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Dossier irrigation« 5 mm d’eau en moins, en moyenne, par passe pour notre système d'irrigation »

La flotte d’enrouleurs de la SARL RAC Services se compose de modèles des marques Irrifrance, RM et Beinlich.
La flotte d’enrouleurs de la SARL RAC Services se compose de modèles des marques Irrifrance, RM et Beinlich. (©A.G.)

Rémi Chombart, agriculteur dans le Vermandois, dans le département de la Somme, a revu complètement son système d’irrigation il y a cinq ans, à la suite de problèmes d’homogénéité de répartition. De 25 mm d’apport d’eau, en moyenne, avec des enrouleurs et des canons, il est passé à 20 mm avec des enrouleurs et des rampes. En plus de réaliser des économies, il apprécie sa nouvelle méthode pour les multiples gains qu’elle génère : temps, débit, confort, efficience de l’eau…

Diminuer la consommation d’eau d’irrigation, en rendant les apports plus efficaces, tout en gagnant en débit de chantier, tel est le pari réussi de Rémi Chombart, producteur de céréales, de pommes de terre et de légumes à Vraignes-en-Vermandois, dans la Somme. Pour y arriver, il est passé d’une flotte d’enrouleurs avec canons à un système plus performant composé d’enrouleurs à gros débit et de rampes.

« Ainsi, nous pouvons économiser 5 mm d’eau par passe, soit 20 mm désormais, en moyenne, avec les enrouleurs et rampes, contre 25 mm auparavant avec un système classique à canon », annonce Rémi Chombart, l’un des gérants de la SARL RAC Services.

Jusqu’à il y a cinq ans, l’agriculteur utilisait huit enrouleurs avec canon. Il a tout changé en raison de problèmes majeurs de répartition.

« L’irrigation devenait trop hétérogène, principalement en raison de la dérive liée au vent, explique-t-il. Souvent, nous avions des difficultés pour l’arrachage. Comme l’arrosage, entre 10 et 30 mm, s’avère indispensable avant la récolte afin de refroidir les tubercules et humidifier la butte, nous avons donc acheté notre première rampe, de 72 m de large, il y a sept ans, lors de la récolte. Nous n’avons pas regretté notre choix, car cette rampe fournit une meilleure répartition. Aujourd’hui, nous en possédons sept, de marque Briggs, de 72 m de large, correspondant à deux fois la largeur de notre rampe de pulvérisateur, de 36 m. »

Avec la nouvelle méthode d’irrigation composée d’un enrouleur et de sa rampe, l’efficacité s’avère supérieure, la sensibilité à la dérive liée au vent étant nettement réduite. (© A.G.)

100 m3/h sur 72 m de large

En plus de la rampe, l’agriculteur a dû investir dans des enrouleurs plus performants. En effet, avec les anciens, qui offraient un débit maximal de 60 m3/h, le problème d’hétérogénéité en végétation pouvait être le même qu’avec le canon.

« En raison des pertes en charge, le choix de l’enrouleur est primordial lorsque l’on travaille avec une rampe, afin d’éviter les chutes de pression à la rampe, prévient Rémi Chombart. Pour cela, il est possible d’augmenter la section du tuyau, en le faisant passer de 125 à 140 mm, mais sa longueur totale doit alors être diminuée, soit 650 m, au lieu des 750 m initiaux. »

Cette plus grande section permet un débit maximal de 100 m3/h.

 

« Ce débit est ainsi presque deux fois plus élevé qu’avant, mais il impose d’enrouler plus vite. Nous possédons trois marques différentes d’enrouleurs : Irrifrance, Beinlich et RM. Ce dernier s’avère très simple et possède une turbine qui prend peu de puissance. »

Certaines rampes, de marque Briggs, possèdent un mât élévateur leur permettant d'être rehaussées dans les parcelles vallonnées. (© A.G.)

Gain de temps et de confort

Le gain de débit et l’importante force de frappe en matière d’équipements d’irrigation apportent aujourd’hui du confort dans la gestion de ce chantier au sein de l’entreprise. Une passe de 20 mm sur une longueur de 650 m est désormais réalisée en 11 heures, permettant en une heure en moyenne de faire un changement le matin et le soir.

« Pour notre confort, nous assurons les passes longues la nuit. Comme le débit instantané est double, nous pouvons même n’arroser que la nuit, si le débit du forage le permet. Les rampes autorisent également l’arrosage sur des périodes climatiques plus larges, notamment en présence de vent. Elles apportent aussi de plus grands volumes d’eau, sans abîmer la végétation. »

Certaines rampes possèdent un canon en leur centre afin de couvrir les bouts de champ, les demi-passes, les poteaux… (© A.G.)

Parmi les points faibles de cette méthode, l’agriculteur estime devoir être plus vigilant face au ruissellement, même si cela ne lui a pas posé de réelles difficultés jusqu’à présent. Il est également nécessaire de s’adapter à la pression de la pompe et au débit du forage, tous ne pouvant pas autoriser un tel niveau de performance. Si, globalement, le gain de temps est notoire, le changement de position des enrouleurs nécessite néanmoins une demi-heure de plus environ avec la rampe, en raison du temps nécessaire à la manipulation de cette dernière. Afin de couvrir, entre autres, les bouts de champ, les demi-passes et les poteaux, Rémi Chombart a conservé un enrouleur avec canon. Pour la même raison, trois rampes de sa flotte possèdent elles aussi un canon, en leur centre.

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