Basée à Marsac-sur-Don, dans la Loire-Atlantique, l’ETA Provost-Lairie compte 35 salariés et propose toute la panoplie de travaux agricoles et ruraux (lire encadré ). Parmi les prestations figure le broyage d’aliments à la ferme grâce à du matériel acquis en 2018. Cet ensemble, monté sur remorque, est construit par la marque allemande Bernhard Stade.
« Nous intervenons sur un large secteur allant de Nantes à Rennes, commente Yoann Dutemple, cogérant de la société avec son frère Clément depuis 2015. C’est une machine polyvalente avec laquelle nous transformons soit sur maïs humide lors de la moisson, soit des céréales sèches à tous moments de l’année. Selon la demande de l’éleveur, la prestation se limite parfois à un simple broyage du grain avant la mise en silo, mais notre équipement permet aussi d’incorporer des additifs afin de fabriquer un aliment plus complet. »
Le matériel se compose à l’arrière d’un cône de réception équipé d’une vis pour la vidange directe des remorques. Le grain est ainsi convoyé vers une première trémie d’une capacité de 12 t, servant de stockage tampon afin de libérer rapidement la benne et de faciliter la logistique. Elle peut aussi être remplie par des camions de grains achetés à la coopérative ou avec le godet d’un télescopique. Depuis cette réserve, une autre vis envoie ensuite les céréales vers un tapis équipé de pesons et placé sous une seconde trémie. Celle-ci sert à stocker les additifs éventuellement utilisés en complément.
« Le débit du grain est mesuré en temps réel sur le tapis de pesée, explique Jean-Pierre Courcoul, le chauffeur chargé des prestations de broyage. Un automate agit directement sur l’ouverture de la trémie d’additifs afin d’incorporer la quantité de produit voulue. Il y a aussi deux cuves de 300 et 1 500 L. La plus grande contient de l’eau utilisée dans certains mélanges pour humidifier le grain. La petite sert à ajouter du conservateur lorsque nous travaillons avec du maïs grain humide conservé en silo. »
Autonomie alimentaire
À la sortie du tapis, le grain remonte via une troisième vis jusqu’au broyeur, dont le débit peut atteindre 40 t/h, avant de tomber sur un tapis convoyeur de 6 m de longueur. Ce tapis est orientable à 180°, et son extrémité peut monter ou descendre afin de déverser l’aliment broyé directement dans un silo ou dans une remorque. Le jour du reportage, l’ETA effectuait une prestation de broyage de maïs humide dans un élevage de porcs bio en système naisseur-engraisseur. Recherchant l’autonomie alimentaire, l'exploitant fait appel chaque année à l’ETA pour transformer et stocker son maïs humide. Le grain broyé est directement déversé dans deux silos en béton, où un tracteur avec un chargeur frontal l’étale et le tasse. La qualité de la conservation dépend directement de la finesse et de l’homogénéité du broyage.
« Notre objectif est de travailler avec du maïs aux environs de 32 à 35 % d’humidité, précise Yoann Dutemple. L’opérateur dispose de plusieurs jeux de grilles pour ajuster la finesse de la mouture, mais quand le grain est trop sec, il se casse mal, et la conservation est alors plus délicate. »
Le bon déroulement du chantier suppose aussi une organisation rigoureuse. En effet, le matériel est assez imposant, et sa mise en œuvre nécessite une plateforme suffisamment dimensionnée pour que les remorques puissent reculer jusqu’au bac de vidange. Pour faire fonctionner l’ensemble, l’entreprise a opté pour un tracteur Fendt 936 Vario de 355 ch. La prise de force entraîne une centrale hydraulique équipée de quatre pompes, car la majorité des équipements est actionnée par des vérins et des moteurs hydrauliques.
Prestation complète
Chez un grand nombre de clients, l’ETA assure aussi le battage du maïs. L’entreprise dispose en effet de trois moissonneuses-batteuses New Holland CR8.90 avec deux rotors longitudinaux. Équipée d’un cueilleur de dix rangs, une seule de ces machines suffit à alimenter le broyeur. Si l’agriculteur n’a pas le temps ou s’il n’a pas assez de tracteurs à disposition, l’ETA peut assurer une prestation complète incluant les bennes pour le transport de la récolte, ainsi que le tassage du silo.
« Nous travaillons principalement avec des producteurs de porcs et des éleveurs de bovins lait ou viande », commente Yoann Dutemple. L’entreprise dispose aussi d’un aplatisseur à céréales couplé à une boudineuse pour stocker du grain destiné à l’alimentation animale. « Nous proposons également de l’ensilage de maïs épi avec une ensileuse équipée d’un cueilleur. Le volume des demandes varie d’une année à l’autre en fonction du contexte climatique et de la situation des marchés. Ainsi, si le prix de vente du maïs est intéressant à l’automne, les éleveurs seront tentés de vendre leur récolte, quitte à racheter de l’aliment plus tard. À l’inverse, quand les cours sont bas ou que le coût du séchage est élevé, le broyage humide devient plus intéressant, car il permet de stocker un aliment riche et énergétique à moindre coût. La demande de prestation sera alors plus conséquente. Pour nos clients, l’alimentation est un poste très stratégique conditionnant directement les performances de leur élevage. Avec cet équipement polyvalent, nous adaptons notre service à leurs attentes. »

