Le Poeger CM4240, un andaineur automoteur, a parcouru les usines champenoises de déshydratation de luzerne afin de démontrer ses capacités de ramassage. Il reprend le système d’andainage conçu par Reiter.
Le constructeur hollandais Ploeger propose un automoteur d’andainage depuis le dernier Agritechnica, en 2019. Selon Quentin Seconda, inspecteur commercial pour le secteur Nord-Est, cet engin de 10 m de largeur effective se destine à des entrepreneurs de travaux agricoles récoltant des surfaces supérieures à 700 ha par an. Le terrain de jeu de la Champagne se prête pleinement au travail du CM4240 dans la luzerne à destination des usines de déshydratation. Son système de ramassage est conçu pour cette culture dont il préserve les feuilles, sensibles à la casse.

Fini le mal de cou
Le Ploeger CM4240 reçoit deux tapis d’une largeur de 5 m chacun. La matière est, selon l'option choisie par le conducteur, rassemblée à droite, à gauche ou à moitié de chaque côté. Le décalage possible des tapis autorise également la réalisation d'un andain central variant de 0,8 à 1,5 m de large. La largeur de travail atteint 11,5 m une fois l’andain au sol. L’andaineur, placé sur la partie avant de la machine, évite que l'automoteur ne roule sur la récolte. Cette configuration offre aussi au chauffeur une vision directe sur son travail le dispensant de se retourner pour en suivre l'avancement. La machine étant taillée pour andainer des heures durant, cette position de travail plus confortable s'avère donc moins fatigante pour le conducteur.

Contrairement aux autres systèmes présents sur le marché, le principe d’andainage, conçu par Reiter, repose sur des dents inversées dotées d'un profil fuyant limitant leur usure. Ce mécanisme écarte ainsi toute remontée de matières impropres à la consommation animale comme de la terre ou des cailloux. Le pick-up sans came de l’automoteur bénéficie de six rangées de dents. Afin de modifier l'agressivité de ces dernières, l’andaineur est inclinable vers l’avant ou l’arrière. Deux rouleaux entraînés par l'avancement de la machine accompagnent la récolte vers le tapis sur lequel la matière est uniformément projetée par le rotor. Celui-ci permet en outre de limiter les risques de bourrage. Chaque élément de 5 m repose sur le sol avec cinq assiettes autonettoyantes montées sur roulement. Ces dernières assurent plusieurs fonctions. Leur rotation permet de réaliser des courbes sans abîmer le sol. Ces assiettes, qui admettent une pression de 50 kg, participent aussi au contrôle de la hauteur de travail.

Une vue imprenable sur le chantier
La cabine du Ploeger CM4240, issue du constructeur Claas, est similaire à celle d’une moissonneuse-batteuse. Elle intègre un joystick dédié à l’avancement de l’engin ainsi qu'une série de boutons assurant la gestion de l’andaineur. Les réglages de l’outil frontal s'opèrent depuis un terminal tactile de 7”. Le chauffeur peut y paramétrer la vitesse de rotation des tapis, celle du rotor, l’inclinaison ou encore la hauteur de ramassage. Si la cabine du CM4240 n’accède à aucune suspension, son confort au champ, même à une vitesse d’environ 20 km/h, est néanmoins remarquable. Ceci est notamment dû aux pneumatiques à basse pression, gonflés à 1 bar, d’une largeur de 750 mm à l’avant et de 650 mm à l’arrière. L’automoteur autorise des déplacements à une vitesse maximale de 25 km/h en mode champ et de 40 km/h en mode transport. Il reçoit de série des phares à LED et, en option, un guidage permettant au chauffeur d’organiser son ramassage comme il le souhaite.

Un moteur éloigné pour une cabine silencieuse
Le Ploeger CM4240 embarque un six-cylindres FPT, conforme à la norme antipollution Stage V, développant 260 ch. Ce bloc, placé à l’arrière de la machine, limite le bruit en cabine. Le système de dépollution prend une grande place au sein de cet espace. Les radiateurs de refroidissement moteur et hydraulique, ainsi que l’aspiration d’air prennent place eux aussi à l’arrière de la machine afin d’éviter au maximum la poussière.

En sortie de moteur, l’appareil dispose de multiples pompes hydrauliques destinées à entraîner l’avancement hydrostatique, les fonctions hydrauliques ou encore chaque tapis. Le repliage du CM4240 consiste à ramener les deux éléments d’andainage vers l’arrière avant qu’ils ne pivotent contre la machine. Pendant ce temps, l’essieu arrière coulisse vers l’arrière afin d’être plus rigide pour garantir une stabilité maximale sur route. Au champ, l’empattement diminue afin de faciliter les manœuvres.
