Sécher le foin en balles rondes

**Le flux d’air, chauffé si nécessaire par un bruleur à fioul, entre par les deux extrémités des 16 balles rondes et ressort chargé de molécules d’eau par les côtés.**

Moins de stress et plus de souplesse dans le travail, tels sont les principaux arguments qui ont fait pencher Martial Kovalik pour l’achat d’un séchoir d’une capacité de seize balles rondes. Cet éleveur, installé depuis 1995 en Earl à Saules, dans le Doubs, exploite 97 ha. Il produit 370 000 L de lait destinés à la production de comté avec son troupeau de 50 montbéliardes. « Le foin et le regain représentent la ration principale de l’alimentation de mes vaches pour l’hiver. Je n’ai pas le droit de me louper et je dois assurer au quotidien la traite matin et soir, même durant les foins » précise Martial Kovalik. L’investissement réalisé à l’été 2016 s’élève à 85 000 € HT, dalle en béton, montage et mise en route compris. L’amortissement est réparti sur huit années, avec des annuités de 10 625 € HT. En 2017, l’année fut particulièrement bonne pour la récolte des fourrages, avec de longues périodes ensoleillées. Ceci explique la faible consommation de fioul par le séchoir, qui atteint à peine 500 L pour un total de 172 tonnes de fourrage. « Je pense qu’une année normale, il me faudra 2 000 L de combustible, voire plus lors d’une saison pluvieuse » estime l’agriculteur. Le modèle EDMU 16-1 de Clim Air 50 embarque 16 balles rondes sur deux étages. Les balles, d’un diamètre de 1,60 m, pèsent chacune 400 kg en moyenne, totalisant 6,4 t de fourrage par passage dans le séchoir. « Je commence par remplir le rang du haut, puis celui du bas. A l’aide d’une télécommande en cabine du tracteur muni du chargeur frontal, j’actionne les vérins hydrauliques pour installer toutes les balles puis rendre hermétique la structure contre le foin. »

**L’exploitant : Martial Kovalik a opté pour un séchoir adapté à son mode de conditionnement du fourrage et lui permettant d’être plus souple dans son travail pendant la récolte.**

Un cycle programmable via un écran

Un ventilateur de 42 000 m³/h entrainé par un moteur électrique d’une puissance de 30 kW pulse l’air à travers une gaine en tôle. Celui-ci se répartit sur les deux étages par des manches extensibles. « L’air chaud entre par les deux extrémités des balles, et ressort chargé en molécules d’eau par la périphérie, au niveau du filet » précise Martial. Afin de favoriser l’homogénéité du passage du flux sur l’intégralité du volume du fourrage, l’agriculteur utilise une pince spécifique à balles enrubannées. Les cavités générées par un pique botte conduiraient le flux directement vers l’extérieur des balles. « L’année dernière, j’ai séché la totalité de mon foin, soit 140 t à un taux d’humidité de 25 %. Durant mes deux coupes de regain, j’ai eu seulement besoin de sécher 32 t de matière, rentrées à 35 % d’humidité ». La mise en route est assez rapide et simple. Elle se fait à l’aide d’un écran tactile. « Je sélectionne la température de l’air et le taux d’hygrométrie souhaité. En général je les règle à 30°C et 30 %, mais il est possible de monter à une température maximale de l’air chauffé à 45°C avec une hygrométrie minimum de 25 %. Bien sur cela engendre une augmentation de la consommation du fioul ». En période des foins, les températures extérieures sont élevées. L’hygrométrie peut vite augmenter lorsque le temps est incertain et que les orages arrivent. Grâce à des sondes, la chaudière se met en fonctionnement uniquement quand la cible de chaleur n’est pas atteinte. Une fois les heures programmées terminées, le cycle s’arrête automatiquement. C’est à l’agriculteur de vérifier à l’aide d’une sonde portative le taux d’humidité des balles. Le séchoir engendre une manipulation supplémentaire de celles-ci, néanmoins, il lui a permis de supprimer un passage de l’andaineur et deux de la faneuse avant le pressage, le troisième jour après la fauche. « Cette nouvelle organisation de chantier me permet d’être beaucoup plus serein lors de la récolte des fourrages, déterminante pour la qualité de mon lait, et donc de mon revenu » conclu Martial Kovalik.