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Gérer  ETA Pellen : limiter la puissance des tracteurs du parc, un levier d'économies

Pour le labour avec des charrues à six corps Kuhn, l’entreprise utilise des tracteurs de 220 ch.
Pour le labour avec des charrues à six corps Kuhn, l’entreprise utilise des tracteurs de 220 ch. (©ETA Pellen)
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Dominique et Sébastien Pellen, frères et associés au sein de l’entreprise du même nom, ne veulent pas céder à la course à la puissance lors de l’achat de leurs tracteurs, qui n’excèdent pas volontairement les 300 ch. Un choix raisonné afin de réduire l’investissement engagé et d’éviter une surconsommation de carburant.

L’ETA Pellen, installée à Plouvorn, dans le Finistère, réalise des prestations agricoles du semis à la récolte, et dégage un chiffre d’affaires de 2,6 millions d'euros. Les 12 chauffeurs disposent d’un parc de matériels important : 14 tracteurs Fendt de 200 à 300 ch, 6 moissonneuses-batteuses New Holland et Claas, 2 ensileuses Claas de 380 et 790 ch, 6 tonnes à lisier Samson, Joskin et Mauguin de 20 000 à 27 000 L, 5 semoirs à maïs Monosem et Väderstad de 6 et 8 rangs… Cinq tracteurs, qui développent une puissance maximale de 300 ch, sont utilisés pour l’épandage de lisier, avec des tonnes équipées de trois essieux, et le semis de maïs en combiné.

Dominique (à gauche) et Sébastien Pellen, cogérants de l'ETA du même nom, limitent la puissance maximale des tracteurs du parc de l’entreprise à 300 ch.
(© C.G.)
« Nous ne voulons pas opter pour une puissance supérieure en raison du prix d’achat des matériels en augmentation et des coûts de consommation en GNR que cela génère. Une puissance supplémentaire de 100 ch occasionnerait en effet un surcoût de 30 000 € et augmenterait la consommation instantanée en carburant aux alentours de 15 L/h. Notre consommation moyenne s’élève environ à 50 L/h, voire 55 L/h avec un tracteur de 300 ch à pleine puissance, explique Dominique Pellen, cogérant de l’entreprise. De plus, cette puissance de traction est un bon compromis pour que nos chauffeurs maîtrisent leur consommation en adaptant leur comportement de conduite. La transmission à variation continue dont sont dotés nos tracteurs régule le régime moteur selon la charge. Lorsque la puissance est plus faible, les chauffeurs sont plus vigilants sur les réglages qui optimisent la consommation de carburant. Enfin, le débit de chantier qui en découle nous satisfait. »
Un tracteur de 300 ch s’impose pour l’épandage avec une tonne à lisier Samson PG II, de 25 000 L, dotée d’un enfouisseur de 8,7 m de large. 
(© ETA Pellen)

Pour les prestations d’épandage de fumier, de transport et de travail du sol, Dominique Pellen descend dans la gamme de puissance disponible, vers 220 et 250 ch. Si le tracteur est surdimensionné par rapport à l’outil, le limiteur de couple se déclenche avant que le moteur peine, entraînant ainsi des difficultés au redémarrage.

« La chaîne cinématique du tracteur et de l’outil souffre d’autant plus, ajoute-t-il. Nous avons notamment rencontré ce cas de figure avec un épandeur à fumier de 21 m3 et une herse rotative attelés à un tracteur de 300 ch. Nous privilégions donc une puissance moins élevée afin d’apporter plus de souplesse à la conduite et préserver les tracteurs. »

Des outils pour contrôler et réduire la consommation de carburant

Le contexte économique conforte les entrepreneurs dans leurs choix de puissance de traction. Le prix du GNR étant passé de 0,65 €/L à plus de 1 €/L en l’espace d’un an, et la consommation annuelle de l’entreprise avoisinant les 500 000 L, toutes prestations confondues, les entrepreneurs ont réfléchi à des leviers d’économie. Une pompe GNR connectée leur permet d’évaluer la quantité consommée par tracteur et d’impliquer les salariés dans l’optimisation de leur conduite.

Le combiné de semis Kuhn Venta, de 4,5 m de large, avec un outil frontal à dents Labbé Rotiel, nécessite une puissance de traction élevée, ici un tracteur Fendt 930 Vario de 300 ch.
(© ETA Pellen)

En janvier 2022, ils ont été contraints d’indexer le prix du carburant aux factures des clients (jusqu’à 11 %), plutôt compréhensifs compte tenu du contexte. Une différence de tarif de 0,30 € conduit par conséquent à 6 % d’indexation. Des aides sont à ce jour attribuées par l’État, mais celles-ci seront réduites à néant à compter de janvier 2023. Les deux gérants cherchent ainsi des solutions pour pallier les hausses de coûts, comme un envoi plus régulier des factures pour lisser les montants et limiter ainsi le risque d’impayés. Ils effectuent également au champ le ravitaillement en carburant des matériels de récolte, un aller-retour avec une moissonneuse-batteuse pouvant consommer 50 L.

« Nous devons trouver un compromis entre la puissance de traction et le débit de chantier, tout en maîtrisant les coûts de revient. Toutefois, la puissance des tracteurs disponibles en parc ne correspond pas toujours aux demandes ponctuelles de nos clients. Nous envisageons de rester dans cette gamme de puissance, c'est-à-dire ni trop faible pour garantir la polyvalence et nous adapter à la configuration parcellaire, ni trop élevée pour des raisons économiques. La conjoncture économique nous impose de redoubler d’attention et de nous adapter en permanence. »

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