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Triage de semencesLevron Services : unité de triage mobile, le capteur optique repère le bon grain

La société de Jérôme Levron fait partie des sept entreprises de triage du GIE ExcelTri. Leur motivation : proposer un service précis et performant.
La société de Jérôme Levron fait partie des sept entreprises de triage du GIE ExcelTri. Leur motivation : proposer un service précis et performant. (©D.L.)

Jérôme Levron s’est spécialisé depuis plus de 25 ans dans le triage de semences chez les agriculteurs. Avec six autres entrepreneurs regroupés en GIE, il partage une unité mobile sur camion, la première en France équipée d’un trieur optique très performant.

« J’ai débuté dans le triage à façon en 1994 et j’ai toujours trouvé ce métier passionnant. C’est une activité très variée qui évolue en permanence, raconte Jérôme Levron. En 2011, la nouvelle réglementation facilitant l’usage de semences fermières chez les agriculteurs a donné beaucoup d’élan à la profession. En parallèle, nous voyons depuis plusieurs années les demandes se diversifier, notamment avec le développement de l’agriculture biologique, les filières locales et la recherche de l’autonomie alimentaire chez les éleveurs. La préparation de lots destinés au semis reste notre activité majoritaire, mais nous avons aussi beaucoup de nouvelles demandes : remise aux normes avant commercialisation, séparation de mélanges de céréales et de protéagineux, nettoyage de graines alimentaires comme l’orge de brasserie, le sarrasin, le quinoa, les haricots, les lentilles… Pour répondre au marché, nous recrutons régulièrement des opérateurs, que nous sommes prêts à former s’ils n’ont pas d’expérience. Cela nécessite aussi une adaptation des pratiques et l’utilisation de matériels toujours plus performants. »
En France, ce camion est la seule unité de triage autonome et mobile équipée d’un capteur optique.

Flotte mobile

La société Levron Services est basée à Argenton-l’Église, dans les Deux-Sèvres. Son rayon d’action s’étend sur un territoire allant de Saint-Nazaire à Potiers, et, plus au sud, jusqu'à Royan. L’entreprise dispose de trois camions équipés pour intervenir directement dans les fermes, avec tous les équipements de tri, nettoyage et traitement de semences. Depuis septembre 2021, cette flotte mobile est renforcée ponctuellement par un nouveau camion semi-remorque doté, en plus, d’un trieur optique de marque IST. Il s’agit du premier véhicule à embarquer cette technologie très pointue, plus couramment employée sur des installations fixes dans les silos. L’ensemble appartient au groupement d'intérêt économique (GIE) ExcelTri, un collectif de sept entreprises de triage, dont Levron Services.

La réception du grain s'opère d'abord à travers une trémie qui peut être alimentée par des big bags ou directement placée à l’arrière d’une benne céréalière.
« Nous avons créé ce GIE autour d’un projet commun : proposer des prestations de qualité avec des équipements performants et innovants, précise Jérôme Levron. Chaque prestataire intervient dans une région différente et, ensemble, nous couvrons pratiquement tout le territoire. Ce sont des confrères que je connais bien, depuis plusieurs années. Nous avons conçu ensemble ce camion en intégrant un trieur optique afin de mieux répondre à certaines attentes de clients et de nous ouvrir l’accès à de nouveau marchés. »
À l’arrière de la semi-remorque prennent place la partie réception ainsi qu’un ébarbeur et un prénettoyeur par aspiration.

Lot parfaitement propre

La semi-remorque du GIE est un ensemble très complet. La chaîne démarre par une trémie de réception à placer sous un big bag ou bien à l’arrière d’une benne céréalière. Le grain passe ensuite dans un prénettoyeur par aspiration, puis dans un ébarbeur, avant d’être dirigé vers un calibreur équipé de cinq grilles. Cet appareil sert notamment à séparer les mélanges, tout en éliminant une grande partie des impuretés. Il est conçu pour travailler avec tous types de semences, quelles que soient leurs dimensions.

Le grain passe ensuite dans un calibreur à grilles qui sépare les graines selon leur dimension.

Le camion transporte en effet une cinquantaine de grilles interchangeables avec des trous de toutes les tailles. Après cette séparation mécanique, le grain passe dans un épierreur pour ôter les petits graviers ou les grains de sable restants. Arrive ensuite le trieur optique qui peaufine les opérations. Dans certaines situations, en effet, le tri par la taille ou la densité ne suffit pas toujours. C’est le cas, par exemple, si un lot d’orge est contaminé avec de la folle avoine dont les dimensions sont très proches.

En fin de chaîne, le capteur optique trie les graines selon leur couleur avant de renvoyer le bon grain vers des big bags ou directement dans une remorque.

Le capteur optique reconnaît la céréale de couleur jaune et écarte la mauvaise herbe, dont la graine est beaucoup plus noire. À l’arrivée, le lot est parfaitement propre. Cette station de tri est autonome grâce à son groupe électrogène intégré. Elle affiche un débit allant de 1 à 8 t/h, selon le type de graine et le taux de résidus à éliminer. Les chantiers se déroulent majoritairement chez des agriculteurs qui stockent à la ferme. L’entreprise réalise parfois aussi des prestations chez des négociants ou pour des coopératives ayant des demandes très spécifiques, la plupart des organismes stockeurs étant équipés de leur matériel en fixe. C’est le chauffeur principal de camion, salarié du GIE, qui opère sur la majorité des chantiers partout en France.

Cet échantillon d’orge brassicole bio provenant d’un producteur local contient diverses impuretés ainsi que des graines d‘adventices.
« C’est une prestation complexe qui requiert un vrai savoir-faire, ajoute Jérôme Levron. Le trieur optique utilise des caméras à étalonner avec précision selon le type de produit à trier. Notre chauffeur connaît parfaitement les réglages et les paramètres à activer pour extraire efficacement les mauvaises graines. C’est aussi sur la qualité du résultat que nous souhaitons nous distinguer. »
En fin de cycle, le lot de grains est propre. Le tri optique a notamment permis d’éliminer la folle avoine, dont la couleur noire diffère du jaune de l’orge.

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