Conjoncture Les retards de paiement assombrissent le moral des artisans ruraux

L’optimisme est de moins en moins de mise chez les artisans ruraux. Pour s’en rendre compte, la Fnar, la Fédération nationale des artisans et petites entreprises en milieu rural, a renouvelé, fin 2024, une enquête qu’elle avait déjà menée auprès de ses adhérents en 2022 et en 2023. Alors que dans les deux premières éditions la moitié des répondants affichaient un certain optimisme pour les trois à six mois, cette proportion a chuté à 35 %. Ils s’inquiètent notamment de l’évolution de leur chiffre d’affaires. Alors qu’en 2024, la majorité d’entre eux est parvenue à le conserver stable, voire à l’améliorer, 24,4 % estiment qu’il devrait baisser dans les 3 à 6 mois prochains et 65,4 % parient sur leur stabilité. Pour expliquer leur baisse de moral, ils mettent en cause la conjoncture économique difficile ainsi qu’une forte augmentation de leurs retards de paiement. 35,4 % rapportent en avoir subi plus que d’habitude contre 26 % en 2023. Malgré cela, les entreprises sont parvenues à maintenir un niveau de trésorerie suffisant pour honorer les factures de leurs fournisseurs et maintenir leurs effectifs. Les 79 répondants de l’enquête sont, pour les trois quarts, impliqués dans des activités de réparation et de vente de machines agricoles. 44,3 % comptent de 1 à 5 salariés et 30,4 % de 6 à 10. Si l’immense majorité (73,7 %) a pu conserver un effectif stable en 2024, 14,5 % d’entre eux l’ont diminué alors que 11,8 % l’ont augmenté. Créée en 1887, la FNAR représente des entreprises artisanales indépendantes exerçant leurs activités dans les secteurs du machinisme agricole, du matériel de parcs et jardins, de l’équipement d’élevage, de l’habitat rural, de la construction métallerie et de la maréchalerie. Ils sont majoritairement installés en communes rurales et comptent parmi leurs clientèles le monde agricole, les collectivités locales et les particuliers.