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Matériel Agricole Gauthier Le pari du gaz

Les tracteurs au gaz sont pourvus d'un réservoir additionnel porté frontalement.

Distributeur New Holland dans l’est de la France, le concessionnaire Matériel Agricole Gauthier a mis à son catalogue les tracteurs carburant au méthane. Face à l’implantation croissante d’unités de méthanisation, l’intérêt grandit.

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En 2022, la concession Matériel Agricole Gauthier a fait le choix de commercialiser le premier tracteur alimenté au méthane, un New Holland T6 Methane Power de 180 ch. L’établissement, dirigé par Jean-Christophe Vanier, est implanté à Saint-Germain-du-Bois, en Saône-et-Loire, et est intégré au Groupe JCV Agri. Doté de huit agences réparties en Saône-et-Loire, dans le Jura et dans l’Ain, il s’appuie sur les compétences de ses 73 collaborateurs. La concession, qui distribue la marque New Holland, génère un chiffre d’affaires de 35 millions d'euros. Sa clientèle se compose d’agriculteurs, de paysagistes et de collectivités locales. L’engin carburant au méthane a tout d’abord entamé une campagne de démonstration auprès de clients potentiels. Il était approvisionné en gaz issu d’une station de méthanisation valorisant des effluents d’élevage, située à proximité de la concession de Saint-Trivier-de-Courtes (Ain). « Plusieurs installations de ce type se sont déjà développées dans notre secteur géographique, et des communes ont déjà mis en route des bus scolaires fonctionnant au gaz, ainsi que les infrastructures pour les alimenter », rapporte Éric Boirin, directeur commercial de Matériel Agricole Gauthier.

Une offre de produits vertueux

Le concessionnaire a également mis ce tracteur à la disposition de l’entreprise savoyarde Vidonne, faisant aussi partie du groupe JCV Agri, afin de le promouvoir. « En tant que concessionnaire de matériels agricoles, il est important de proposer à nos clients un panel de produits vertueux, dont ces tracteurs au biométhane. Le constructeur New Holland nous semble en avance sur cette thématique. Il a récemment pris des parts dans l’entreprise Bennamann qui étudie des méthodes de récupération simplifiée du biométhane », poursuit-il. À ce jour, la concession commercialise deux modèles de tracteurs roulant au biométhane, des TI ((T6 ?)) de 165 et 180 ch. Un modèle T7 de 245 ch alimenté au gaz naturel comprimé (GNC), en cours de développement, viendra compléter la gamme en 2025 afin de répondre aux demandes de puissances plus élevées. Ces tracteurs ciblent non seulement les exploitants agricoles dotés d’une unité de méthanisation, mais aussi les collectivités locales. En interne, sur l’ensemble du groupe, deux techniciens et quelques vendeurs sont formés et bénéficient de l’appui du constructeur. Si le marché monte en puissance, le concessionnaire prévoit de dédier du personnel à ces tracteurs au biométhane.

L’autonomie en carburant

Plus chers à l’achat qu’un tracteur fonctionnant au GNR, ces modèles comportent toutefois de nombreux avantages. D’une part, ils réduisent la pollution, en limitant les émissions de particules fines, ainsi que les nuisances sonores. D’autre part, la combustion du gaz génère moins de contraintes mécaniques sur le moteur. « Leur prix d’achat est de 5 à 10 % plus élevé que celui d’un tracteur classique. Ils disposent d’une autonomie de 5 à 10 heures grâce à un réservoir additionnel à l’avant qui permet d’atteindre une capacité totale de 460 L de biométhane. Leur durée de vie est plus importante, étant donné qu’ils ne comportent pas de pompe à injection. » Enfin, ils donnent la possibilité d’exploiter le gaz produit par les unités de méthanisation et donc de trouver une autonomie en carburant. Même si la réglementation interdit aux producteurs de gaz non professionnels de vendre leur énergie, les agriculteurs sont toutefois autorisés à alimenter leur station avec du gaz produit au sein de l’exploitation.

Sur 120 tracteurs neufs vendus en moyenne chaque année, le concessionnaire commercialise de trois à quatre tracteurs au méthane moyennant un chiffre d’affaires de 600 000 €. La demande du marché donne des perspectives encourageantes de développement des ventes auprès d’une nouvelle clientèle. « Beaucoup d’entreprises vont à l’avenir s’équiper de stations de recharge, ce qui ouvre le champ des possibles. À terme, nous souhaitons vendre de 8 à 10 modèles par an. Notre objectif est de les commercialiser auprès des communes importantes dotées d’une station de méthanisation, à l’image de Chalon-sur-Saône », conclut Éric Boirin.

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