ajoutent 130 ha de pommes de terre, 60 ha de céleri et quelques hectares de céréales et de betteraves. Afin de mieux comprendre comment il travaille ses terres, début mars, je me suis rendu à la ferme des Garcia. Cette culture regorge de techniques culturales et mérite d’être connu. À première vue, quand j’arrive dans le champ, tout laisse à croire que la parcelle va être implantée de pommes de terre. Deux tracteurs Claas Axion 950 et 850 travaillent dans la même parcelle, chacun attelé d’une fraise Grimme GF400. L’une s’équipe de 220 dents, contre une centaine habituellement, et d’un boîtier de prise de force acceptant une puissance de 500 ch. Les deux ensembles travaillent chacun sur une largeur de 3,6 m, en six rangs, avec un inter rang de 60 cm.

8 à 12 ha fraisés par jour

Julien évolue à une vitesse comprise entre 2 et 3 km/h selon la nature du sol. « La bute de la carotte, contrairement à la pomme de terre, a besoin d’être rappuyer par les diabolos situés derrière les capes. Les planches en bois placées sur ces derniers nous évitent que la terre colle et s’accumule » explique Julien. Les agriculteurs ont conçu eu même cette modification afin de gagner du temps lors des préparation et d’avoir un nettoyage en continu. « Le rappui garantie à la bute de durer dans le temps et résister à l’érosion de l’eau » poursuit-il. Contrairement à la pomme de terre, qui est plantée en profondeur, la graine de carotte est semée à la surface et s’enfonce au fur et à mesure de sa croissance ce qui justifie le rappui par diabolo. « Selon le parcellaire, nous connaissons l’itinéraire culturale plusieurs années à l’avance. La préparation commence l’année précédant le semis, par un déchaumage, un décompactage, et l’implantation d’une interculture, offrant un excellent engrais vert au sol. Durant l’hiver, nous le détruisons puis la terre se repose durant la fin de l’hiver »explique Julien. Les travaux commencent début par un passage de vibroculteur avant le celui des fraises. L’implantation de carottes durent environ deux mois, « ralenti » par le travail de la fraise, à raison d’un rendement de chantier de 8 à 12 ha par jour. Ils se terminent au plus tard fin avril. Pour le semis, les agriculteurs utilisent un modèle du constructeur Gaspardo, travaillant sur 6 rangs. Il se doit d’être léger car il vient se poser sur la bute et ne doit pas l’effondrer. Il a la capacité d’enfouir la graine de carotte à un ou deux centimètres de la surface.

Au champ, les tracteurs avancent à une vitesse comprise entre 2 et 3 km/h et fraise sur une largeur de 3,6 m.

Pour vérifier la solidité des butes, le chauffeur monte dessus. Ces dernières ne doivent pas s’écrouler sous le poids d’un homme.

Les agriculteurs ont installé des planches sur les diabolos pour les nettoyer en continu.

Un arrosage régulier

La ferme cultive six variétés selon les années et la demande. Les trois principales sont la maraîchère, l’industrielle et les colorées dont le goût n’est pas différent des autres. L’exploitation sème la variété maraîchère avec une population de 1 100 000 graines à l’hectare. Cette densité est divisée par deux lorsque ce sont des industrielles. A maturité, elles atteignent une taille de 30 cm, soit une petite dizaine de centimètres de plus que les maraîchères. Le tassage des butes est primordial pour garder l’humidité et la chaleur dont a besoin la carotte pour lui assurer une bonne croissance. Pour éviter les risques de maladie si des carottes sont semées dans le même champ deux années de suite, l’exploitation est obligée d’échanger des parcelles avec des voisins pour la rotation qui demande 6 années avant une nouvelle implantation de carottes. Le plus souvent, elle effectue l’assolement suivant : pommes de terre qui représente 110 ha, céleri qui couvre environ 70 ha puis céréales et betteraves. A partir de mai, l’irrigation commence. La culture demande entre 20 et 30 mm d’eau par semaine. Le système est bien en place puisque des rampes sont déjà présentent dans les parcelles. Pour les champs non équipés, la ferme possède des enrouleurs.

 

La graine de carotte est minuscules. La densité à l’hectare atteint 1 100 00 graines au maximum.
Le tracteur utilisé pour les semis est léger et doit s’équiper de roues fines pour passer entre les butes.
Le semoir utilise de grands disques pour se guider entre les butes.

Quel moyen pour la récolte ?

Le désherbage des carottes s’effectue chimiquement, avec des produits phytosanitaires. Cependant, la ferme des Garcia cherche un moyen d’éliminer les adventices mécaniquement. « Nous pourrions passer une bineuse entre et sur les butes. Le seul souci, il ne faut pas abîmer la bute. Nous avons besoin d’un outil capable d’éliminer les adventices et de remonter la terre derrière son passage » affirme l’agriculteur. La récolte débute en août et se poursuit jusqu’en décembre, voire janvier, selon les conditions. « A la récolte nous retrouvons le décalage des semis ce qui fait que la culture de la carotte nous occupe enormément. » s’exprime Julien. Le stockage s’effectue en pallox dans des bâtiments réfrigérés à une température comprise entre 0,5 et 1 degrés. En moyenne, l’exploitation récolte 80 t de carottes à l’hectare. « Il y a une quinzaine d’année nous pratiquions la technique de la culture des carottes en planche et non en butes comme aujourd’hui. Celle-ci résistait beaucoup mieux au problème de l’érosion. La terre se tenait mieux, cependant, à la récolte les arracheuses avaient des difficultés à lever la largeur de la planche pour y extraire les carottes. » détaillent Julien Cobeno. Après la récolte, ces dernières sont directement pelées, lavées, parfois râpées ou coupées en rondelles et mise en sachet directement à l’usine au pied des champs. La surface cultivée assure du travail à l’usine pendant 10 mois.

L’arrachage commence en août et s’étend jusqu’en décembre voire janvier selon les conditions.
L’exploitation opte pour deux systèmes de récolte, un avec une automotrice et le second, en décomposé, à l’aide d’un tracteur pour le broyage des fanes et l’autre qui tracte l’arracheuse.

 

Chantier à voir également en vidéo :

 

 

 

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