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Groupe Ackermann  Une filiale dédiée à l’élevage

hilippe Ackermann (à droite), PDG du groupe Ackermann et Franc Plateau, responsable de l’activité élevage, sont confiants dans l’avenir de cette activité.
hilippe Ackermann (à droite), PDG du groupe Ackermann et Franc Plateau, responsable de l’activité élevage, sont confiants dans l’avenir de cette activité. (©C.G.)

Grâce aux rachats successifs de Niess MAE et de MPES, le groupe Ackermann s’impose sur le marché de l’élevage. Sa filiale dédiée atteint ainsi un chiffre d’affaires de 12,7 millions d'euros en 2023. La diversité des métiers et l’étendue de sa zone de chalandise sur cinq départements imposent des recrutements de qualité et une organisation bien rodée.

Le groupe Ackermann est né en 2020, à la suite du rachat des entreprises Niess Agriculture et Niess MAE (Matériels Agricoles Élevage) par le concessionnaire mosellan Ackermann, tous les trois détenteurs de la carte New Holland. Deux ans plus tard, il a renforcé son nouveau positionnement dans le secteur de l’élevage via l’acquisition de la société MPES (Midi Pyrénées Élevage Service), implantée à Vincey, dans les Vosges. Cette structure est intégrée à sa filiale Niess MAE, concessionnaire DeLavaldepuis 2021. « En 2020, notre croissance externe allait dans le sens de l’évolution de la distribution. Il était indispensable d’atteindre une dimension suffisante pour pérenniser l’entreprise. C’est pourquoi j’ai pris la décision de croître afin de développer l’activité », justifie Philippe Ackermann, PDG du groupe. Aujourd’hui, ce dernier compte 155 salariés et atteint un chiffre d’affaires de 56 millions d’euros (M€). « Le choix de nous orienter vers l’élevage coulait de source, étant donné que nous souhaitons rester un groupe leader innovant et reconnu dans le domaine agricole dans l’est de la France. Le rachat de MPES en 2022 avait pour objectif, d’une part, de viabiliser notre nouvelle activité élevage en ayant un volume de vente optimal et, d’autre part, d’assurer la continuité du service 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 », poursuit-il.

La filiale Niess MAE du groupe Ackermann, spécialisée dans l’élevage, commercialise des équipements dédiés à cette activité (robots de traite, prérefroidisseurs, tanks tampons, abreuvoirs, repousse-fourrages, silos brosses, racleurs…) et des produits pour les bâtiments qui l'abritent (tubulaires, ventilateurs, rideaux…). Elle compte deux bases, l'une à Vincey, dans les Vosges, à la suite de la reprise de MPES et de ses dix salariés, et l'autre à Fénétrange, dans la Moselle, site historique de Niess Agriculture. Les reprises successives de Niess MAE et de MPES ont permis d’étendre la zone de chalandise. Parmi les 24 salariés, 10 techniciens sillonnent ainsi 5 départements (Moselle, Meurthe-et-Moselle, Bas-Rhin, Haut-Rhin, Vosges). « La densité d’agriculteurs produisant du lait faiblit. Or notre secteur géographique est très étendu, c’est pourquoi le maillage des techniciens et une organisation interne optimale constituent des leviers pour atteindre un seuil de rentabilité », souligne Philippe Ackermann.

Les techniciens de maintenance spécialisés dans les robots de traite assurent la maintenance préventive et curative d’un parc d’une trentaine d’équipements. (© C.G.)

20 à 30 robots de traite vendus chaque année

Face à l’augmentation de la taille des troupeaux, le marché s’oriente massivement vers la robotisation non seulement de la traite, mais aussi de l’alimentation et du nettoyage des bâtiments d’élevage. Il est notamment impulsé par la jeune génération en place ou par la volonté de transmission des chefs d’entreprise. « La robotisation des élevages progresse afin d’améliorer le confort au travail et d’augmenter la productivité. Ce choix vise aussi à pallier le manque de main-d’œuvre et à assurer une traçabilité des interventions. Les robots représentent 95 % de nos ventes de matériels de traite. Nous livrons également de plus en plus d’automates pour repousser les fourrages ou racler le lisier », précise Franck Plateau, responsable de l’activité élevage au sein du groupe. La filiale Niess MAE vend en moyenne chaque année entre 20 et 30 robots de traite pour des bâtiments en construction ou en rénovation, et de 1 à 3 salles de traite. Au sein de chaque exploitation, le choix se porte sur un ou deux robots, selon le nombre de vaches (soit 1 robot pour 70 vaches), mais cela peut être plus. Leur durée de vie est variable, le plus ancien sur le secteur affichant au compteur plus de 18 années.

