Pour le moment, il opère seul sur une zone géographique non définie dans l’Hexagone. Il arrive chez son client avec l’ensemble de ses outils afin d’être à 100 % autonome.

Thierry Bertrand, technicien de formation, a 25 ans d’expérience au sein des services après-vente de constructeurs de matériels de travaux publics et de concessionnaires agricoles. Ayant constaté très tôt la pénurie de mécaniciens dans les ateliers de concessions agricoles, il s’est inspiré du monde du TP qui fait appel à des prestataires de services. En février 2018, il crée la société Elitech-Agri et devient mécanicien itinérant au service des concessions agricoles. Pour subvenir aux besoins de ses clients et être à 100 % autonome, Thierry Bertrand investit dans 12 000 € d’outillage et un véhicule. « Je propose mes services sur une période d’une semaine minimum, précise le mécanicien. Si le concessionnaire a besoin d’une personne pour une réparation ponctuelle sur un laps de temps court, il la trouvera dans son équipe. Mais lorsqu'il est à la recherche d’un technicien sur une durée plus longue (période de travaux agricoles intense, phases de recrutement, arrêt maladie, formation des techniciens…), ma prestation lui permet de déléguer une partie du travail et d'alléger la charge du personnel déjà présent. Pour connaître mes disponibilités, il suffit de m’appeler. Je réside aux alentours de Coulommiers, en Seine-et-Marne, mais je rayonne sur un périmètre non défini. Je n’ai pas de limite géographique d’intervention. » La plupart du temps, la durée des contrats est comprise entre une semaine et un mois, voire plus si besoin. Lors de ce reportage, réalisé à la mi-juin, Thierry Bertrand travaillait chez Mat Cichy, concessionnaire Claas dans les départements de l’Aube et de l’Yonne pour une durée de quatre semaines. Il effectuait la préparation des moissonneuses-batteuses neuves avant leur campagne. « Bien souvent, un mécanicien n’est pas affecté à une seule tâche. Il commence un travail puis est appelé sur une autre opération. L’avantage que trouve mon client dans cette formule, c’est de réaliser des opérations longues d’une seule traite, échelonnées sur un laps de temps beaucoup plus court », indique le chef d'entreprise.

La mécanique dans le sang
Titulaire d’un BTS en agroéquipement, Thierry Bertrand a toujours baigné dans la technique et la mécanique. Lorsqu’il arrive à la concession, il n’effectue pas le diagnostic de panne – même s’il possède les compétences pour le réaliser –, son client l'ayant effectué au préalable. Il peut réaliser des opérations lourdes, comme des remises en état de moteurs ou de boîtes de vitesses, mais peut aussi faire du montage de machines neuves, ou tout autre travail de mécanique. À la question « est-ce compliqué de changer de marque et de machine en permanence ? », Thierry Bertrand nous répond : « La mécanique, ce n’est que de la logique et de la méthodologie. Je ne suis jamais bloqué longtemps. Je regarde les éclatés de pièces et les manuels de réparation mis à ma disposition pour connaître la manière dont la machine est montée, et je demande au personnel de la concession. » Le mécanicien s’est procuré des outils de la marque Facom et n’a pas choisi son revendeur au hasard : il travaille avec AD, qui possède des bases partout en France. Cela lui garantit d'être dépanné où qu’il soit dans l’Hexagone.

« Je possède une servante que je ferme à clé tous les soirs, explique Thierry Bertrand. Avant de la verrouiller, je vérifie qu’elle est complète. Ainsi, s’il me manque un outil, je le cherche jusqu’au moment où je suis certain de ne pas l'avoir oublié sur la machine en cours. Cette servante bénéficie de tout l’équipement standard, en plus d’outils spécifiques qui viennent compléter mon attirail au fur et à mesure des missions. Je n’ai aucun outil pneumatique. J’ai tout acheté en électroportatif. Ainsi, la pompe à graisse, la clé à choc ou encore la disqueuse possèdent les mêmes batteries. Cela m'assure une autonomie n’importe où, dans l’atelier comme dans la cour. Dernièrement, je viens d’acquérir une clé à cliquet sur batterie. Cette dernière me garantit une plus grande rapidité d’intervention ainsi qu’une meilleure accessibilité à certains endroits exigus. Avec mon équipement, j’arrive à faire face à toutes les situations. Seul le poste à souder ne fait pas partie de mon attirail. La plupart du temps, les concessionnaires sont bien équipés à ce niveau-là. » À l’avenir, il aimerait trouver un mécanicien, itinérant comme lui, pour répondre à la demande croissante. Il souhaite également changer de véhicule pour une plus grande contenance. Ainsi, il emmènera l’intégralité de son parc d’outils.
