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Dossier - Epandage d'engrais« Un débit de chantier et une logistique de ravitaillement incomparables »

En évoluant entre 15 et 18 km/h, l’épandeur nécessite un tracteur de 200 ch afin de ne pas rencontrer de problème de traction, notamment lors des premiers passages d’apport d’azote.
En évoluant entre 15 et 18 km/h, l’épandeur nécessite un tracteur de 200 ch afin de ne pas rencontrer de problème de traction, notamment lors des premiers passages d’apport d’azote.

Richard Gravet, gérant de l’EARL des Trois Fermes, située à Achères (Yvelines), a remplacé son épandeur centrifuge porté par un modèle équivalent traîné de plus grande capacité. Ce nouvel appareil à l'autonomie supérieure a bouleversé son chantier, tant en matière de débit que sur le plan de la logistique de ravitaillement en engrais.

« À raison de 30 ha/h, le débit de chantier atteint par mon épandeur centrifuge traîné Sulky XT 130 n’a plus rien à voir avec celui de mon appareil précédent en configuration portée », lance d’emblée Richard Gravet, gérant de l’EARL des Trois Fermes, située dans les Yvelines, à proximité de Conflans-Sainte-Honorine. Ce producteur de blé tendre, de blé dur, d’orge, de colza et de maïs représente la troisième génération d’une famille de maraîchers installée au cœur de la vallée de la Seine. Il y a 25 ans, il arrête cette activité pour se consacrer uniquement aux productions de grande culture. Il exploite aujourd’hui deux fermes, la seconde étant située à 90 km du siège, à Laons, en Eure-et-Loir« En 2009, lors du renouvellement de mon épandeur à engrais porté, j’ai totalement repensé ma logistique de chantier », explique l’agriculteur. Cinq jours par ferme, soit dix jours au total, étaient nécessaires pour effectuer un apport d’engrais avec le précédent appareil. Ce dernier imposait également la présence de deux personnes, le ravitaillement de l'épandeur requérant un deuxième tracteur avec une remorque. « Dans mon contexte d’exploitation, avec les deux fermes distantes d’environ deux heures et demie en tracteur, j’ai cherché un système plus simple, plus performant et moins gourmand en main-d’œuvre. Je me suis naturellement tourné vers un modèle traîné de capacité suffisante, soit 9 500 L, afin de ne pas imposer la présence d’une benne pour le ravitailler. » Aujourd’hui, avec l’épandeur Sulky, le chantier n'exige la présence que d’une seule personne et demande cinq jours pour réaliser la fertilisation sur les deux exploitations, soit deux fois moins de temps passé à épandre et deux fois moins de main-d’œuvre nécessaire, équivalant au final à un chantier quatre fois plus rapide. Le ravitaillement est assuré depuis un boisseau dans l’une des fermes et par un chargeur s’approvisionnant sur un stockage en vrac au sol dans l’autre. « Aux premières heures d’utilisation de la machine, j’ai essayé de la remplir avec un big bag, mais l’opération s’avérait fastidieuse et nécessitait de préférence deux personnes. J’ai vite abandonné ce mode de ravitaillement. »

Avec sa trémie de 9 500 L, l’épandeur traîné Sulky XT 130 possède une autonomie suffisante, selon Richard Gravet.
Le Sulky XT 130 se ravitaille facilement à l’aide d’un chargeur télescopique, sa hauteur de chargement variant de 2,55 à 2,85 selon sa monte de pneumatiques.

