Agricultures biologique et de conservation n’ont pas la même bête noire, annonce d’emblée Emmanuel Roch, associé de l’EARL du même nom située à Sainte-Beuve-en-Rivière (Seine-Maritime), dans le pays de Bray. Dans un cas, c’est le travail du sol, dans l’autre, les mauvaises herbes. Mais ces deux modes de production ont comme dénominateur commun la recherche de la protection du sol et de l’environnement. »

Cet agriculteur normand, éleveur de 80 vaches laitières, a déjà expérimenté ces deux modes de production malgré sa jeune carrière. Dans tous les cas, il n’a jamais trop aimé sortir son pulvérisateur. Lorsqu’il était en semis direct, il traitait déjà le moins possible, atteignant un indicateur de fréquence de traitement de 1 (hors herbicide), contre 3 en moyenne dans son secteur. Il y a trois ans, son semoir Bertini, acquis depuis 20 ans, est arrivé en fin de vie et l’achat d’un modèle spécialisé neuf s’est avéré trop coûteux. Après plusieurs formations sur le bas volume et les extraits fermentés de végétaux, il réfléchit à la possibilité de ne plus traiter ses champs.
L’application de produits phytosanitaires dérègle le système et fragilise la culture », estime l’agriculteur, associé avec son père et un salarié sur l’exploitation de 150 ha de surface agricole utile, dont 40 ha de cultures de vente.