Ferme de la corn-belt   A la découverte d'une ferme typique des USA

De gauche à droite, les trois frères Kent, Ryan et Kyle prennent la pose avec leur père, Richard Kohlhagen, devant l'un des trois Magnum équipés d'un jumelage de type row-crop pour les semis de maïs.
De gauche à droite, les trois frères Kent, Ryan et Kyle prennent la pose avec leur père, Richard Kohlhagen, devant l'un des trois Magnum équipés d'un jumelage de type row-crop pour les semis de maïs. (©Henri Etignard)
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Un petit retour il y a 5 ans aux USA. Les trois frères Kohlhagen et leur père, installés au nord de l’Indiana, sous les grands lacs américains, exploitent 4 000 acres (1 600 ha) de céréales. Ils produisent principalement du maïs grain et du soja génétiquement modifiés. Les faibles marges les incitent à investir dans du matériel de pointe, qu’ils renouvellent régulièrement. La cartographie et la modulation des doses de semis et d’engrais leur permettent d'optimiser leurs productions tout en maîtrisant les charges opérationnelles.

Vous avez sûrement entendu parler de la Corn Belt, ou « ceinture de maïs » ? Cette région, formant un croissant sous les grands lacs, au nord des États-Unis, fournirait, selon certains Américains, la moitié de la production en maïs grain du pays. Lors de notre voyage dans le Midwest, au printemps dernier, pour découvrir les nouveaux Case IH Magnum, nous avons fait escale, le temps d’une matinée, sur la ferme familiale des Kohlhagen, dans l’Indiana. Celle-ci est gérée par les trois frères Kent, Ryan et Kyle, ainsi que par leur père, Richard. Ils produisent 3 000 acres de maïs grains OGM (1 200 ha) et 1 000 acres (400 ha) de soja OGM. Les 500 acres restantes sont consacrées à des prairies pour la récolte de foin et de regain commercialisés aux ranchs privés du coin. L’exploitation travaille principalement avec le même concessionnaire, sous la marque Case IH. Malgré des machines équipées des dernières technologies, l’année 2019 s’est annoncée particulièrement stressante pour les farmers de la Corn Belt, avec un printemps historiquement très pluvieux. « En cette fin de mois de mai, nous devrions avoir terminé les semis depuis longtemps, explique Richard, le patriarche. Mais cette année, avec les fortes pluies à répétition de ces derniers mois, les terres sont immergées, parfois sous une dizaine de centimètres d’eau, nous empêchant de semer. »

L’automoteur de pulvérisation Case IH Patriot dispose d’une cuve en inox de 1 000 gallons (3 785 L) et d’une rampe de 36 m.
Le plus gros tracteur de l’exploitation, un Case IH Steiger 485, tracte un cover-crop de 8 m contribuant au problème de dilution des canes à maïs OGM.

Optimiser les moyens de production

Les agriculteurs bénéficient d’une assurance récolte… quand celle-ci est en place. Même si le soleil revient rapidement, il leur sera difficile de récolter avant l’hiver, qui s'avère rigoureux dans l’Indiana. Dans le même temps, cette situation a fait grimper les cours du maïs, où le boisseau a atteint 4,5 $ US (165 €/t) à la Bourse de Chicago. Pas de quoi rassurer les céréaliers. « Les meilleures années remontent à loin à présent, se souvient Ryan Kohlhagen, l’un des fils. Le boisseau était payé 7 $ US, soit plus de 300 € la tonne. À présent, nous devons faire preuve de lucidité et bien réfléchir avant de partir traiter ou réaliser un apport d’engrais. » Pour être les plus efficaces possibles, les farmers investissent dans du matériel doté des dernières technologies. Pour limiter les pannes, ils renouvellent ce dernier tous les trois à cinq ans. À titre d’exemple, les Magnum ne dépassent même pas les 1 000 heures au compteur lors de leur changement, après trois années d’utilisation.

La moissonneuse-batteuse Axial-Flow 8250 travaille en CTF (Controlled Traffic Farming) sur une largeur commune de 12 m pour les récoltes de soja et de maïs, celui-ci bénéficiant d'un cueilleur de 16 rangs espacés de 75 cm.
La trémie compartimentée de l’épandeur d’engrais permet aux céréaliers d’apporter plusieurs types d’engrais en un seul passage.

