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Dossier désherbage mécanique SCEA de Rochefort : « Le relevage automatique des éléments réduit les pertes »

La bineuse travaille avec un interrang de 25 cm, comme ici dans un mélange moutarde-fèverole, avec un débit de chantier entre 3 et 4 ha/h.

Agriculteur dans la Haute-Marne, Walter Kihm utilise depuis deux ans une bineuse Horsch Transformer VF de 12 m de large. Guidé par deux caméras, cet outil est également doté du relevage automatique et d’un réglage hydraulique de la pression de ses éléments.

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Walter Kihm cultive, en agriculture biologique depuis 2018, une très grande diversité de cultures, à Rochefort-sur-la-Côte (Haute-Marne). Selon les années, les 700 ha de surface agricole utile (SAU) de terre argilo-calcaire superficielle rassemblent plus de vingt cultures différentes : du blé standard et des variétés anciennes, des haricots rouges, des tournesols ou encore de la cameline.

Walter Kihm cultive 700 ha en agriculture biologique et désherbe mécaniquement une vingtaine de cultures. (© J.M.)

« Lors de la conversion de la ferme en agriculture biologique, notre choix s’est porté sur une bineuse Steketee de 12 m de large [désormais aux couleurs Lemken, ndlr], que nous avons utilisée environ quatre ans », raconte Walter Kihm. En parallèle, l’exploitation a travaillé avec Horsch sur un prototype de bineuse mis à disposition, l’objectif étant de faire des remontées de terrain et de la comparer à la machine concurrente. « Après ces essais, nous avons fait le choix d’acheter la version finale du modèle Transformer VF de Horsch », explique le Haut-Marnais.

(© J.M.)

De 2 à plus de 10 km/h

Lors de la venue de la rédaction, la bineuse tournait dans une parcelle de 40 ha accueillant un mélange moutarde-fèverole semé en octobre. La Transformer VF de 12 m travaillait alors dans un interrang de 25 cm afin de retirer les graminées (du vulpin et du ray-grass) et des dicotylédones (matricaire). « Pour fonctionner correctement, la bineuse doit être la jumelle du semoir sur son passage mais en décalé, c’est-à-dire que les éléments semeurs et les éléments de la bineuse doivent avoir le même écartement. » Le tracteur de 200 ch, un Case IH Puma 200 CVX doté d’une antenne GPS en précision RTK, évolue ici entre 2 et 5 km/h en fonction du type de sol, à une profondeur de l’ordre de 2 cm. « Dans les conditions observées, la culture atteint environ 10 cm. Il faut donc éviter de la recouvrir de terre avec une vitesse trop importante », précise l’exploitant. Le débit de chantier oscille alors entre 3 et 4 ha/h. Dans le cas d’un blé bien développé, l’ensemble peut biner entre 8 et 10 km/h, voire plus selon la variété et le stade. En matière de conception, la Transformer est relativement classique : des parallélogrammes avec deux dents de type patte-d’oie pour scalper les adventices, suivies de deux rangées de herses peignes. Ces dernières étalent les adventices en surface et limitent le repiquage.

Les deux rangées de dents type patte d’oie sont suivies d’une doublerangée de herse peigne à hauteur réglable. (© J.M.)

« Les conditions météo avec du soleil et du vent sont idéales pour sécher les adventices et stopper leur repousse », ajoute Walter Kihm. Côté réglage, l’agriculteur apprécie l’absence d’outils, tels qu’une clé ou une boulonneuse, pour paramétrer la hauteur des dents, contrairement à la Steketee. Les modifications se font rapidement et sans effort avec des poignées et des graduations claires.

Les différents réglages s’effectuent sans outil, à l’aide d'un axe démontable et de graduations. (© J.M.)

Dans le cadre d'un binage sur les cultures implantées au semoir de précision, avec un interrang de 50 cm, elles nécessitent une demi-journée à deux personnes. Pour ces cultures plus hautes, la hauteur sous bâti de 66 cm n’est pas limitante. La bineuse est capable de travailler sur les cultures semées à des interrangs de 15 à 75 cm.

Deux caméras d’origine Claas

Pour suivre le rang, la bineuse Transformer dispose du système CultiCam. Celui-ci fait appel à une caméra, complétée par une seconde en option, et à un unique translateur de 900 mm de course (450 mm de série). L’interface est maintenue dans le sol à l’aide de deux disques coutres.

L’interface guidant la bineuse via le translateur est maintenue dans le sol à l’aide de deux disques coutre. (© © J.M.)
(© J.M.)

Le chauffeur utilise le guidage GPS pour maintenir le tracteur dans la ligne, et la caméra affine l’alignement de la bineuse en analysant la position de plusieurs rangs. Suivant les conditions, le salissement ou le stade de la culture, si l’une des caméras perd le signal, la seconde prend le relais. « C’est également utile lors du passage intérieur de la tournière, où la bineuse peut se perdre, explique l’agriculteur. Nous pouvons choisir l’une ou l’autre caméra en cabine, selon la zone la plus claire à analyser. » L’étalonnage du système de guidage s'opère en début de parcelle sur le terminal en cabine, selon le stade et la culture à biner. Les paramètres de hauteur et d’angle de la caméra à modifier sont indiqués à l’opérateur.

Les deux caméras analysent la culture et corrigent la trajectoire avec un unique translateur. (© J.M.)

« En comparaison de la solution proposée par Steketee, la caméra, d’origine Claas, de la bineuse Horsch est plus efficace sur l’ensemble des cultures, apprécie l’exploitant. Cependant, dans le tournesol, avec le changement de position de la culture selon le soleil, la qualité du signal est moins bonne et nous empêche, certaines fois, de travailler une partie de la journée. » Sur l’écran, un curseur affiche la qualité du signal en direct. En cas de précision insuffisante, le translateur fige la position de la bineuse, et le chauffeur est prévenu par une alerte sonore en cabine. Dans le cas où la culture est trop sale pour toute détection, l’agriculteur peut brancher un joystick et commander le translateur en direct manuellement. 

La bineuse connectée en Isobus affiche sur cet écran les informations et les réglages de l’outil. (© J.M.)

Pression reglable et relevage automatique des éléments 

« En fonction des types de sols au sein de la parcelle ou des périodes de binage, nous pouvons faire varier la pression sur les éléments jusqu’à 85 kg », indique Walter Kihm. Si l’agriculteur ne change pas souvent ce réglage, ce dernier reste accessible depuis le terminal quand la résistance du sol varie. « Sur cette parcelle et avec les conditions pluvieuses que nous avons connues, le sol était très dur. Nous avons donc réalisé un passage de houe rotative pour casser la couche supérieure avant de passer la bineuse, signale l’exploitant. Si nous ne l’avions pas fait, la pression des éléments aurait été augmentée pour qu'ils pénètrent mieux dans le sol. »

Les éléments bénéficient d’une pression réglable et du relevage automatique en bout de champ. (© J.M.)

La Transformer bénéficie également de la coupure rang par rang RowLift pour les pointes ou les zones déjà travaillées. Quant au relevage automatique des éléments de binage, deux solutions s’offrent à l’utilisateur. La première consiste à utiliser le « coloriage » des passages de l’outil dans le terminal du GPS Trimble et à relever les éléments pour ne pas repasser au même endroit. La seconde revient à se baser sur la bordure de tournière intérieure, générée dans ce même terminal. Ces solutions offrent un réel confort d’usage et permettent de limiter les pertes lors du binage.

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