À quelques kilomètres seulement des rives du lac Léman, la saison des épandages vient tout juste de se terminer pour la Sica (société d’intérêt collectif agricole) Terragr’Eau. Cette coopérative regroupant 43 agriculteurs a vu le jour spécifiquement pour organiser l’épandage des 28 000 m3 de digestat de l’unité de méthanisation de Vinzier (Haute-Savoie). Implantée dans la communauté de communes Pays d’Évian Vallée d’Abondance,
cette centrale dispose d’une capacité de production de 9,8 GWh/an injectés dans le réseau. « Je gère les chantiers d’épandage de digestat sur les 1 500 ha des 43 exploitations adhérentes, entre le 1er mars et le 1er novembre », explique Simon Bonnard, unique salarié et responsable agro-environnement de la Sica.
Il supervise pour cela le travail du chauffeur de la Cuma Terragr’Eau qui épand de 35 à 40 % du volume total à l’aide d’une tonne Maugin de 15 m3 de capacité et d’un tracteur Fendt 826 Vario équipé du télégonflage. La Cuma d’épandage n’emploie qu’un chauffeur, mais elle peut compter sur plusieurs entreprises de travaux agricoles (ETA) locales pour l’aider dans son travail.
Données télétransmises
« Pour m’aider dans l’organisation des chantiers d’épandage de la Cuma et des ETA, j’utilise le service de suivi et de traçabilité MesParcelles et le logiciel de cartographie Geo proposés par la chambre d’agriculture », indique Simon Bonnard. Avec ces outils, le responsable peut par exemple éditer les plans et bilans d’épandage, savoir quelles parcelles fertiliser et à quelle dose selon les périodes d’exploitation et les conditions climatiques.
« Auparavant, j’imprimais des cartes papier pour que le chauffeur de la Cuma sache où épandre, poursuit-il. Le service VarioDoc Pro a changé la donne. Nous avons été pilotes dans l’utilisation combinée de ce logiciel Agco et de MesParcelles. Depuis début 2020, la fonctionnalité est opérationnelle sur le Fendt de la Cuma. Désormais, j’envoie chaque jour au chauffeur les tâches à effectuer via le réseau mobile. Les chantiers transmis apparaissent sur son terminal. L’opérateur sélectionne alors une parcelle puis lance le traçage GPS lorsqu’il débute l’épandage. En fin de chantier, il me communique les données directement sur mon ordinateur au bureau. »
Simon Bonnard gagne ainsi du temps en fin de journée et le dispositif lui épargne la saisie des tâches. Il regrette toutefois l’absence de guidage vers les parcelles à épandre via le réseau routier qui aiderait les chauffeurs à trouver plus facilement les surfaces désignées. Pour transmettre et recevoir des données via la fonctionnalité VarioDoc Pro, la Sica a installé une antenne sur le tracteur et inséré une carte SIM 3G dans le contrôleur de navigation du poste de conduite. « Au départ, nous avons rencontré quelques problèmes de communication, résolus depuis par la mise en place d’une antenne plus puissante. » Bien entendu, le service nécessite une couverture réseau suffisante.
35 à 40 h de saisie en moins
Pour bénéficier de cette commodité d’organisation, la Sica Terragr’Eau paie le service VarioDoc Pro 300 € par an et profite ainsi des échanges entre le tracteur et le logiciel MesParcelles. À cette dépense s’ajoute l’abonnement au service MesParcelles, d’un coût annuel de 3 933,75 € HT. Enfin, la Sica règle 120 € par an à son opérateur téléphonique pour l’abonnement 3G lié à la carte SIM du tracteur.
« J’économise pour l’instant de 35 à 40 heures de temps de saisie par an, estime le responsable. Pour les tracteurs des ETA, j’organise toujours la prestation avec l’ancienne procédure papier, car aucun de leurs tracteurs n’est équipé du VarioDoc Pro. La cohabitation des deux méthodes complique un peu les choses pour le moment, mais ça fonctionne. L’idée est d’étendre à terme le nouveau procédé aux ETA partenaires. L’adoption du système réduira encore le risque d’erreur au niveau du repérage des parcelles. »
Quand ces prestataires auront souscrit au service VarioDoc Pro, Simon Bonnard estime qu’il gagnera alors au total une centaine d’heures de saisie !
