Olimac : L'hyperspécialiste

Olimac : L'hyperspécialiste

Alors que la diversification et l'élargissement des gammes représentent des règles auxquelles se plient de nombreux constructeurs de machines agricoles, Olimac a fait le choix délibéré de se concentrer sur un seul produit : le bec cueilleur pour maïs épi.

Lorsqu'ils parlent de becs cueilleurs à maïs grain, les maïsiculteurs français sont en général capables de citer facilement quatre ou cinq marques. Mais rarement, ils pensent à mentionner Olimac et le nom de son modèle unique Drago. Il en va tout autrement dans les pays germaniques ou même outre-Atlantique. Ce constructeur italien ne craint, en effet, pas de revendiquer en Allemagne des parts de marché supérieures à celles de grands acteurs locaux. En Amérique du Nord, il arrive à placer près de 1 000 unités par an, soit 15 % du marché local. En tout, ce spécialiste dit fabriquer 1 900 cueilleurs à maïs par an sur un marché partagé entre une dizaine de marques et où les grands noms du machinisme agricole ne laissent parfois que des miettes. L'entreprise transalpine est une affaire de famille. Sa direction est en effet partagée par le couple fondateur, Maria et GuiseppeCarboni, leur fils Lorenzo et leur fille Daniela. Depuis sa création en 1956, elle reste spécialisée dans la fabrication de becs cueilleurs pour maïs épi. Il est vrai que cette culture domine le paysage de sa région d'origine : le Piémont, au sud de Turin. Olimac décline son modèle unique Drago pour répondre à tous les types d'utilisation. Il est disponible dans différentes largeurs, dans des écartements classiques à partir de 50 cm et exceptionnels jusqu'à 2,10 mètres pour, par exemple, récolter des cultures spécialisées exotiques. Ces adaptations sont bien sûr compatibles avec tous les modèles de moissonneuses-batteuses et d'ensileuses. Mais, lorsqu'ils parlent de leurs projets de développement, plutôt que mentionner d'hypothétiques diversifications vers d'autres modèles de barres de coupe ou de pick-up, les dirigeants de l'entreprise préfèrent évoquer les marchés sur lesquels ses produits sont encore mal représentés, aux premiers rangs desquels la France. En 2001, Olimac avait brièvement travaillé sur un prototype de barre de coupe repliable pour moissonneuses-batteuses. Mais la rapide croissance de la demande en Amérique du Nord l'a vite encouragé à se recentrer sur son coeur de métier et à investir dans la modernisation de son outil de travail. Le résultat de cette stratégie est d'autant plus spectaculaire que le constructeur met un point d'honneur à maîtriser la quasi-totalité de sa fabrication.  

Une usine ultramoderne

Récemment, en emménageant dans une toute nouvelle usine de 20 000 m2, Olimac s'est équipé de ce qui est proposé de plus moderne en matière d'outillage et d'organisation de la production. L'investissement s'est monté à 20 M€, une somme conséquente pour une PME affichant un chiffre d'affaires annuel de 60 M€. La plupart des tâches sont automatisées et le site accueille des outils qu'il est rare de rencontrer dans les usines de machines agricoles, même les plus modernes. Ainsi des chariots sans pilote approvisionnent automatiquement les postes de travail depuis un magasin, également intégralement automatisé. Alors que, le plus souvent, les constructeurs préfèrent s'approvisionner en boîtiers de transmission auprès des spécialistes de cette partie, Olimac a préféré en maîtriser la production en investissant dans une ligne robotisée alignant six machines d'usinage. La plupart des opérations de tournage d'arbres, de taillage de pignons, de fraisage et de surfaçage des boîtiers sont réalisées sur place. « Il s'agit de la deuxième installation de ce type en Italie. La première a été montée chez Ferrari », commente Lorenzo Carboni, le directeur de la production. Sachant que les becs cueilleurs comptent trois boîtiers par rangs, la ligne est dimensionnée pour en fabriquer 47 000 par an. Cette maîtrise technique a libéré le constructeur pour le dessin de ses propres boîtiers et lui a permis de les rendre les plus compacts possibles pour s'adapter au dessin à profil bas de ses becs cueilleurs Drago. Cette architecture, selon lui, serait le secret de leur bonne pénétration dans des récoltes versées.

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