« Il faut être concerné pour connaître ».
Tels sont les premiers mots de Fanny Moreigneaux, gérante de Drainage Crosson, située dans le sud de l’Aisne, en présentant les prestations de drainage des sols que son entreprise propose dans l’Aisne et la Marne, ainsi qu'en Seine-et-Marne. En 2010, avec son père agriculteur, elle reprend le flambeau de cette entreprise, née il y a 54 ans.

« Bien que je sois issue d’une formation agricole, le drainage n’a jamais été évoqué lors de mes études. J’ai donc appris sur le terrain avec l’aide de mon père, confie la chef d’entreprise. Nous comptabilisons parmi nos clients 90 % d’agriculteurs et de viticulteurs, et 10 % de collectivités, de particuliers ou de sociétés privées, à l'image de celles qui gèrent des parcs éoliens ou des unités de méthanisation. »
Un long travail topographique
« Les travaux de drainage sont encadrés par le Code de l’environnement. Ces travaux ne peuvent débuter qu’une fois toutes les autorisations obtenues », explique Fanny Moreigneaux.
En effet, certaines zones peuvent être protégées ou considérées comme humides.
« Drainer un sol ou une parcelle agricole débute par une étude topographique minutieuse intégrant les données climatiques pédologiques et environnementales », complète Steve Desmarest, responsable de chantier.
Anciennement salarié dans le secteur de la détection souterraine de réseaux (gaz, eau et électricité), ce dernier détermine les reliefs et les différents niveaux de dénivelé de la parcelle du client.

« Une fois les points GPS couplés aux informations de la parcelle, je les inscris dans le logiciel d’étude de terrain », poursuit Steve Desmarest.
Grâce à ce logiciel, il positionne graphiquement le système de drainage, à savoir les collecteurs(1) et les drains(2), en fonction de différents paramètres.
« Les drains doivent obligatoirement couper le sens de culture de la parcelle et de la pente », précise le chef de chantier.
Afin de définir le diamètre idéal des drains et des collecteurs, il utilise un abaque sur logiciel. À partir du pourcentage de la pente et de la superficie du terrain (en hectares), il obtient le diamètre idéal pour le drain et le collecteur. En moyenne, celui des drains est compris entre 50 et 65 mm, tandis que celui des collecteurs varie de 100 à 200 mm. Toujours à partir de ce logiciel, il définit la profondeur d’enfouissement des tubes PVC perforés dans le but d’obtenir une pente constante d’au moins 0,3 %.

« Les drains sont enfouis à une profondeur minimale de 70 cm, et les collecteurs au maximum à 1,60 m sous terre, indique le responsable de chantier. Le dimensionnement des écartements des drains tient compte des caractéristiques hydrodynamiques des sols et des paramètres de risque décidés par l’agriculteur selon les pratiques culturales et les facteurs économiques. »
En sus, il détermine les différents points échappatoires de l’eau à la sortie des collecteurs, dénommés « exécutoires ». Ces derniers se placent le plus souvent dans les fossés en bas de parcelle ou dans les émissaires(3). Pour celles qui n'en disposent pas, les collecteurs sont directement reliés à des parcelles voisines drainées et dotées d’exécutoires sur fossés.

Un chantier de précision
« Pour enfouir les drains et les collecteurs, une pelle Liebherr de 18 t ainsi qu'une draineuse Inter-Drain 2050 GP de 34 t développant 540 ch, s’affairent », ajoute Fanny Moreigneaux.
En premier lieu, la pelle crée une tranchée, appelée « départ », à une profondeur d'une précision centimètre, définie par le plan du projet, pour le départ de l’enfouissement du collecteur ou des drains. Le caisson de pose de la draineuse se loge dans cette tranchée puis continue la dépose souterraine et le déroulement des couronnes perforées ou non en PVC, en suivant toujours les paramètres du plan du projet.

« Pour respecter la position exacte des lignes de drains et de collecteurs, la draineuse est guidée par GPS à l’aide d’un émetteur laser. Ce dernier est placé en bout de parcelle et en hauteur sur un trépied afin de s’aligner avec le récepteur Trimble positionné sur la draineuse », précise le chef de chantier.
De même, cette machine se dote d’un tableau de correction permettant d’assurer la variation de profondeur d’enfouissement sur toute la parcelle et ainsi de respecter les contraintes de pente garantissant les écoulements. Steve Desmarest termine sa prestation de drainage en procédant à un relevé topographique au GPS afin d’établir un plan de recollement de la parcelle. L'opération consiste à rallier les points de position exacts des drains et des collecteurs avec ceux du plan effectué en amont.

« En procédant au drainage des sols, la qualité des parcelles est améliorée, favorisant ainsi l’augmentation des rendements des cultures et une meilleure exploitation des terres agricoles hydromorphes », conclut Fanny Moreigneaux.

Un nettoyage du réseau de drainage à la demande du client
Drainage Crosson, créé en 1969, offre des prestations de drainage, d’irrigation d’eau et de terrassement, ainsi que divers travaux de voirie. En plus de ces services, l’entreprise peut intervenir pour l’entretien du réseau de drainage. En effet, lorsque le système d’évacuation d’eau présente des signes de colmatage se matérialisant par une stagnation d’eau sur une zone de la parcelle, le client se tourne directement vers l’entreprise Drainage Crosson. Cette dernière procède ainsi au nettoyage du réseau à l’aide de la déboucheuse à drain et à canalisation.
