Utilisée pour les semis aussi bien à l’automne qu’au printemps, pour la fertilisation ou encore le binage, la trémie frontale est devenue un outil très polyvalent. Dans ce contexte, les constructeurs multiplient les innovations pour répondre aux demandes des agriculteurs et des entreprises de travaux agricoles afin de fournir des outils faciles à régler et pouvant s’adapter rapidement à chaque typologie de chantier. Les utilisateurs veulent aussi travailler avec un, deux, trois, voire quatre produits différents, en garantissant des dosages homogènes. Face à une offre qui s’étoffe, voici quelques éléments à retenir pour choisir le bon modèle.
Un concept avantageux
Placer la trémie du semoir à l’avant du tracteur est un concept avantageux en termes d’équilibre des charges et donc d’adhérence. L’absence de trémie à l’arrière simplifie également la conception et le repliage des outils de travail du sol et de semis. L’encombrement et le déport vers l’arrière sont réduits, tout comme le porte-à-faux et les efforts au niveau du relevage. En contrepartie, la trémie frontale impose l’installation d’un ou de plusieurs tuyaux de transfert pour les semences et l’engrais. Ce montage parfois long peut aussi bloquer le tracteur sur un seul usage pendant plusieurs semaines.
Plus de polyvalence avec la pressurisation
La pressurisation de l’intérieur de la trémie, ou du système de distribution, est l’innovation la plus récente. « Ce principe est intéressant pour épandre de grosses doses de produits, notamment de l’engrais, explique Sébastien Quentin, conseiller agronomique à la chambre d’agriculture du Loiret. C’est également utile pour semer ou épandre plusieurs produits en mélange avec précision, même lorsque leur densité est très différente. Attention toutefois à bien respecter les consignes de réglage de pression pour obtenir les débits attendus. Le chauffeur doit aussi prendre soin du matériel et éviter les chocs sur la carrosserie pour conserver l’étanchéité de la cuve. » La pression à l’intérieur de la trémie empêche la formation d’un dôme vide au-dessus du doseur. Résultat : le flux est régulier, et le dosage ne varie pas entre le début et la fin du chantier.
Privilégier l’ergonomie et la polyvalence
De 1 000 L pour les premiers modèles à plus de 3 000 L sur les versions de grande capacité, l’offre des différentes marques est étendue. L’acheteur doit déterminer le nombre de compartiments dont il aura besoin et leur taille respective. Sur certaines trémies, les cloisons de division sont fixes, tandis que, sur d’autres, il est possible de les déplacer en modulant la capacité de chaque case. Quelques marques proposent une petite cuve supplémentaire pour un produit solide ou liquide à additionner (petites graines, granulés insecticides, engrais…). « Avant d’investir, l’acheteur doit intégrer l’évolution potentielle de ses pratiques, ajoute Sébastien Quentin. S’il envisage de s’en servir en fertilisation, mieux vaut choisir un fond en inox ou un traitement de peinture spécifique. Pour réaliser du semis à la volée, une rampe peut s’avérer utile. » Chez la plupart des constructeurs, les options ne manquent pas : tasse-avant, masse de lestage, têtes de répartition… L’ergonomie est également l'un des aspects à privilégier, car certains détails font parfois la différence : trappe guillotine pour isoler le doseur sans avoir à vidanger la trémie, plateforme d’accès pour le remplissage, gestion Isobus, qualité de l’éclairage, caméra de circulation routière… À chacun de faire son choix en fonction de ses propres besoins.
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