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Mec’agri 61 (Orne) L’appui de la Scoma

L’équipe Mec’agri 61 s’est installée depuis janvier 2022 à Briouze (Orne), dans de nouveaux locaux.

Après une dizaine d’années passées chez un mécanicien de proximité, Julien et Ludovic Gautier ont créé leur propre entreprise de réparation. Ils sont partenaires des deux concessions John Deere voisines et, pour élargir leur offre commerciale, ils ont choisi d’adhérer à la Société coopérative des artisans mécaniciens agricoles (Scoma).

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Début décembre 2022, sur le parking de Mec’agri 61, à Briouze, dans l’Orne, les allées et venues de véhicules utilitaires se succèdent. Au comptoir du magasin, les agriculteurs viennent chercher une pièce commandée la veille ou un produit d’entretien. La jeune entreprise n’a été créée qu'onze mois plus tôt. Pourtant, ses clients sont déjà des habitués des lieux et semblent plutôt satisfaits de ce service de proximité. À l’initiative du projet : deux frères, Julien et Ludovic Gautier. Ces derniers ont choisi de voler de leurs propres ailes après avoir tous les deux démarré leur carrière chez le même agent réparateur.

« J’ai été salarié pendant douze ans, d‘abord à l’atelier puis au magasin et, enfin, comme commercial, précise Julien Gautier, co-gérant de Mec'agri 61. Mon frère a travaillé avec moi pendant sept ans, principalement à l’atelier. L’idée de s’installer pour être autonomes nous trottait dans la tête depuis plusieurs années. S’associer nous est apparu plus simple, car c’est rassurant de pouvoir compter sur quelqu’un de confiance. En termes de fonctionnement, nous sommes sur la même longueur d’onde et nous nous organisons plus facilement pour les permanences du samedi ou du soir en saison. Il est important dans un tel projet de ne pas mettre de côté sa vie de famille. »

Un bâtiment fonctionnel

Fin 2021, les deux frères ont pu franchir le pas quand une opportunité s’est présentée : un agent réparateur proche de Briouze prenait sa retraite et cherchait un repreneur. La négociation englobait l’entreprise, ses cinq salariés et le fichier clients. En revanche, ils ont préféré renoncer au bâtiment d’origine, car il était trop exigu et situé dans un bourg où l’accès au matériel agricole était compliqué. Un autre local était justement disponible dans une zone artisanale à quelques kilomètres. Le bâtiment est situé au bord de la route nationale. Ils ont pu y aménager 480 m² d’atelier et 120 m² de magasin et de bureaux. Le terrain attenant, de 10 000 m², permet d’exposer du matériel neuf ou d’occasion. Sur ce secteur, la société n’a pratiquement pas de concurrents. Les réparateurs ou bases de concessionnaires les plus proches se situant à 25 ou 30 km.

« C’était une chance à saisir, explique Julien Gautier, co-gérant de Mec'agri 61. L’entreprise comptait déjà cinq salariés, dont un magasinier, une secrétaire et trois mécaniciens. Nous sommes désormais sept. Ludovic gère principalement l‘atelier et je m’occupe de l’aspect commercial et de la relation avec les fournisseurs. »
CaptioJulien Gautier, repreneur, avec son frère Ludovic, de la société Mec’agri 61, estime que le personnel de l’atelier est en mesure de répondre à la plupart des demandes d’intervention. © D.L.

Une large gamme de pièces et équipements

Au moment de la reprise, les deux frères se sont rapprochés de la société coopérative des artisans mécaniciens agricoles (Scoma). Ce groupement coopératif d’achat, auquel adhère une quarantaine de mécaniciens ruraux, offre toute une gamme de matériels d’accompagnement à des prix négociés.

« Nous avions besoin d’une offre complète de produits à proposer, ajoute Julien Gautier. La Scoma nous a ouvert l’accès à de nouvelles marques. Passer en direct aurait certainement été plus long et plus compliqué. Les constructeurs sont naturellement réticents à envoyer du matériel chez de nouveaux distributeurs qu’ils ne connaissent pas. Beaucoup auraient sans doute exigé de solides cautions bancaires, alors que, dans le cas présent, c’est la coopérative qui est garante pour nous. »

Après une première année d’activité, les nouveaux gérants s’estiment satisfaits du travail accompli. Au niveau local, l’entreprise a tout de suite trouvé sa clientèle. L’embauche à moyen terme de deux nouvelles personnes pour l’atelier et le magasin est même envisagée, à condition de trouver des candidats. La jeune société est également partenaire des concessions John Deere, Lebaudy et Lhermite Agri, puisqu’elle se trouve en bordure de leurs territoires. Julien Gautier travaille donc en collaboration avec les commerciaux des deux distributeurs, et Mec’agri 61 assure ensuite le SAV du matériel pour les clients locaux.

« Malgré notre petite taille, nous avons développé un service de qualité, ajoute le jeune gérant. Notre personnel est formé régulièrement et maîtrise parfaitement la technologie des matériels d’accompagnement, comme la coupure de section ou le DPA. L’atelier assure des prestations équivalentes à celles d’une base de concession, car nous disposons du même logiciel Irium, d’une gestion des pièces détachées par code-barres et de valises de diagnostic pour toutes les marques. Nous nous sommes aussi équipés pour dépanner rapidement les climatisations et les systèmes hydrauliques. Nous nous devons d’être réactifs pour répondre aux attentes des clients. »

 

Bertrand Lardeux, animateur à la Scoma, assure le lien entre les fournisseurs et la quarantaine de mécaniciens ruraux adhérant à ce groupement d’achat. Béatrice Mordrelle gère la comptabilité et l’administratif. © D.L.

Scoma et Scoma Bretagne 

Un réseau de 70 mécaniciens de proximité

 

Le terme Scoma est l’acronyme de « Société coopérative des artisans mécaniciens agricoles ». Sous cette même appellation, il existe aujourd’hui deux structures très proches : la Scoma, basée à côté de Laval (Mayenne), qui opère sur un large triangle allant de Caen à Tours, et à la Vendée, et la Scoma Bretagne qui a établi son siège à Saint-Étienne-du-Gué-de-l’Isle (Côtes-d’Armor).

 

« Les deux structures ont été créées au début des années 1980 sous l’impulsion d’entreprises de mécanique agricole voulant se regrouper pour effectuer des achats en commun, explique Bertrand Lardeux, animateur commercial à la Scoma. Elles sont indépendantes sur les plans juridique et financier, mais travaillent conjointement pour trouver des fournisseurs de qualité, répondant aux besoins des clients finaux. »

L’offre actuelle couvre pratiquement tous les besoins en matériels d’accompagnement avec plus de 130 fournisseurs différents : travail du sol, semis, épandage d’engrais, pulvérisation, fenaison, transport, distribution du fourrage, valet de ferme, etc. La coopérative commercialise aussi des pièces détachées pour toutes les grandes marques, de l’outillage et des consommables.

« Aujourd’hui, les deux structures fédèrent à elles deux près de 70 mécaniciens de proximité situés dans un grand quart nord-ouest de la France, ajoute Bertrand Lardeux. Ces entreprises adhérentes d’un des deux groupements comptent généralement entre 1 et 15 salariés avec une seule base, pour la plupart. Chacune bénéficie auprès de sa coopérative de conditions tarifaires négociées pour l’ensemble du groupement auprès de grandes marques. Nous nous efforçons au maximum de choisir des constructeurs français. Aujourd’hui, le réseau Scoma est prêt à se développer en accueillant de nouveaux adhérents. »

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