« J’ai commencé par accompagner mon père dans la vente des outils agricoles de l’exploitation, annonce Esteban Massue, fils d’agriculteur et autoentrepreneur à Treffendel, en Ille-et-Vilaine. Comme cela a porté ses fruits, je me suis dit que ça pouvait fonctionner pour d’autres exploitations. C’est de là qu’est venue l’idée de lancer mon autoentreprise de prestations de services pour les exploitants souhaitant acheter ou vendre leurs matériels d’occasion. L’objectif de Breizh Agrimat est d’accompagner les exploitants de A à Z dans cette démarche. »
Après un BTS en négociation relation client et un bachelor responsable de développement commercial, Esteban Massue crée, à 22 ans, son autoentreprise. Celle-ci est lancée en juillet 2021. Après avoir prospecté auprès des exploitations voisines, Esteban Massue recense ses premières ventes à la fin du mois d'août de cette même année.
« Le concept de cette autoentreprise est tout simplement d’être l’intermédiaire entre le vendeur et l’acheteur », précise le jeune entrepreneur.
Celui-ci, après avoir été contacté par le propriétaire du matériel, se déplace pour prendre des photos et créer l’annonce de vente.
« Ayant une formation commerciale non dédiée au domaine agricole, je ne possède pas toutes les connaissances techniques en agroéquipement. Toutefois, j’utilise mon œil neutre pour estimer la valeur du matériel, contrairement à l’agriculteur qui, lui, aura tendance à le valoriser. »
Pour fixer le prix, le jeune entrepreneur se base sur ceux du marché en utilisant les plateformes Internet de vente de matériels agricoles. Afin d’avoir une marge de négociation entre le vendeur et l’acheteur, Esteban Massue convient d’un seuil en dessous duquel il ne devra pas descendre.

Un concept au fort succès
« Une fois en accord avec le client, j’établis un mandat de vente comprenant le prix net, mes conditions générales de vente, ma commission dégressive et variable, de 5 à 20 % du prix du matériel, ainsi qu’une clause d’exclusivité. Le système est quasiment le même que celui d’un agent immobilier », précise Esteban Massue.
L’exclusivité de vente, d’une durée de deux mois, empêche le vendeur de mettre de son côté la même annonce.
« Une fois le mandat signé par le vendeur, je peux commencer à partager l’annonce et partir à la recherche des potentiels acheteurs », ajoute l’autoentrepreneur.
Son objectif étant de vendre le plus rapidement possible, il communique dans un premier temps sur son site Internet, Breizhagrimat.fr, puis sur d’autres sites de vente spécialisés. Il est également amené à utiliser son carnet d’adresses, certains de ses clients étant à la recherche de matériels.
« La majorité de mes clients sont des ETA, des exploitants et, de temps en temps, des administrations publiques comme l’INRA [Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement]. Il m’arrive d’être contacté par des particuliers. Toutefois, je privilégie les professionnels. »
Aujourd’hui, le jeune autoentrepreneur enregistre une moyenne de 20 à 25 annonces par mois. Le propriétaire stocke son matériel en vente sur son exploitation jusqu’à la transaction financière. Le plus souvent, le vendeur et l’acheteur ne se rencontrent pas avant la signature, mis à part si le second souhaite voir le matériel.

« Les ventes sont très aléatoires d’un mois à l’autre », indique Esteban Massue.
Celui-ci peut vendre, en un mois, plusieurs matériels à petits prix ou bien un seul gros équipement lui permettant d'atteindre son objectif mensuel. Lorsqu’une vente est sur le point d'aboutir, il se rend avec l’acheteur chez le vendeur.
« En tant qu’autoentrepreneur, mon entité ne me permet pas d’effectuer la transaction financière entre les deux parties. L’acheteur règle directement le vendeur. Après vérification du matériel, je facture à l’acheteur ma prestation de service »,
précise le jeune homme, qui dispose toutefois de la possibilité de gérer les acomptes pour les réservations de petits matériels. Du haut de ses 22 ans, il n’a pas souhaité se lancer dans de gros investissements. Ceux-ci se sont limités aux seuls frais d’avocats pour la création de son entité et à la partie juridique des transactions acheteur/vendeur. Avec le recul d'une année d'exercice, Esteban Massue ambitionne de passer son autoentreprise en société afin de recevoir directement le règlement du matériel avant de reverser au vendeur la part qui lui est dévolue.
« Je pense que cela rendra mon projet plus solide, conclut-il. Le succès de mon entité m'amène à me déplacer, de plus en plus régulièrement, en rendez-vous client. À terme, je souhaite embaucher des agents indépendants pour le compte de Breizh Agrimat afin de développer mon entreprise en dehors de la région Bretagne. Ces mandataires auront alors accès à tous les aspects juridiques déjà mis en place par moi-même, ainsi qu’à une visibilité sur mon site web. Ils pourront alors développer une activité tout en conservant la liberté qu’ils souhaitent. »