Après quelques jours compliqués de mise en application des mesures de protection sur les lieux de travail, les concessions agricoles sont parvenues dans leur grande majorité à maintenir leur activité pour les pièces et le service . En revanche, le commerce tourne au ralenti :
« Les concessionnaires ont dans un premier temps placé leurs commerciaux en télétravail, mais il n’y a pas de commerce significatif, témoigne Anne Fradier, secrétaire générale du Sedima. Le confinement touche tout le monde. Les clients ont pour le moment d’autres préoccupations que l’acquisition de matériel. Les commerciaux et les administratifs sont par conséquent les catégories de personnel les plus concernés par le chômage partiel. En attendant, les concessionnaires vivent sur les commandes réalisées avant la crise. Si le commerce ne reprend pas, le chiffre d’affaires ne couvrira pas les charges. »
Nombre de concessionnaires estiment que les constructeurs font de leur mieux pour livrer les machines et les pièces :
« Les matériels arrivent parfois en décalé par rapport au calendrier, confirme Anne Fradier. Les transporteurs font partie des professionnels qui continuent à travailler depuis le début de la crise sanitaire et nous les remercions. Ils ont pu rencontrer des difficultés au début de la crise par le fait qu’ils ne disposaient pas toujours des moyens adéquats pour travailler. On peut quelquefois constater ici et là des retards de livraisons via les messageries, mais cela reste gérable. Il commence toutefois à y avoir des pénuries pour certaines pièces chez certains fournisseurs, ce qui peut être un handicap pour la reprise. »
La situation est en revanche beaucoup plus tendue avec l’activité espaces verts :
« Les magasins spécialisés ne sont pas reconnus comme commerces essentiels et sont par conséquent fermés au public. Mars et avril sont les mois où les professionnels réalisent leur plus gros chiffre d’affaires. Certains d’entre eux sont parvenus à mettre en place un système de « drive », aussi bien pour les machines, les pièces ou les prestations d’atelier. Ils travaillent en faisant en sorte que les clients n’entrent pas dans les locaux. Les machines ou pièces sont commandées par téléphone et enlevées devant le magasin ou livrées devant la porte du client. Toutefois, ce semblant d’activité ne compensera pas le manque à gagner et ne permettra pas d’écouler les stocks toujours importants dans cette profession. La situation est d’autant plus injuste que les enseignes de jardinage qui commercialisent aussi des matériels d’espaces verts n’ont pas de restrictions. Nous avons écrit au Premier Ministre et au Ministre de l’Economie et des finances sur ce sujet. »
Pour cerner l’impact de cette crise sur les réseaux agricoles comme espaces verts, le Sedima lance actuellement une enquête auprès de ses adhérents .
« A la fin du confinement, les concessionnaires comptent sur une solidarité de toute la filière. Nous travaillons aussi avec les partenaires sociaux sur le chômage partiel, l’aménagement des congés, la formation. Notons enfin qu’il existe une bonne communication avec les pouvoirs publics. En attendant, la profession s’organise pour faire front. »