AutoconstructionLe semis direct avec un outil entièrement fait maison

Le semoir à quatre rangées de dents, espacées de 15,5 cm, reçoit la semence depuis une trémie frontale d’origine Kuhn.
Le semoir à quatre rangées de dents, espacées de 15,5 cm, reçoit la semence depuis une trémie frontale d’origine Kuhn. (©Agripartner)

Jérôme Rivasseau a créé son propre semoir pour l’implantation des couverts. Après quelques essais, il a également dédié cet outil à l’implantation des cultures céréalières.

Il aura fallu six mois pour mener à bien ce projet. Jérôme Rivasseau, polyculteur sur 200 ha et éleveur de 500 chèvres dans la Charente-Maritime, a construit son propre semoir à dents pour l’implantation en direct de ses couverts végétaux. L'agriculteur ne souhaitait pas initialement fabriquer son propre matériel mais comptait sur la Cuma dont il fait partie pour mener cet investissement. Cet achat n’ayant pas eu lieu, l’agriculteur a pris la décision, en mars 2021, de se lancer dans l’aventure de l’autoconstruction. Il s’est fourni en dents spirales carrées de 30 mm et en socs auprès du distributeur deux-sévrien Agripartner. Pour le reste, il a imaginé, conçu et assemblé les différents éléments. Le châssis porté repliable de 5 m d’envergure se compose de quatre poutres carrées de 100 mm de section, espacées de 70 cm. Les rangs sont écartés de 15,5 cm, ce qui représente un bon compromis entre la solution habituelle, de 12,5 cm, et un écartement large de 20 cm. Le semoir repose sur six roues de terrage – deux à l’avant, deux au centre et deux à l’arrière –, dont le réglage s’opère individuellement à l’aide de barres de poussée. L’agri-constructeur les a toutes dotées d’une réglette graduée afin d’homogénéiser la profondeur de travail. Il estime le poids total de son semoir à environ 2 t, ce qu’il juge nécessaire et suffisant pour obtenir un terrage correct.

Jérôme Rivasseau a construit lui-même et en six mois son semoir à dents de 5 m. (©Agripartner)

Trémie frontale et tête de distribution du commerce

Concernant la distribution, Jérôme Rivasseau a investi dans une trémie frontale Kuhn, livrée avec un kit comprenant la tête de répartition ainsi que les tuyaux acheminant la semence jusqu’aux descentes. Pour ces dernières, plusieurs essais ont été nécessaires. Un premier prototype, entièrement fait maison, prenait la forme d’un court tube placé à la verticale derrière chaque dent. Celui-ci avait tendance à se boucher, et les tuyaux de transport s’arrachaient. L’agriculteur a donc dû mettre au point un deuxième modèle, plus long mais surtout courbé, suivant la forme de la dent afin de déposer la graine au plus près du soc. Cette configuration a donné satisfaction lors des premiers semis de couvert puis de blé sur des sols secs. Le semoir n’intègre pas de herse de recouvrement, ni de roues de rappui, l’agriculteur procédant à un passage de rouleau après le semis. Aujourd’hui, l’outil a quelque peu évolué. En effet, lors des semis d’hiver en conditions humides, les descentes présentaient encore des problèmes de bouchage.

Les socs étroits, montés sur des dents carrées de 30 mm à double spire, tracent les sillons dans lesquels les descentes artisanales déposent les graines. (©Agripartner)

Troisième prototype de descentes

La solution pour y remédier a consisté à raccourcir les descentes d’une douzaine de centimètres et à les placer plus à la verticale, limitant ainsi l’entrée de terre. Par ailleurs, l’ajout de peignes derrière les dents a permis d’obtenir un meilleur recouvrement en conditions humides. Dans les terres sèches, ceux-ci garantissent également le nivellement des sillons. Un peu plus d’un an après le début de ce projet, Jérôme Rivasseau juge son semoir autoconstruit concluant. Il l’utilise aussi bien en semis simplifié qu’en direct. « La seule limite, c’est le risque de bourrage en présence de beaucoup de végétation, particulièrement dans des liserons longs. Mais c’est un problème inhérent à tous les outils à dents. Il faut également travailler sur des terrains plats, puisque le châssis rigide ne permet pas le même suivi du sol qu’avec un semoir à rangs indépendants montés sur parallélogrammes », analyse-t-il. Tous les semis réalisés avec cet outil ont été réussis.

Ajoutés après les premiers essais, des supports de tuyaux évitent que la semence ne reste coincée à l’intérieur de ceux-ci. (©Agripartner)

 

Retrouvez ci-dessous les vidéos réalisées par Agripartner :

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