SAS Charles Chapuis (Auvergne-Rhône-Alpes)  Les robots à la conquête des stabulations

L’activité élevage, sous la responsabilité de Romain Gourgouilhon, génère 15 % du chiffre d’affaires de la SAS Charles Chapuis dirigée par Martine Chabanne.
L’activité élevage, sous la responsabilité de Romain Gourgouilhon, génère 15 % du chiffre d’affaires de la SAS Charles Chapuis dirigée par Martine Chabanne. (©C.G.)

Les ventes de robots réalisés par la SAS Charles Chapuis représentent 70 % des nouveaux projets d’investissement des éleveurs en bovins-lait de sa zone de chalandise. La croissance de l’activité nécessite des recrutements de qualité et une organisation efficace des astreintes.

Concessionnaire John Deere en Auvergne-Rhône-Alpes, l’entreprise Chapuis se déploie autour de trois activités : l’agriculture, les espaces verts et les matériels de traite. L’activité élevage, réalisée en partenariat avec GEA, couvre, via ses quatre bases, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme, ainsi que les départements limitrophes (Allier, Ardèche et Lozère). Ses clients sont majoritairement des exploitants agricoles installés en élevage bovins-lait disposant de bâtiments neufs ou en rénovation. Malgré une baisse du nombre d’exploitations dans la zone, le volume de production de lait se maintient. La structure commercialise des équipements de traite (robots, salles conventionnelles, systèmes rotatifs), des matériels d’alimentation et de nettoyage des stabulations automatisés, ainsi qu’un ensemble de produits nécessaires aux bâtiments d’élevage (filets, tapis de logettes, systèmes de ventilation...). « Actuellement, notre région vient en deuxième position pour la vente des systèmes de traite rotatifs. En 2014, nous avons démarré la commercialisation des robots de traite, des robots racleurs et des robots de nettoyage. La robotisation est une véritable révolution pour les élevages. Le manque de main-d’œuvre et de temps motive le plus souvent les investissements. À l’exception de la zone d’appellation d’origine protégée Saint-Nectaire, les robots de traite sont privilégiés dans 70 % des nouveaux projets. Le parc représente ainsi, en 2023, environ 60 stalles de robots », témoigne Romain Gourgouilhon, responsable de l’activité élevage. Ce dernier gère une équipe comprenant 1 responsable technique, 14 techniciens de maintenance, 2 commerciaux et des magasiniers multi-activités.

Équipés d’un véhicule-atelier aménagé, 14 techniciens de maintenance se partagent la zone de chalandise. (© C.G.)

Des astreintes à maîtriser

En 2017, le secteur de l’entreprise s’est agrandi, et la base de Vernines, située dans le Puy-de-Dôme, en plein cœur de l’AOP Saint-Nectaire, a été créée. « Cette zone géographique présente un potentiel d’activité qui nécessite d’organiser le service efficacement. En raison de la vente progressive des robots, nous devons organiser des astreintes. Cela impose de trouver un juste équilibre entre les quatre bases afin d’éviter un roulement très court. La croissance du secteur a impliqué de nombreux recrutements. Nous avons notamment doublé le nombre de techniciens de maintenance en six ans et créé un poste d’assistant technique chargé de gérer les contrats et les garanties », précise le responsable de l’activité élevage. 

La concession peut installer jusqu’à trois robots de traite au sein d’une même exploitation (soit l’équivalent d’un robot pour 60 vaches laitières). Pour optimiser leur usage, les clients commandent aussi des accessoires : monitoring pour la détection des chaleurs, système de surveillance de la santé… De plus, des logiciels spécifiques leur permettent de mieux suivre leur troupeau. Des contrats de maintenance sont liés à l’achat de ces équipements. Tous les quatre mois, les techniciens se déplacent chez les clients pour faire de la maintenance préventive. Quatre d’entre eux détiennent l’agrément « Opti'Traite » pour vérifier, lors d'un contrôle annuel, la conformité des machines à traire avec la charte des bonnes pratiques d’élevage. En cas d’urgence, ils interviennent dans les meilleurs délais lors des astreintes. Avec leur véhicule atelier, ils parcourent en moyenne 30 000 km par an. Une hotline, incluse dans les contrats de maintenance, est également mise à disposition pour le dépannage à distance.

Les points de vente sont gérés par des magasiniers multi-activités. (© C.G.)

Des métiers à coordonner

Sébastien Besson, responsable technique, gère les plannings des techniciens concernant l’installation, le montage et la maintenance, essentiellement des robots. « Nous centralisons les appels pour mieux gérer les pannes. De plus, nous envisageons prochainement d’acquérir un logiciel ERP pour assurer le suivi SAV des dépannages et facturer les interventions. En binôme avec Romain [Gourgouilhon], nous mettons en place les chantiers et gérons les relations avec les constructeurs. Nous travaillons en réseau pour favoriser une meilleure réactivité. Un cadre est nécessaire pour optimiser les chantiers et l’anticipation est de mise », commente le responsable technique.

Les métiers de l’élevage demandent des compétences pointues en informatique, en électrotechnique et en maintenance industrielle. Ils nécessitent également de maîtriser l’environnement du bâtiment et la zootechnie. Pour maintenir le cap, le concessionnaire mise ainsi sur la montée en compétences de ses salariés, la qualité du service et la proximité des clients.

Responsable technique de l’activité élevage, Sébastien Besson gère les plannings des techniciens concernant l’installation, le montage et la maintenance des machines. (© C.G.)

Un marché d’équipement

« Nous bénéficions également de la fiabilité croissante des robots conçus par GEA Farming. À ce jour, la part de marché du constructeur à l’échelle nationale est estimée à 15 %. Le parc est récent, et le renouvellement intervient après 7 à 10 ans », met en avant le responsable de l’activité élevage.

La SAS Charles Chapuis compte 85 salariés et génère un chiffre d’affaires de 32 millions d'euros, dont 15 % pour l’activité élevage, 15 % en espaces verts et 70 % pour l’agricole. En interagissant et en se complétant, les métiers permettent d’élargir la clientèle, de faire vivre les magasins et de garantir la pérennité de l’entreprise. Le marché de l’élevage s’est maintenu entre 2022 et 2023, malgré l’allongement des délais de livraison et l’inflation. En Auvergne-Rhône-Alpes, une année blanche concernant le plan de rénovation des bâtiments d’élevage a toutefois freiné la construction de nouvelles structures. « Nous souhaitons encore augmenter nos parts de marché sur le segment des robots. Nous misons notamment sur le renouvellement des matériels de traite. De plus, la part des salles conventionnelles tend à diminuer. D’ici la fin de l’année 2024, nous prévoyons l’installation de dix nouveaux robots de traite », conclut Romain Gourgouilhon.

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