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Frédéric Grivot, commission irrigation du Sedima  « L’irrigation : un métier de service particulièrement pointu »

Les projets d'irrigation imposent de mettre en place des systèmes de pompage et de distribution d'eau sur mesure.
Les projets d'irrigation imposent de mettre en place des systèmes de pompage et de distribution d'eau sur mesure. (©© B.S.)

En raison de la spécificité de ses métiers, l’activité d’irrigation pose aux distributeurs des problèmes de recrutement et de réglementation très différents de ceux rencontrés dans leurs activités générales de vente et de réparation de machines agricoles. Afin d’en discuter et de trouver des solutions, le Sedima, le syndicat des distributeurs de machines agricoles, a mis en place une commission dédiée. Frédéric Grivot, directeur général délégué de Cornet Agri au sein du groupe de distribution Agriteam Ouest, en fait partie. Il a bien voulu répondre à nos questions.

DM&R : Quelles raisons ont motivé la création de la commission irrigation au sein du Sedima ?

Frédéric Grivot : Comme les distributeurs actifs sur le marché de l’irrigation sont spécialisés ou disposent d’une équipe dédiée tout en commercialisant des matériels agricoles, il nous semblait important de constituer un groupe métier à l’image de ce que nous avons mis en place pour l’élevage, les espaces verts et la viti-viniculture. Cela permet d’accroître leur visibilité auprès des concessionnaires et de nos interlocuteurs. Notre objectif est de réfléchir aux problématiques inhérentes à ce secteur d’activité en termes de réglementation, d’organisation interne et de marchés. Notre commission, créée en 2018, est constituée de sept distributeurs de matériels d’irrigation représentatifs des régions françaises.

DM&R : Quelles sont les spécificités du métier de l’irrigation ?

F.G. : Un chantier d’irrigation est une réalisation sur mesure conçue en fonction des besoins particuliers du client. Chaque installation se distingue par la station de pompage, le réseau de canalisations et l’équipement d’irrigation. La spécialité irrigation véhicule une image de service très pointue sur le plan technique. Cela implique de multiples compétences et une grande polyvalence des techniciens et des vendeurs. Il n’existe pas de formation spécifique, et nous recrutons des salariés issus de formation en électrotechnique. Quant aux vendeurs, nous les formons en interne et misons sur le conseil par la technicité. Même si nos équipes sont occupées toute l’année, nous préparons la saison d’irrigation de janvier à fin mars pour une mise en route au mois d’avril. Nous accompagnons donc nos clients en amont pour optimiser leurs chantiers.

DM&R : Quelles sont les actions menées par la commission irrigation ?

F.G. : Nous apportons au bureau du Sedima notre expertise sur les sujets d’irrigation afin de répondre aux demandes des pouvoirs publics ou à toute autre consultation publique. Ainsi, nous mettons l’accent sur les bonnes pratiques visant à adapter la consommation d’eau face au défi climatique. Sur ce plan, les équipements d’irrigation ont évolué pour gagner en efficience et limiter les consommations d’eau et d’énergie. Nous pouvons désormais moduler les doses, faire varier les débits et contrôler les systèmes à distance grâce à l’électronique. De plus, nous privilégions également la promotion des métiers auprès des jeunes en allant dans les écoles, par exemple. En interne, nous travaillons sur le document unique d’évaluation des risques professionnels et sur les plans de prévention. Comme les techniciens peuvent être seuls sur les chantiers ou en intervention, nous menons une réflexion sur les travailleurs isolés pour mieux en maîtriser les risques.

Frédéric Grivot, directeur général délégué de Cornet Agri, regrette le manque de formations spécifiques aux métiers de l'irrigation. (© © Cornet Agri)

DM&R : Quelles sont les techniques dominantes et comment se porte le marché ?

F.G. : Les enrouleurs, les pivots et les rampes dominent le marché. Toutefois, les rampes et les pivots sont un peu moins présents dans le nord de la France. Quant à la micro-irrigation, qui comprend des systèmes de goutte-à-goutte de surface ou enterrés, elle est peu utilisée par les céréaliers et les betteraviers. On la retrouve plutôt dans les secteurs du maraîchage, de l’arboriculture et de la viticulture, ou dans d'autres cultures spécifiques. Ce marché est toutefois peu développé à ce jour. D’une manière générale, le marché de l’irrigation est très dépendant des conditions climatiques et suit celui de la machine agricole. C’est un marché porteur avec des projets d’investissement en cours.

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