À l’EARL Grasset, dans la Loire-Atlantique, Dylan Grasset et son frère Jim cultivent poireaux, salades, radis, choux, mâches et d’autres légumes encore. Cette exploitation est certifiée en agriculture biologique et effectue de la vente directe. Le binage est donc une technique que les deux maraîchers utilisent couramment depuis plusieurs années.


Éléments rotatifs en acier
Le matériel proposé par le constructeur italien Oliver Agro est en effet assez original. Nommé « Rotosark », il repose sur des éléments rotatifs en acier conçus pour travailler sur le rang sans abîmer la culture. Ceux-là se dotent de lames incurvées, lesquelles constituent un ensemble en forme de globe tournant sur un axe oblique. Chaque rotor fonctionne comme une main qui arrache les adventices, y compris la racine, ce qui évite les repousses. L’objectif est de s’approcher à moins de 1 cm de la culture en place pour toucher le plus de mauvaises herbes possible. Cette bineuse est équipée d’un poste de contrôle à l’arrière pouvant accueillir un opérateur. Ce dernier veille à l'alignement permanent de l'outil dans l’axe des poireaux. Comme pour toute opération de binage, il n’est pas possible de travailler en conditions humides. En effet, les espaces entre les lames ont tendance à se remplir de terre quand celle-ci s'avère trop collante. La présence de cailloux est également un handicap, car ils peuvent se coincer entre les lames et bloquer les rotors. En été, les deux frères programment généralement un passage par semaine pour stopper la pousse des adventices. En conditions sèches, ce binage redonne aussi de la fraîcheur à la culture.


Un nouveau concept pour travailler sur le rang
Le concept original des bineuses Rotosark du constructeur italien Oliver Agro intéresse les maraîchers de la région nantaise. Ces machines sont importées depuis deux ans par la société Aur1, installée à Paulx (Loire-Atlantique). Elles peuvent travailler sur les cultures en rang à partir de 35 cm d’écart. Ces rotors, dont le principe est breveté, sont montés par paire pour encadrer le rang. Le fabricant a prévu trois diamètres différents, de 30, 35 ou 40 cm, selon l’interrang. Les nouvelles générations de machines se dotent désormais du réglage de l’axe de rotor afin d'en modifier l'angle de travail, donc l'agressivité. Chaque élément est monté sur un parallélogramme indépendant avec ressort de terrage. L’utilisateur règle ainsi la pression de travail, puis les rotors suivent le sol et servent de jauge en hauteur. Le châssis est conçu pour recevoir tous types de dents, lames, griffes et autres éléments destinés à désherber l’interrang. Si, à ce jour, la plupart des bineuses Rotosark commercialisées en France servent en maraîchage, il existe des modèles repliables pour les grandes cultures dotés de 24 rangs maximum. Oliver Agro propose aussi des versions propres aux cultures en planche avec paillage plastique (melons, légumes…). Dans ce cas, les rotors sont équipés de protections souples pour éviter de trouer le plastique. Enfin, du côté du guidage, le constructeur propose plusieurs systèmes : avec un opérateur assis à l’arrière qui décale la bineuse, par translation hydraulique via un joystick en cabine ou encore grâce à une interface pilotée par caméra.