Attelage : tout mettre à plat
Lors de l’attelage d’une arracheuse à pommes de terre, pensez à
vérifier son horizontalité . Le châssis doit être parallèle au sol, si ce dernier est plat, le plus simple étant de se positionner au niveau de la poutre avant. Ce paramètre permet de s’assurer que les différents composants de l’outil fonctionnent avec les angles de travail prévus par le constructeur. Lors de l’attelage, assurez-vous également du bon raccordement des différents flexibles hydrauliques et du cardan de prise de force. Si la machine a effectué un déplacement sur une remorque porte-engin,
vérifiez la voie de l’essieu qui peut avoir été réduite pour faciliter le transport.
Le piton dispose de plusieurs positions afin d’adapter sa hauteur en fonction du tracteur.
Masque avant : le centre névralgique
La position des diabolos constitue la première étape. Elle se règle grâce à une tige filetée ou depuis l’écran en cabine si la machine est dotée de la technologie Terra Control . Dans les deux cas, après un réglage initial et un premier test au champ, creusez derrière l’arracheuse pour vous assurer de récolter toutes les pommes de terre. Si vous retrouvez des tubercules avec des coupures irrégulières, la profondeur n’est pas suffisante. Si les coupures sont nettes, celles-ci proviennent des disques coupe-fanes. Le réglage de l’avancement des diabolos permet d’éviter que la récolte ne chute en fin de passe. En conditions sèches, un positionnement arrière est à privilégier. Plus le sol est humide, plus il faut l’avancer pour faciliter l’écoulement de la terre. Le réglage de la pression du diabolo demande de trouver un juste milieu. En effet, celle-ci doit être suffisamment importante pour que l’équipement tourne en permanence sans pour autant écraser la butte. Plus les conditions seront sèches, plus la pression sera élevée. N’oubliez pas de contrôler la position des grattoirs. Ces derniers se placent le plus bas possible et à moins de 1 cm du diabolo. Le support du masque avant nécessite également votre attention. Il doit être le plus horizontal possible, voire légèrement incliné vers l’arrière. Pour cela, il dispose de trois points d’ancrage à l’avant et à l’arrière. Les disques coupe-fanes s’ajustent en hauteur ainsi qu’en pression. Dans l’idéal, ils seront enfoncés de 4 à 5 cm dans le sol. Lors de la mise en terre, la partie haute du ressort de pression doit se décoller du support. Si les conditions deviennent plus humides, il faudra augmenter la pression pour s’assurer d’un bon découpage des débris. D’une année sur l’autre, pensez à diminuer le réglage lors de la remise en route. Afin de stabiliser la machine, il est conseillé d'accroître la pression sur les disques extérieurs. L’espace entre ces derniers et la chaîne ramasseuse doit être de 2 cm. Au-delà, la récolte passe à travers. Enfin, les grattoirs de ces disques étant réversibles, pensez à les retourner avant qu’ils ne soient trop usés. Afin de limiter les coups, les socs s’alignent avec l’axe de la chaîne ramasseuse. Les tire-fanes finissent le travail du masque avant. Leur pression s’ajuste par l’intermédiaire d’un ressort. Celui-ci doit être suffisamment tendu pour que ses spires se décollent. Les galets tire-fanes, avec leur montage sur excentriques, s’orientent. Ils doivent former un « V » vers le centre de la chaîne ramasseuse.
Le support du masque doit être parallèle au sol ou légèrement incliné vers l’arrière.
La position des diabolos s’ajuste par l’intermédiaire d’une tige filetée ou, comme ici, par un vérin piloté depuis la cabine.
Les diabolos s’avancent ou se reculent pour s’adapter aux conditions de récolte.