La moissonneuse-batteuse dispose, comme le reste des automoteurs, du guidage par GPS, mais également du capteur de rendement, déterminant pour la cartographie. « Nous utilisons ces données pour tous les travaux effectués sur chaque parcelle, du semis à l’apport d’azote. » Pour le maïs grain, la population de semis varie selon les cartes, souvent liées à la qualité des sols. « Dans les terres les plus riches en argile, nous semons 70 000 pieds par acre [175 000 pieds/ha], contre 34 000 pieds par acre dans les moins riches [85 000 pieds/ha]. » Les rendements, quant à eux, varient selon les années et les parcelles, mais, en moyenne, ils s’échelonnent entre 130 et 240 boisseaux par acre, soit 80 à 150 q/ha.

Afin de limiter l’immobilisation lié aux éventuelles pannes, les Magnum ne dépassent pas les 1 000 heures au compteur lors du renouvellement au bout de trois années d’utilisation.

Controlled Traffic Farming

Les parcelles sont regroupées dans un rayon de dix miles (16 km) autour du siège. Un quart de la surface agricole utile [SAU] de la ferme des Kohlhagen est en propriété. L’achat de terres, selon la nature des sols, varie du simple au double, de 5 000 à 10 000 $ US par acre (11 000 à 23 000 €/ha). Le reste des surfaces est loué au prix de 165 $ US par acre (370 €/ha). « Pour la récolte, nous essayons au maximum de limiter le tassement des sols. Depuis plusieurs années, nous travaillons en CTF (Controlled Traffic Farming). » L’Axial-Flow s’équipe d’une coupe flexible à tapis MacDon, d’une largeur de 12 m, pour la récolte du soja et d’un cueilleur de 16 rangs Drago pour le maïs.

Un semoir Case IH 2150 sème le maïs en 16 rangs avec un écartement de 30 pouces (76 cm), tandis que le second, pour le soja, dispose d’un écartement entre rangs de 15 pouces (38 cm).
Pour les semis de maïs et de soja, les deux semoirs Case IH se dotent d’un kit Precision Planting guidant la chute de la graine vers le sol à l’aide d’une courroie sur chaque élément.

Les semoirs affichent la même largeur, avec un modèle spécifique pour chacune des cultures. Pour gagner en efficacité sur le plan de la logistique, le transport des céréales entre la parcelle et les cellules de stockage se fait par camion. Au champ, un transbordeur assure les allers-retours entre la moissonneuse-batteuse et les semi-remorques. À l’image des céréaliers français, ces farmers, installés dans la plus grande région de production de maïs grain au monde, ne laissent rien au hasard. La recherche de l’optimisation des moyens de production reste bel et bien le « nerf de la guerre » pour se faire une place sur un marché devenu mondial. 

 

Le premier tracteur, un IH Farmall, acheté 900 $ US en 1952, trône à l’entrée de la ferme familiale des Kohlhagen installée à Rensselaer, dans l’Indiana (États-Unis).
Le transfert des céréales, intégralement stockées dans des cellules, au siège de l’exploitation, est effectué par plusieurs semi-remorques.

REPÈRES

Surface agricole utile : 4 500 acres (1 800 ha), dont :

- 3 000 acres en maïs (1 200 ha) ;

- 1 000 acres en soja (400 ha) ;

- 500 acres de prairies (200 ha).

Les deux faucheuses automotrices assurent les trois à quatre coupes annuelles de l’herbe en vu de la commercialisation pour les chevaux. 

MATÉRIELS

8 tracteurs : 7 Case IH (1 Steiger 485, 1 Magnum 305 CVX, 2 Magnum 340 CVX, 3 modèles 885) et 1 John Deere 4430.

2 semoirs directs Case IH 2150, un 16-rangs pour le maïs et un 32-rangs pour le soja.

1 moissonneuse-batteuse Axial-Flow 8250 avec son cueilleur à 16 rangs et sa coupe flexible de 12 m.

1 transbordeur Brent et des semi-remorques.

2 faucheuses automotrices Case IH WD 2303.

Du matériel de fenaison Kuhn.

4 presses : 2 à haute densité CNH et 2 à moyenne densité Case IH.

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