Après le rachat de MPES, le chiffre d’affaires de la partie élevage de la filiale Niess MAE a fait un bond de 1 à 9,6 M€ entre 2020 et 2023. Cette croissance exponentielle a généré une dizaine de recrutements aux différentes postes, et d’autres sont encore en cours pour développer l’activité. La filiale intègre 11 métiers (responsable d’activité, administratif, responsable de site, commerciaux, magasiniers, monteurs spécialisés robots ou autres matériels, chargés de clientèle, techniciens robots et salles de traite…), exigeant une véritable cohésion d’équipe et une organisation bien rodée sous la responsabilité de Franck Plateau. « La spécialisation des métiers permet de gagner en performance, mais il faut savoir placer le curseur. Nous faisons parfois appel à la sous-traitance pour le montage en raison de la croissance du chiffre d’affaires. De plus, les salles de traite peuvent nécessiter des démontages en raison de modifications », souligne Philippe Ackermann.

Des camions disposent des pièces et accessoires indispensables pour intervenir dans les meilleurs délais lors des dépannages. (© C.G.)

Une relation forte avec le technicien

Pour l’entretien et la maintenance des robots de traite, l’entreprise recrute des personnes issues de l’apprentissage (10 à 15 % de l'effectif) ou des formations électrotechniques. « Nous privilégions l’autonomie des techniciens, qui travaillent seuls chez les exploitants en cas de dépannage. Ils doivent maîtriser à la fois la connectique, l’informatique, l’hydraulique et la robotique. Ils travaillent toutefois en binôme avec un collègue référent sur une période d'un à trois mois avant d’intervenir seuls. Les astreintes ne sont pas de leur ressort avant cette période de prise en main du métier », indique Franck Plateau. Lors de l’achat des robots de traite, les contrats, d’une durée allant jusqu’à quatre ans renouvelable, incluent la maintenance préventive, soit trois visites obligatoires annuelles, et le service d’astreinte. Six techniciens se partagent le territoire, dont un sur le site de Fénétrange et cinq à Vincey. Ils prennent en charge un parc d’une trentaine de robots de traite mais peuvent intervenir plus largement, à distance ou sur site lorsqu’ils sont d'astreinte. Pour ce faire, ils disposent d’un camion spécifique doté des pièces et accessoires nécessaires. « La vente de matériels d’élevage crée une relation plus forte avec la clientèle, comparativement à celle de tracteurs ou de matériels d’accompagnement. En effet, les visites régulières instaurent une relation de confiance entre l’éleveur, le technicien et donc la concession », note Philippe Ackermann. « Concernant les astreintes, l'une des difficultés réside dans le volume horaire des interventions qu’il faut pouvoir piloter, en particulier en dépannage de robots de traite. La complexité se situe dans la recherche de la taille critique pour organiser le roulement », ajoute-t-il.

L’intervention dans les fermes demande des compétences pointues en connectique, informatique, hydraulique et robotique (© C.G.)

Du potentiel en bien-être animal

Le dirigeant souhaite stabiliser l’activité de la filiale et maintenir une taille suffisante afin de garantir un service de qualité aux clients. « Notre orientation vers ce nouveau métier nous a montré une belle évolution ponctuée d’étapes de réorganisation, d’optimisation des moyens et d’accroissement de notre performance commerciale. Nous allons continuer à nous professionnaliser pour renforcer notre performance », met-il en avant.

En 2023, les ventes de machines représentent 67 % des 9,6 M€ de chiffre d'affaires de la partie élevage de la filiale Niess MAE, les ventes de pièces 15 %, les interventions à l’atelier et les contrats de maintenance 16 %. Le marché laisse encore présager des perspectives de croissance, comme en témoigne le carnet de commandes bien rempli en 2024. Il s’ouvre, par exemple, vers les prérefroidisseurs, les ventilateurs et les équipements de confort des animaux (tapis de sol, etc.). « Le potentiel de marché est énorme compte tenu des améliorations des conditions de travail, du bien-être animal et de l’efficacité de production qu'apportent les évolutions technologiques de ce secteur. Nous sommes toutefois dépendants des restructurations et de la politique agricole du pays dont les orientations restent à éclaircir », termine Philippe Ackermann.

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