Chaîne ramasseuse et première chaîne : ajuster le flux de terre
La chaîne ramasseuse, qui récupère les tubercules après leur sortie de terre par les socs, dispose de peu de réglages. Son but est de transporter la récolte afin de limiter les risques de coups pour les productions fragiles. La quantité de terre accompagnant les tubercules s’ajuste en modifiant la vitesse de rotation du tapis ainsi qu’en jouant sur la vitesse d’avancement du chantier. En conditions sèches, il est conseillé de charger fortement l’élément de terre. En conditions humides, le tapis sera accéléré pour commencer le nettoyage. Avant le début de la saison, pensez à vérifier le réglage des grattoirs. En cas de patinage de la chaîne, contrôlez ses tendeurs. La première chaîne assure le début du nettoyage de la récolte grâce au secoueur à balancier et/ou au secoueur rotatif. L'agressivité de ces derniers s’ajuste en fonction des conditions climatiques et de la fragilité des tubercules. Les deux systèmes peuvent être combinés pour un nettoyage intensif. Enfin, l’unité d’effanage effectue la séparation des fanes et des pommes de terre. Réglez un écartement suffisant pour attraper les premières sans pour autant faire passer les secondes. Une ouverture trop importante peut entraîner des coups sur la récolte, ainsi que la perte des tubercules de petit calibre.
L’intensité de nettoyage du secoueur à balancier s’ajuste grâce aux trois points d’ancrage.
L’écartement de l’unité de défanage s’opère grâce à cette roue dentée.
Les spires du ressort de tension de la chaîne ramasseuse doivent être légèrement décollées pour assurer un bon entraînement.
Modules de déterrage : surveiller les sautillements
Grimme propose plusieurs choix de séparateurs. Sur la machine observée, il s’agissait du système double Multisep . Ce module dispose de six réglages, dont celui de la vitesse des rouleaux segmentaires et des contre-rouleaux. L’écartement entre ceux-ci s’ajuste en fonction du calibre voulu. La hauteur du contre-rouleau et l’inclinaison du module contrôlent la quantité de terre à retirer. Enfin, les contre-rouleaux tournent en sens inverse pour un nettoyage intensif et dans le même sens que les autres rouleaux uniquement pour transporter la récolte. La modification des différents paramètres permettra d'obtenir un flux de pommes de terre continu et légèrement sautillant pour ne pas les marquer. Une épaisseur équivalant à environ 1,5 pomme de terre s’approche de l’idéal. Les modules de nettoyage nécessitent, comme le reste de l’arracheuse, un entretien quotidien pour supprimer les accumulations de terre.
Les rouleaux et contre-rouleaux du Multisep se règlent hydrauliquement depuis la cabine.
Seule la vitesse du tapis de déchargement nécessite un réglage. Elle doit être adaptée à la charge afin de transporter suffisamment de pommes de terre. Ce paramètre permet à nouveau de limiter les risques de blessure. Les machines dotées du Speedtronic régulent de façon autonome cette vitesse selon le volume de produit grâce à un capteur. Lors du chantier de récolte, n’hésitez pas à descendre l’extrémité du tapis de déchargement au fond de la remorque afin de limiter la hauteur de chute.
Le tapis de déchargement se règle uniquement en vitesse, si la machine n’est pas pourvue de l’automatisme Speedtronic.
Sécurité : ne rien laisser au hasard
En raison des nombreuses pièces en mouvement sur une arracheuse, un incident peut vite arriver. Avant toute intervention sur la machine, pensez à immobiliser convenablement le tracteur et à couper l’entraînement de la prise de force et la pression des distributeurs hydrauliques. Lorsque le chantier est en mouvement, ne vous approchez pas trop près, d'autant plus qu’il est possible de trébucher facilement en marchant dans les buttes non récoltées. Avant de sortir de la parcelle, verrouillez les vérins de réglage du masque avant à l’aide des vannes quart de tour. Profitez-en pour retirer les blocs de terre avant qu’ils ne tombent sur la route. Pour éviter toute fausse manipulation, pensez à enfoncer le bouton d’arrêt d’urgence . Ce dernier neutralise les fonctions hydrauliques de l’arracheuse. Si possible, débranchez le flexible de pression hydraulique.
Cette vanne quart de tour empêche la descente du masque avant.
La chaînette du frein de secours, souvent oubliée, garantit l’immobilisation de l’arracheuse en cas de rupture d’attelage.