3 000 ha par an

Aujourd’hui, une seule personne assure en toute autonomie tous les apports d’engrais. « Le chantier est performant, annonce Richard Gravet. En évoluant entre 15 et 18 km/h, sur une largeur de 36 m, j’obtiens un débit de chantier supérieur à celui d’un pulvérisateur. Ainsi, j’apporte désormais uniquement l’azote en solide. À raison de 300 kg/ha, je suis capable de fertiliser 200 ha par jour pour une surface déployée chaque année d’environ 3 000 ha. » Avec son volume de trémie important, le Sulky XT 130 embarque environ 9 t d’ammonitrate et jusqu’à 11 t pour les autres engrais« L’autonomie s’avère suffisante. Je réalise ainsi un épandage par heure, voire toutes les heures et quart. Seuls les premiers passages d’azote en sortie d’hiver nécessitent plus de vigilance. Je remplis moins l’épandeur, à environ mi-charge, soit 4 à 5 t, afin de ne pas rencontrer des problèmes de traction. » Pour tracter l’épandeur, l’agriculteur utilise un Fendt 820 Vario, de 200 ch. Lorsque les conditions sont humides, en début de campagne, la puissance et le gabarit du tracteur sont nécessaires, notamment dans les zones plus vallonnées de l’exploitation située dans le Thymerais. Du côté de l’impact sur le sol, ce modèle traîné, dépourvu de timon hydraulique ou d’essieu directeur, marque naturellement davantage le sol qu’un épandeur porté mais ne fait pas de traces supplémentaires par rapport au passage du pulvérisateur. À condition, toutefois, que la même personne réalise l’engrais et la pulvérisation afin d’effectuer les mêmes rotations dans la parcelle et de ne pas écraser la culture. « Une autre contrainte de l’épandeur : sa largeur hors tout ne doit pas dépasser celle du tracteur sans quoi il aura plutôt tendance à dériver dans les dévers. En ce sens, j’ai demandé à resserrer sa voie, sans modifier sa monte d’origine, en 600/55-26,5, afin qu’il mesure 5 cm de moins en largeur – de chaque côté – que le tracteur. » Pour fertiliser le maïs uniquement, l'agriculteur utilise un autre épandeur porté le dispensant du fastidieux changement de roues, sa voie ne correspondant pas à l’interrang.

Le débit de chantier de l’épandeur traîné impressionne : 200 ha/j à raison de 300 kg/ha.

Une précision satisfaisante

Le Sulky XT 130, à débit proportionnel à l’avancement mécanique (DPAM), est doté d’un boîtier électronique Vision-X DPB assurant la modulation de débit. Le DPAM fonctionne à l’aide de la roue commandant l’entraînement du tapis d’alimentation de fond de trémie par l’intermédiaire d’une couronne et d’un pignon. Chez Richard Gravet, depuis huit ans, l’épandeur est associé au capteur embarqué N-Sensor, installé sur le toit du tracteur, pour les deuxième et troisième passages d’azote afin d’effectuer de la modulation intraparcellaire. Cet équipement assure la régulation en continu de l’apport. Pour cela, les trappes d’alimentation des disques d’épandage s’ouvrent et se ferment selon les consignes du capteur. « Le distributeur offre une bonne précision d’épandage », confie l’agriculteur, qui contrôle régulièrement le bon réglage de sa machine. « Sans compter l’absence de risque de casse de chandelle, un épandeur à engrais traîné prend l’avantage sur un modèle porté : au fur et à mesure que sa trémie se vide, ce dernier a effet tendance à modifier l’équilibre du tracteur, donc la nappe d’épandage. Le distributeur traîné ne connaît pas ce type de désagrément puisque son assiette reste constante. Sa nappe d’épandage n’est pas modifiée tout au long de sa vidange », constate Richard Gravet, concluant ainsi : « Le XT 130 nécessite une prise en main plus fine que celle d’un modèle porté afin de bien maîtriser son fonctionnement, notamment le délai pour remettre en marche l’épandage après les demi-tours, correspondant à environ 80-100 m du bout de champ. Néanmoins, je rachèterais ce type d’appareil sans aucune hésitation. Le débit de chantier, l’autonomie et la précision d’épandage prennent le dessus en comparaison d'un modèle porté. Il faut le vivre pour le croire. »

L’épandeur centrifuge possède une précision suffisante, selon Richard Gravet, pour être couplé à un capteur embarqué N-Sensor modulant en continu l’apport d’azote.
La console Vision-X DPB commande les fonctions de l’épandeur à débit proportionnel à l’avancement mécanique et à modulation de débit.
En 11 ans d’utilisation, Richard Gravet n’a déploré qu’un seul changement du tapis d’alimentation de fond de trémie, de 800 mm de large.
L’entraînement mécanique du tapis, par couronne et pignon depuis l’une des roues de l’épandeur, assure le débit proportionnel à l’avancement.

 

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