Meilleure adhérence, confort accru, encaissement des variations de relief du terrain, baisse des contraintes mécaniques sur le châssis… la suspension du pont avant offre de nombreux avantages. Arrivé au milieu des années 1990, ce système reposant sur un large panel de technologies – balancier, berceau, simple ou double vérin hydraulique, coussins pneumatiques, essieu rigide ou semi-rigide, bras indépendants – a évolué au fil du temps. Avant l’apparition des suspensions, les tracteurs ont toujours reposé sur trois points : deux à l’arrière, avec un pont rigide fixé au châssis du tracteur, et une liaison pivot au centre de l’essieu avant. Cette solution technique a libéré le véhicule de son hyperstatisme par un palonnage possible du pont avant afin de suivre les irrégularités du terrain. Sans cela, le tracteur serait aussi rigide qu’une planche de bois sur des galets, autrement dit inconfortable et peu efficace en traction. Si l’on remonte un peu plus loin dans les archives, pour pallier le phénomène de rigidité d’un châssis s’appuyant sur quatre points (l’hyperstatisme), les Américains ont eu l’ingénieuse idée de resserrer les roues avant, donnant ainsi les fameux « tricycles ». L'angle de carrossage était volontairement appliqué vers l’intérieur pour concentrer le point de pivot au milieu du tracteur.
