Il est 15 heures ce lundi de septembre et une pluie bienvenue frappe les vitres du bureau de l’ETA vendéenne Menanteau, installée à Sainte-Florence. Un agriculteur arrive et se dirige directement vers le magasinier pour retirer des dents de herse commandées la semaine précédente. Il repartira également avec un gyrophare neuf destiné à remplacer celui qu’il a cassé cet été. Avec les semis d’automne qui vont débuter, mieux vaut être bien visible sur la route. Au même moment, un autre exploitant gare dans la cour son tracteur auquel est attelé un combiné de semis. Il a un problème avec la distribution du semoir et voudrait qu’un technicien de l’atelier y jette un œil.
Nous avons presque toujours des clients présents à l’atelier ou au magasin. La fréquentation varie selon les périodes de l’année, souvent au même rythme que nos prestations, commente Laurent Menanteau, le gérant de l’ETA du même nom. À l’origine, l’entreprise faisait les battages et possédait une forge qui a toujours été ouverte à la clientèle. « À la fin des années 1980, mon père était à la fois prestataire de services et artisan rural. Quand le réseau Scar s’est constitué, il s’est lancé dans la commercialisation de matériels et de pièces. Un magasin en libre-service a été créé et, depuis, cette activité a toujours occupé une place importante. »
Libre-service et vente de pièces techniques
En effet, sur le département de la Vendée, nombreuses sont les entreprises de travaux agricoles qui vendent des matériels et réparent des équipements autres que ceux de leur propre parc. Chez Menanteau, les prestations de services chez les agriculteurs restent majoritaires, générant les deux tiers du chiffre d’affaires : travail du sol, semis, épandage, fertilisation, récolte, entretien de voirie, TP agricoles et assainissements non collectifs chez les particuliers. La vente de pièces au comptoir représente 16 % de l’activité, les réparations à l’atelier 10 %, et la vente de matériels agricoles 9 %. En plus de son adhésion au réseau Scar, l’entreprise est devenue agent New Holland en 2016 par le biais du groupe Ouvrard, le concessionnaire régional de la marque.

Formation des techniciens chez les constructeurs
Le magasin actuel occupe une surface de 150 m2 avec un libre-service agricole et un comptoir pour la vente de pièces techniques. Deux conseillers de vente sédentaires se relaient au magasin pendant les heures d’ouverture. L’atelier s’étend quant à lui sur 930 m2 et emploie six personnes au total. En 2018, Laurent Menanteau a repris un autre atelier à Chauché, à une quinzaine de kilomètres de Sainte-Florence, agrandissant ainsi sa zone de chalandise. Ce second site comprend un magasin de vente de pièces de 150 m2 et une zone de réparation de 430 m2. Les deux ateliers sont équipés d’un pont roulant et de tous les outils nécessaires pour réparer les matériels de l’entreprise et ceux des clients, y compris des tracteurs, des moissonneuses-batteuses et des ensileuses. Les demandes sont variées : réparation de flexibles hydrauliques, crevaison, climatisation, soudure, intervention sur les moteurs ou les transmissions, etc. Les techniciens se rendent régulièrement en formation chez les constructeurs des marques distribuées. Ils ont aussi accès aux logiciels de diagnostic.
C’est une activité vraiment complémentaire à celle de l’ETA, souligne le gérant. En tant qu’agent réparateur, nous touchons un public de proximité très large : des agriculteurs qui ne sont pas forcément clients de l’ETA, des Cuma, des collectivités et même des particuliers pour la partie motoculture. Nous avons également accès aux pièces détachées avec, à la clé, une autonomie complète sur le plan mécanique. Le personnel maîtrise aussi les nouvelles technologies. Résultat : toutes les machines de l’entreprise sont réparées en interne et je ne vais jamais chez mon concessionnaire. »

Un commercial à temps plein
La société emploie aussi un salarié à temps plein chargé d’aller à la rencontre des agriculteurs dans un rayon d’une quarantaine de kilomètres autour du siège. Ce commercial s’occupe presque uniquement de la gamme Scar, qui a l’avantage de proposer beaucoup de marques implantées dans le Grand Ouest (Sulky-Burel, Grégoire Besson, Rabaud, Carré, Monosem…). S’il ne vend pas de tracteurs neufs, il fait remonter les intentions d’achat à la concession Ouvrard et propose aussi parfois des modèles d’occasion. Pour la partie ETA, Laurent Menanteau utilise principalement des machines provenant des constructeurs qu’il distribue.
C’est important de mettre en avant le matériel que l’on vend, souligne-t-il. Avec le réseau Scar et New Holland, j’ai accès à une très large gamme d’équipements. Cela ne limite donc pas l’ETA dans la proposition de nouveaux services. C’est au contraire un excellent moyen de maîtriser les produits proposés à la vente et aussi de les mettre en avant. »
Un logiciel d’atelier pour la traçabilité des interventions