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Découverte  Novabiom met le miscanthus en sacs pour les circuits courts

Les sacs produits par la chaîne de conditionnement mesurent environ 1 m de longueur et pèsent 15 kg.
Les sacs produits par la chaîne de conditionnement mesurent environ 1 m de longueur et pèsent 15 kg.
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À l’origine de la plupart des implantations de miscanthus en France, la coopérative Novabiom, située près de Chartres (Eure-et-Loir), s’est dotée d’une chaîne d’ensachage du produit récolté. Mise à la disposition des agriculteurs, cette installation permet à ces derniers d’envisager de nouveaux modes de commercialisation et de valorisation sur leurs territoires.

Depuis 2006, la coopérative Novabiom produit des rhizomes de miscanthus tout en développant des techniques d’implantation et de suivi de cette plante pérenne. Basée à Champhol, en périphérie de Chartres (Eure-et-Loir), elle a déjà enraciné plus de 5 000 ha sur toute la France. « En 2020, le miscanthus devrait passer le cap des 6 000 ha dans l’Hexagone, dont une grande majorité au nord de la Loire », se félicite Alain Jeanroy, le président de l'association France Miscanthus. Cette plante se récolte pendant l’hiver, à l’aide d’une ensileuse, lorsque ses tiges présentent le taux d’humidité le plus faible de son cycle de végétation, soit environ 15 %. Les débouchés du produit sont multiples : paillage horticole, litière, chauffage… Cependant, la faible densité de la plante rend son transport relativement coûteux par rapport aux quelques tonnes embarquées dans un camion. De plus, l’acheteur, professionnel ou particulier, doit disposer d’un espace de stockage suffisant pour entreposer en vrac le miscanthus ensilé.

Au cours de l’hiver, lorsqu'il présente le taux d’humidité le plus faible de son cycle, soit environ 15 %, le miscanthus est ensilé et stocké sans requérir un séchage supplémentaire.

Novabiom a donc imaginé une solution de conditionnement permettant aux agriculteurs de vendre leur production au détail. Depuis deux ans, cette opération était confiée à un prestataire externe. Cependant, le transport du produit jusqu’à son lieu d’emballage compliquait la logistique. La coopérative a donc investi dans une ligne d’ensachage pour un total de 1 M€. L’équipement se compose d’une trémie de 90 m3, constituée d’une semi-remorque à fond mouvant animée par une centrale hydraulique. Celle-ci déverse le produit sur un tapis élévateur le transportant vers une centrale de dépoussiérage et de calibrage. En effet, les débris trop gros, au rendu peu esthétique dans un paillis au pied des fleurs, sont mis de côté pour être brûlés.

Les plantes sont broyées en brins de 10 à 15 mm et serviront pour le paillage de massifs fleuris ou la litière des animaux.

Un approvisionnement local

Une presse conditionne ensuite le miscanthus en sacs de 15 kg, d’environ 120 L. Cette installation peut ensacher près de 2 t de produit par heure. Afin d’assurer l’approvisionnement de cette usine, Novabiom a conclu des contrats avec des exploitants dans un rayon de 20 km autour de Champhol. Cependant, son but est de permettre à tous ses adhérents de commercialiser le miscanthus en sacs. La coopérative expédie donc à l’agriculteur qui le souhaite, partout en France, la quantité de sacs nécessaire pour approvisionner ses débouchés locaux. En échange, le producteur met à sa disposition une quantité de miscanthus équivalente, stockée en vrac chez lui. Novabiom se charge alors de trouver localement des acheteurs pour ce produit, qu’elle vend pour son propre compte. Elle s’épargne ainsi le transport de vrac et dispose de stocks prêts à être commercialisés, disséminés un peu partout sur le territoire.

La coopérative Novabiom a construit un vaste bâtiment en bois afin de stocker du miscanthus en vrac et d’abriter la chaîne d’ensachage (à droite).

Les sacs vendus par les agriculteurs conviennent particulièrement aux particuliers ou aux communes pour le paillage des massifs fleuris. Ils s’adressent également aux possesseurs de chevaux, puisque le miscanthus constitue une litière idéale pour ces animaux. Du côté de la coopérative, une montée en puissance est d’ores et déjà prévue pour la ligne d’ensachage. Les prévisions pour les années à venir portent sur un volume conditionné de 1 000 à 1 500 t/an. Si la demande devenait trop importante, l’organisation du travail pourrait évoluer vers deux postes de huit heures, afin de doubler le débit journalier. Pour l’instant, les sacs en sortie de chaîne sont empilés à la main par un opérateur. Lorsque la cadence d’emballage l’imposera, Novabiom investira dans un palettiseur afin d’automatiser la manutention et de limiter la pénibilité de cette tâche.

Un tapis roulant achemine le produit vers la centrale de dépoussiérage et de calibrage avant qu'il ne soit pesé et compressé par deux vérins hydrauliques.
Un opérateur empile lui-même les sacs sur les palettes puis applique un film pour stabiliser le chargement.

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