Le Gaec du Rocheret, situé à Déservillers, dans le Doubs, utilise une pailleuse de fabrication artisanale pour la confection de la litière des 75 vaches laitières. Les associés père et fils, Fritz et Florian Studer, ainsi que Pascal Comte, à la retraite aujourd’hui, se félicitent de la conception et de la longévité de cette machine simple et efficace. Cette réalisation mécanique est le fruit d'une rencontre entre deux hommes passionnés sur un lieu mythique de course automobile.
La pailleuse fut fabriquée en 1995 par A2C, un constructeur de matériels destinés à l'industrie du bois basé au lieu-dit Le Dombiez, à Haut-Valromey, dans l’Ain.La casquette hydraulique peut accueillir des balles de 120 à 180 cm de diamètre.
Cette machine suspendue emprunte aussi les deux rails de la griffe à foin et fonctionne sous une tension de 380 V. Deux moteurs électriques assurent son entraînement, le premier en direct – via une cinématique par courroies pour le démêleur et la soufflerie – et le second pour la centrale hydraulique.
Pour faire fonctionner la pailleuse suspendue, l’éleveur monte sur la machine, à l’aide d’une échelle, et dispose ainsi d’une vue panoramique sur l’étable.
En effet, derrière cette pailleuse se cache une belle rencontre amicale. C’est lors du Grand Prix de Monaco, en 1995, que Pascal Comte, alors agriculteur en exploitation individuelle à Déservillers, a fait la connaissance de Jean Troccon, un ancien agriculteur à la tête d’une entreprise de fabrication de matériels pour l'industrie du bois dans l’Ain.
À cette époque, notre agriculteur Pascal Comte paille manuellement à la fourche et rencontre rapidement un souci de santé au poignet, au niveau du canal carpien.
L’ouverture hydraulique du capot protégeant le démêleur et la turbine inférieure facilite l’entretien et l’accès en cas de bourrage de la pailleuse.
La concrétisation
Pascal Comte décide alors de mécaniser cette tâche et recherche sur le marché une machine pouvant être suspendue aux rails utilisés par la griffe. Cette dernière, en plus de naviguer dans le bâtiment de stockage, traverse le couloir d’alimentation de la stabulation en logettes des vaches laitières. Cette solution choisie par l’éleveur évite, selon lui, d’ouvrir les portes du bâtiment durant les hivers rigoureux. Sauf qu’à cette période-là, sur le marché, il ne trouve pas de machine répondant à ses besoins.
Le tapis à base de kevlar et de caoutchouc accompagne la balle ronde ou carrée vers le démêleur rotatif, puis la paille tombe par gravité dans la soufflerie.
Quelques mois après le Grand Prix, ce chef d’entreprise a fait le déplacement, parcourant la centaine de kilomètres le séparant de la ferme de Pascal Comte.
La pailleuse utilise les deux rails de la griffe à foin traversant le couloir d’alimentation et avance à l’aide d’une roulette en nylon animée hydrauliquement.
Avant de s’installer et de reprendre l’exploitation familiale, Pascal Comte a travaillé huit ans en Suisse en tant que responsable dans un bureau d’études. Autant dire qu’il maîtrise le dessin industriel.
L’éleveur pilote la pailleuse à l’aide de trois distributeurs mécaniques proportionnels pour la casquette de chargement, l’avancement et la tuyère pivotant à 180°.
Après un an d’utilisation, la pailleuse donne toute satisfaction à l’agriculteur, à cela près qu’elle accueille uniquement des balles de 120 cm de diamètre.
Aujourd’hui, la pailleuse n’a connu aucune panne majeure.
Deux moteurs électriques sous une tension de 380 V assurent, pour le premier, l’entraînement de la centrale hydraulique et, pour le second, de 9 kW, ici à l’image, celui du tapis, du démêleur et de la soufflerie.La griffe se déplace dans le bâtiment de stockage puis s'aligne avec les rails de la stabulation pour affourager les vaches laitières.
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