Depuis le démarrage de ses prestations d’épandage de lisier en 2005, l’ETA finistérienne Le Borgne a assuré une véritable montée en compétences de cette activité et fait évoluer son parc en fonction des besoins de ses clients et des enjeux de la filière. En 2010, ses responsables ont investi dans un enfouisseur à dents de 6 m pour l’épandage de lisier sur maïs qui s’est avéré être le point de départ de ses futures acquisitions. « Nous avons perçu l’engouement pour l’injection de lisier. L’enfouissement permet en effet de mieux valoriser l’azote et de limiter le lessivage, et n’est pas tributaire des conditions météo. Le seul inconvénient est le temps passé supplémentaire, en comparaison d’un épandage avec une rampe à buses », témoigne Frédéric Le Borgne, cogérant de l’ETA avec son frère. Étant donné la proximité des habitations lors des chantiers, les associés ont réfléchi à des solutions pour s'affranchir des rampes à buses. Dans un premier temps, une rampe à pendillards de 15 m pour un apport de lisier sur céréales et pâture, ainsi qu'une rampe à patins de 7,5 m ont complété le parc. Elles ont été rapidement remplacées par une rampe à patins de 15 m (avec double broyeur répartiteur) adaptée sur une tonne à lisier Pichon de 20 700 L. « La rampe à patins de 7,5 m ne nous permettait pas d’intervenir sur céréales, au risque de compacter les sols. Nous avons résolu ce problème en optant pour un modèle de 15 m, avec lequel nous pouvons épandre sur pâture le matin et sur céréales l’après-midi. Nous avons ainsi gagné en polyvalence. De plus, la rampe à patins favorise un pâturage des animaux trois semaines après l’application, au lieu de six auparavant, et souille moins les feuilles, comparée à une rampe à pendillards. Son utilisation sur prairie est moins onéreuse, en termes d'entretien, que celle d'un injecteur », commente l’entrepreneur. Ces constats l’ont conforté dans ses choix d’investissement portant sur des équipements d’épandage qui valorisent efficacement les lisiers épandus, tout en limitant les pertes ammoniacales. Dans ce cadre, il s’est impliqué dans le projet ABAA (Ammonia Brittany Air Ambiant) mené par les chambres d’agriculture de Bretagne et l’association Air Breizh (cf. encadré).
Des options haut de gamme
À ce jour, le parc a encore évolué pour faire face à l’augmentation des volumes épandus. L’entreprise dispose désormais de trois tonnes à lisier de 20 700 L, d’une rampe à pendillards de 24 m (pour s’adapter aux passages du pulvérisateur), de deux rampes à patins (un modèle Bomech de 18 m et une Samson de 24 m), de deux enfouisseurs à dents (6 m) et d’un enfouisseur à disques déchaumeurs (5 m). De plus, un matériel d’épandage de lisier sans tonne vient compléter le parc pour intervenir plus tôt dans les zones plus humides afin de lisser le travail, sans compacter les sols. « Nous avons opté pour des rampes à patins de 18 et 24 m, en remplacement de celle de 15 m, dans le but d’augmenter les débits de chantier et de limiter le tassement du sol. De plus, la tonne équipée de la rampe de 24 m possède un système de télégonflage et un outil d’analyse en continu de la valeur fertilisante afin d’élargir l’éventail de services. Nos ensembles conviennent également à la valorisation des digestats des unités de méthanisation », souligne Frédéric Le Borgne.
L’entrepreneur a ainsi fait le choix de matériels haut de gamme pour satisfaire au mieux sa clientèle. La capacité d’épandage de ces équipements est de 100 000 m3 de lisier et de digestat à l’année, dont 40 000 m3 avec les rampes à patins et 20 000 m3 avec le matériel d’épandage sans tonne. « L’acquisition d’un automoteur d’épandage de lisier représentait un coût d’investissement trop élevé, c’est pourquoi nous nous sommes orientés vers ces équipements montés sur des tonnes à lisier de grande capacité. Ils répondent aux enjeux de respect de l’environnement et donnent ainsi une bonne image de l’entreprise. Au fil du temps, nous avons professionnalisé cette prestation grâce à des matériels performants et diversifié notre clientèle. Cette montée en gamme apporte une véritable valeur ajoutée à la prestation », conclut Frédéric Le Borgne.