« L’exploitation de la ferme du Domaine de Saint-Lubin présentait deux problématiques qui m’ont poussé à changer des choses, explique d’entrée Frédéric Remy, chef de culture de cette exploitation d’environ 400 ha. D’un côté, la gestion des graminées devenait très problématique et, de l’autre, j’observais des pertes de fertilité de sols avec des rendements en dessous de la moyenne du secteur. Une grande partie de ces deux maux peut être attribuée à la rotation très courte entraînant un retour très fréquent des céréales à paille. »

Pour tenter de résoudre ces problématiques, l’exploitant s’est attaché à introduire de nouvelles cultures dans l’assolement permettant d’atteindre un cycle de rotation de six ans, contre quatre auparavant. En complément, il est parti à la recherche d’une solution pour limiter au maximum la levée des adventices lors du semis afin de diminuer la concurrence. Le premier outil acheté, en 2017, a été un semoir à disques Horsch Avatar d’une largeur de 6 m puis, un peu plus tard, un modèle à dents CO6 du même constructeur bavarois.
Un semoir, une utilisation
La présence des deux semoirs permet à Frédéric Remy de choisir l’outil le mieux adapté au type de travail à effectuer. « Le Horsch CO6 est utilisé pour les semis de couvert, pour le colza ainsi que pour les féveroles. Ce modèle est équipé des mêmes dents que sur son équivalent actuel, le Sprinter. Cette configuration autorise le montage d’une pointe fine. Ainsi, l’appareil rentre facilement dans le sol, même en conditions sèches, et garantit une profondeur de semis relativement constante. » L’interrang de 25 cm du CO6 ne présente pas d’inconvénients, selon l’exploitant.

Le CO6, doté d’une trémie principale, d’un semoir pour petites graines Minidrill et d’une cuve, permet le semis simultané de plusieurs espèces ainsi que l’apport d’engrais sous forme liquide. Il a également été rééquipé d'un système électronique Isobus autorisant la gestion de cartes de modulation intraparcellaire, selon les trois trémies.

Le semoir à disques plus à l’aise dans les couverts
« Le semoir à disques Avatar, quant à lui, est essentiellement valorisé à l’automne pour les semis de blé, puis au printemps pour le lin et le tournesol. Selon la saison, l’outil n’intervient pas dans les mêmes conditions. À l’automne, les semis se déroulent le plus souvent dans des couverts implantés après la moisson. Ces derniers se composent principalement de colza, dont le grand volume de feuilles facilite le travail de l’Avatar, en nettoyant ses éléments semeurs. » L’exploitant réalise aussi un semis de sarrasin après les pois d’hiver permettant parfois une deuxième récolte avant l’implantation du blé en direct. Derrière le tournesol, il effectue uniquement un passage de rouleau de type Cambridge avant le semis. Pour les cultures de printemps, Frédéric Remy implante un mélange de féveroles, de vesce, de trèfles incarnats, d’avoine brésilienne et de phacélies. « Le couvert est roulé à l’entrée de l’hiver, puis j’effectue un passage de déchaumeur à disques lors d’une journée de gel. Un deuxième travail d’outil à disques s’opère lors des premières journées chaudes à la sortie de l’hiver, puis la parcelle est roulée. L’idéal est d’avoir ensuite de deux à trois semaines de repos pour favoriser les levées d’adventices qui seront détruites chimiquement avant le semis avec l’Avatar pour le lin et le tournesol. » Les féveroles sont implantées avec le CO6 pour aérer la ligne de semis. En diminuant le travail du sol, en particulier au moment du semis, Frédéric Remy voit ainsi sa population de ray-grass et de vulpins progressivement baisser.