Loïc Verdier et son frère, à la tête de l'ETA du même nom spécialisée dans la récolte, ont choisi de diversifier leurs prestations il y a trois ans en proposant l’écimage des adventices au-dessus des cultures en place. En effet, dans la zone entre Beauce et Perche couverte par l’entreprise, la résistance des graminées aux herbicides s’est intensifiée. L’écimeuse récupératrice Zürn Top Cut Collect est alors apparue comme un outil efficace pour lutter contre cette prolifération.

Cette machine, inventée par Romain Bouillé, agriculteur en Seine-et-Marne, est désormais produite en collaboration avec l’Allemand Zürn. Son principe ? Sectionner les tiges des adventices (ray-grass, vulpin, chardon…) dont la hauteur dépasse celle des cultures grâce à un lamier. « J’ai eu l’occasion de voir la machine de Romain Bouillé en action, et j’y ai vu un réel intérêt dans notre secteur d’activité, raconte Loïc Verdier. Ces dix dernières années, nous sommes complètement envahis par le ray-grass sans réelle solution. » L’écimeuse Zürn est la seule machine du marché permettant de récupérer les adventices coupées au lieu de les laisser au sol. Le stock de graines et le salissement sont alors davantage limités pour la culture suivante.


Débit de chantier de 2 à 4 ha/h
L’écimeuse récupératrice Zürn Top Cut Collect est composée d’un lamier à double lame, divisé en deux parties à l’image d’une faucheuse papillon. Elle couvre, au choix, 9 ou 12 m de large par passage. Une fois coupées, les adventices dont la hauteur dépasse la culture sont rassemblées au centre de l’outil, via des rabatteurs hélicoïdaux et des tapis convoyeurs. Ces derniers transfèrent la matière sur un tapis central, à vitesse réglable, pour rassembler les graines d'adventices vers une trémie.

L’ensemble des organes, de la coupe à la vidange, est animé par des moteurs hydrauliques. Leur régime de rotation se règle depuis la cabine selon les conditions, le salissement de la parcelle et la vitesse d’avancement. Le débit de chantier théorique de l’outil annoncé par le constructeur oscille entre 4 et 6 ha/h, à une vitesse variant de 5 à 10 km/h.


« Dans les conditions actuelles, le débit de chantier se situe plutôt entre 2 et 4 ha/h, note Loïc Verdier. Le facteur limitant de la machine est sa trémie, car, dans les parcelles les plus sales, nous la vidons deux fois par hectare travaillé. » La vidange de cette trémie de 6 m3 s’effectue en la surélevant par l’intermédiaire de deux vérins. Selon les chantiers, l’ETA la vide en bout de champ et recharge ensuite au télescopique, ou bien transfère son contenu directement dans une benne. La hauteur de vidange est cependant limitée à 2 m.

« La machine gagnerait en efficacité et en polyvalence si la contenance de la trémie était supérieure, et si la vidange pouvait se faire plus haut », estime l’entrepreneur. Pour limiter les dégâts dans la culture, le tracteur est équipé de diviseurs sur chaque roue et d’un châssis incurvé sur le relevage avant, le tout « fait maison » par l’ETA. Le tracteur est chaussé en roues étroites avec des pneus de 270 mm de large et ceux de 210 mm de la Top Cut Collect s'équipe aussi de série de diviseurs sur chaque roue, préservent également la parcelle. « Pour moi, les dégâts sont infimes, comparés aux avantages qu'apporte l'écimage des adventices, complète le cogérant de l’ETA. À la moisson, on ne laisse quasiment aucun épi au sol sur ces passages. »

Des réglages minutieux en continu
L’objectif étant d’enlever un maximum d'adventices, le chauffeur est alors tout près de sectionner des épis de blé. « Certains clients préfèrent carrément en couper certains, pour extraire un maximum de ray-grass », explique Loïc Verdier. La Zürn Top Cut Collect est utilisable à partir du moment où le ray-grass sort de la culture, jusqu’à ce que les épis se courbent et commencent à retomber dans le blé. Côté réglage, tout s'opère en cabine, via un boîtier avec différents joysticks. Le conducteur ajuste en continu la hauteur du lamier, l'angle de la coupe (plus ou moins agressif) et le dévers.

« Ces réglages fins demandent au chauffeur de regarder quasiment tout le temps vers l’arrière. Le guidage GPS est alors primordial », assure l'Eurélien. Des roues de jauge, de part et d’autre de l’outil, peuvent également s'ajuster hydrauliquement en hauteur depuis la cabine. Elles servent uniquement à stabiliser la machine et à régler la hauteur de coupe. Elles permettent ainsi d’éviter que la barre de coupe ne plonge dans la culture et limitent les à-coups liés au relief de la parcelle. La hauteur, quant à elle, se règle à l’aide de vérins accompagnés de boules d’azote. Ces dernières offrent davantage de confort et réduisent les contraintes sur la machine. « Après trois campagnes avec l’écimeuse, la commande en cabine nous apparaît un peu archaïque. Un levier multifonction serait plus adapté et plus confortable à l’usage », estime l’exploitant. D'ailleurs, les nouveaux modèles sont désormais équipés de commandes plus ergonomiques pour faciliter ces réglages.