Contenu réservé aux abonnés

Gestion  GAEC Leroy du Taillis : "Le semis à la volée s'apprivoise avec le temps"

GAEC Leroy du Taillis : "Le semis à la volée s'apprivoise avec le temps"
Pour lire l'intégralité de cet article,

Jérôme Leroy, agriculteur dans la Manche, expérimente le semis à la volée depuis trois ans. Il admet que la technique nécessite un certain temps de mise en place et impose de revoir la méthode de travail dans son ensemble. Cependant, à l’heure du bilan et en mesurant tous les bénéfices technico-économiques, il ne regrette pas son choix.

Améliorer la structure et la vie des sols, ainsi que la qualité des fourrages, gagner du temps et de l’argent… voici les principaux éléments qui ont motivé l’achat de l’outil à bêches roulantes Compil de Duro, en 2018, au sein du Gaec Leroy du Taillis, situé dans la Manche, en vue d'une utilisation pour semer à la volée. « C’est en observant le travail réalisé par un adhérent d’une Cuma voisine, qui possédait déjà cet outil, et par la portance de son sol que nous nous sommes convaincus d’en acheter un », se remémore Jérôme Leroy, associé avec son père et son frère, salarié, au sein de cette exploitation de polyculture-élevage produisant du lait, de la viande et des céréales (blé, orge, maïs fourrage et grain, dérobées fourragères) sur une surface agricole utile de 180 ha. À l’époque, les outils de travail du sol et de semis de la ferme devenaient vieillissants. L’agriculteur ne labourait plus depuis environ dix ans mais travaillait avec un combiné de semis composé d’un rotalabour et d’un semoir en ligne. Il possédait également une panoplie d’outils – un chisel, un vibroculteur, un décompacteur et un cover-crop – qui, à présent, ne sont plus utilisés. « Avec le Compil, tout est désormais semé à la volée, excepté le maïs qui, lui, est implanté après une préparation de type strip-till, indique l'agriculteur. L’appareil, de 5 m de large, assure toutes les opérations de déchaumage et, principalement, de semis, depuis la mise en place de couverts quasiment permanents. Toutes tâches confondues, il réalise environ 130 ha par an. »

Le Compil de Duro, de 5 m de largeur de travail, se compose de plusieurs trains de bêches roulantes assurant l’enfouissement de la semence et son mélange avec la terre.
Ce mélange fourrager pour vaches laitières, composé de féverolles, de pois, de vesces, d’avoine et de trèfles incarnats, a été semé à la volée.

Savoir être patient

Le Duro Compil est acheté seul en 2018 avant d’être associé, l’année suivante, à une trémie frontale, acquise à la même occasion qu’un outil de strip-till de la même marque, avec lequel elle se combine également pour l’apport d’engrais localisé. Ainsi, la trémie, d’origine Monosem, est dotée d’une rampe d’épandage, de 5 m de large, afin de déposer la semence sur le sol, à la volée, devant le tracteur. « La technique du semis à la volée semble davantage compliquée à apprivoiser dans sa tête que sur le terrain, observe Jérôme Leroy. Pour nous aider, nous bénéficions de l’appui technique apporté par l’équipe Duro France qui nous donne de précieux conseils dans l’utilisation de la machine, afin de bien réussir cette méthode de travail. Passer une première fois directement dans des couverts en pleine végétation, jusqu’à 1 m de haut, peut surprendre. Mais ça fonctionne, à condition de toujours rouler au-delà de 9 km/h, sous peine de voir les résidus s’enrouler autour des bêches. » Après deux ans de travail avec cette machine, l'agriculteur constate déjà des améliorations. « Le comportement des sols, notamment les limons hydromorphes, a changé. Leur portance a nettement progressé. Cette technique impose d’avoir un regard différent par rapport à son sol. Elle apprend la patience et exige de revoir tout un ensemble, plusieurs critères entrant en jeu. Par exemple, nous allons récolter les maïs plus tôt, en choisissant des indices de précocité moins élevés, afin de libérer les champs plus vite et de semer dans de bonnes conditions. »

La trémie frontale, d’origine Monosem, est dotée d’une rampe de 5 m de large afin de déposer la semence à la surface du sol.
Le Compil parvient à passer dans des couverts en pleine végétation à condition de rouler en permanence au-delà de 9 km/h, sous peine de voir les résidus s’enrouler autour des bêches.

Jusqu’à 5 ha/h

Jérôme Leroy sème à la même densité qu’auparavant, excepté lorsque les conditions s’annoncent extrêmes, où il peut augmenter la dose de 10 à 15 %. La vitesse de travail est comprise entre 9 et 11 km/h, soit un débit de chantier de 4 à 5 ha/h, selon la configuration des parcelles. Le Compil est tracté par un John Deere 6170 M dont la puissance est suffisante. « Seule l’adhérence peut devenir limitante en conditions humides, car les pneumatiques, de 650 mm de large, peuvent manquer de largeur d’empreinte. Une monte en 710 mm serait sans doute préférable. » Le Compil effectue un travail uniforme, bien nivelé, qui s’avère intéressant lors du passage ultérieur de la faucheuse, laquelle ramasse alors moins de terre. L'outil est également apprécié pour sa simplicité d’utilisation. Il est doté du graissage centralisé des paliers des trains de bêches roulantes et de l’optionnel rouleau arrière à réglage hydraulique. Ce dernier permet, selon la texture et l’humidité du sol, de rappuyer de manière plus énergique. « Par exemple, nous mettons la pression maximale sur ce rouleau lorsque, pour un semis d’orge, nous souhaitons détruire mécaniquement le précédent couvert végétal. »

Réagir à cet article

description abonnement 1 euros

Les dernières annonces de matériel agricole d'occasion

description abonnement 1 euros