Le Gaec Raymiluc, situé à Beauvoir, dans l’Yonne, possède une remorque autochargeuse Schuitemaker Rapide 840 de 60 m3 mise au service de la méthanisation et de l’alimentation de son troupeau laitier. En effet, en plus de l'exploitation d'une SAU de 400 ha en grandes cultures, il compte un méthaniseur en cogénération, produisant de l’électricité à l’aide d’un moteur de 250 kW, ainsi qu’un atelier laitier de 120 vaches pour un droit à produire de 1,3 million de litres. Les quatre associés sèment et ensilent un mélange de graminées composé de ray-grass, de dactile, de trèfle et de fétuque. De la luzerne est également ensilée à l’aide de l’autochargeuse. « Du côté de la coupe, nous exploitons le plein potentiel de cette machine qui se dote de 42 couteaux et génère des brins de 4 à 5 cm de long », précise Thibaut Roux, l'un des quatre membres du Gaec. Au printemps, du foin est aussi récolté en vrac pour la ration des laitières. Enfin, moins courant, la ferme inclut du maïs épi dans ses rotations et ramasse les cannes, andainées au préalable, à l'aide de la machine. Cependant, avec l’expérience, les associés ont noté une particularité à prendre en compte lors des semis de plantes destinées à être ensilées avec l’autochargeuse : le roulage des terres. « Le parcellaire de notre ferme est caillouteux. Aussi, pour éviter de ramasser des cailloux avec le pick-up, nous roulons systématiquement au semis et pouvons réitérer la tâche dans l’hiver et/ou au printemps. Dans les champs à risque, le chauffeur de la machine diminue la pression des couteaux afin de mieux passer les éventuels corps étrangers dans le rotor », explique Thibaut.
La logistique des chantiers simplifiée
Pour les associés, le travail en autonomie qu'offre une telle remorque est un réel avantage. En effet, auparavant, ils faisaient appel à un entrepreneur et à son ensileuse automotrice. Cette configuration de chantier demandait de la main-d'œuvre pour assurer la conduite des bennes et le tassage au silo. « Notre remorque autochargeuse nous a rendus indépendants, assurent les associés. Nous n’attendons plus l’entrepreneur et sommes en mesure d’intervenir rapidement pendant les fenêtres météorologiques. » Et avec les 60 m3 de volume de caisse de leur Schuitemaker, ils se disent satisfaits du débit de chantier de la machine. « Lors des ensilages, chacun a son poste. Un associé fauche, un autre andaine, un troisième assure le ramassage avec la Schuitemaker, tandis qu’un dernier tasse au silo. Au total, nous atteignons un débit de chantier de 25 à 30 ha par jour », affirme Thibaut. Chaque année, les agriculteurs ensilent ainsi de 600 à 700 ha avec leur remorque autochargeuse.
Une maintenance raisonnable
En matière de maintenance, la tâche la plus récurrente est bien évidemment l’affûtage des couteaux. « Les lames proposées par la marque Schuitemaker sont dotées de deux faces, pouvant réaliser 25 ha chacune. La machine dispose ainsi d'une autonomie de 50 ha avant de nécessiter un affûtage, que nous réalisons en moyenne tous les deux jours », affirme Thibaut. Pour mener à bien cette opération, le Gaec possède une machine à eau dédiée dans son atelier, à la ferme. Dans le même temps, les couteaux endommagés par des cailloux sont changés. Le rotor, pour sa part, se voit lubrifié manuellement tous les jours. Tous les petits éléments, tels que les roues du pick-up ou l’anneau d’attelage, sont graissés suivant un intervalle de quelques jours. Enfin, deux fois dans la campagne, c’est au tour de l’essieu. Les quatre boîtiers que compte la machine – deux pour le tapis, un troisième pour le rotor et un quatrième pour la prise de force – sont quant à eux vidangés une fois par an. Le Gaec vérifie aussi régulièrement la tension du fond mouvant à chaînes et barrettes, ainsi que celle des chaînes nécessaires à l’entraînement du pick-up. À la fin de la campagne, la machine est lavée avant d’être stockée à l’abri, sous un hangar. « Durant la saison de récolte, nous sommes très satisfaits du SAV proposé par l’importateur Schuitemaker en France. Il nous est déjà arrivé de rencontrer un problème tôt le matin, avant de partir récolter. Malgré l'heure matinale, nous avons quelqu’un au bout du fil. C’est très appréciable », confie Thibaut.
Une machine passe-partout
Le Gaec emploie la Schuitemaker d’avril à octobre. Avec une telle plage d’utilisation, des périodes de pluie peuvent venir contrarier les chantiers de récolte. L’autochargeuse Rapide 840 s'est déjà vue contrainte d'opérer sur des sols humides, dans des parcelles de plus ou moins faible portance. « Les trois essieux, équipés de pneus de 750 mm de large, facilitent le passage et la portance de la remorque. Par ailleurs, si les conditions sont vraiment mauvaises, nous descendons la pression, habituellement de 2 bar, à 1,5 bar par exemple, afin de gagner en portance. Le dégagement sous la machine permet également un meilleur passage en cas d’enfoncement de l’ensemble dans le sol », explique Thibaut. De leur côté, les essieux suiveurs forcés avant et arrière, à pilotage par bielle K50, facilitent la prise des virages ou les demi-tours en fourrière.
Rester vigilant dans les dévers
La particularité du parcellaire du Gaec Raymiluc tient à son relief très hétérogène. Dans les parcelles plates, la Schuitemaker est attelée à un Fendt 724 Vario de 240 ch, largement adapté pour assurer la récolte. Aux abords d’Auxerre, en revanche, les champs sont fortement vallonnés. Le tracteur de tête de l’exploitation, un Fendt 933 Vario, prend alors le relais. « Ce n’est pas tellement pour ses 330 ch que nous utilisons ce tracteur, mais pour son gabarit et son poids. Avec sa masse frontale, le Fendt 933 Vario atteint tout de même 16 t ! Nous sommes donc plus sereins en forte pente, au vu du PTAC de 32 t de l'autochargeuse », explique Thibaut. Dans les coteaux bourguignons, les associés mettent également à l’œuvre la suspension hydraulique de la Schuitemaker. « Dans les parcelles à fort dénivelé, j'abaisse le centre de gravité de la machine en diminuant la course de débattement des vérins de la suspension. L'autochargeuse est alors moins exposée au basculement », ajoute Thibaut. Signalons tout de même que la remorque ne mesure pas moins de 4 m de haut ! En matière de sécurité, enfin, le chauffeur opère toujours de la même manière, attaquant les dévers face à la pente afin d’éviter les retournements de la machine.