Agrotek, un important concessionnaire John Deere, n’a pu que constater la dimension crapuleuse du conflit russo-ukrainien lorsque les hordes russes et tchétchènes ont déferlé dans les régions de Dnipropetrovsk, Zaporijia, Kherson et Donetsk. Il a construit, depuis 2002, sur ce secteur de l’est de l’Ukraine, un réseau de neuf bases. Le parc de son agence de Melitopol a vu disparaître deux moissonneuses-batteuses John Deere S770 et S760, un tracteur M6195, cinq semoirs Väderstad ainsi que 20 t de lubrifiants. Le montant du préjudice dépasse 1,5 M€.
Apparemment, les armées d’invasion semblent bénéficier d’une logistique de pillage plus performante que celle destinée à leur soutien. Les systèmes de télématique et de positionnement GPS installés sur les tracteurs et les automoteurs volés ont permis de très vite les localiser dans le village de Zakan-Yurt, non loin de Grozny, en République tchéchène. Selon des informations recueillies par la chaîne de télévision américaine CNN, les services techniques du concessionnaire sont parvenus à bloquer le démarrage des machines par le biais de leurs systèmes télématiques. De son côté, la filiale ukrainienne de Väderstad a publié sur sa page Facebook les numéros de série des matériels volés (TPF0002699, TPF0002737, TPF0002742, TPL0001459 et TPL0001442). Le constructeur suédois a fait savoir qu’il avait averti l’ensemble de ses concessionnaires et partenaires russes que toute transaction liée à ces machines ferait l’objet d’une enquête criminelle et qu’il leur avait interdit toute opération de services après-vente ou de fourniture de pièces de rechange.
John Deere et Väderstad ont suspendu leurs activités commerciales en Fédération de Russie.