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Leur vision du futur David Guy, Sky Agriculture : « Des machines sobres et agronomiques, pour des fermes résilientes »

David Guy est directeur général de Sky Agriculture un constructeur de machines agricoles français.

David Guy, directeur général de Sky Agriculture, constructeur de machines agricoles français nous livre sa vision de son métier dans le futur au travers de 5 questions.

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Matériel Agricole : Comment voyez-vous votre métier dans le futur en tant que constructeur de machines agricoles ?

David Guy : Difficile de deviner exactement ce qui va se passer. Toutefois, il semble que les grands défis de nos clients agriculteurs à l’avenir sont déjà présents : la volatilité du marché, du climat, et la sobriété énergétique. De notre côté, en tant que constructeur, il faut déjà faire notre part. Chez Sky Agriculture, nous avons déjà lancé le processus. En dressant notre bilan carbone, nous sommes remontés jusqu’aux émissions liées à l’utilisation de nos produits. L’objectif est, dans un premier temps, d'entrer dans une démarche d’écoconception des machines ! Ensuite, notre défi sera de fournir des outils performants, sobres à l’usage et favorisant une agronomie respectueuse du sol.

M.A. : Quels problèmes les agriculteurs rencontreront-ils à l’avenir ? Et comment ceux-là seront-ils résolus ?

D.G. : Les machines agricoles ne peuvent rien faire pour changer météo et volatilité des marchés. Cependant, nous pouvons tenter de fournir des innovations en faveur de la résilience des fermes. L’objectif étant de créer des machines ou technologies capables d’intégrer pleinement le volet agronomique afin de servir l’autonomie et la rentabilité des fermes.

M.A. : Qu’est-ce que la robotisation vous inspire ?

D.G. : La robotisation est une opportunité pour le domaine agricole, à condition qu’elle travaille en faveur de la durabilité des fermes et de leur rentabilité. L’objectif ne doit pas être de rendre les agriculteurs dépendants de cette technologie. Cependant, c’est l’occasion d’utiliser des machines plus légères, réduisant le tassement des sols. C’est aussi une solution au manque de main-d’œuvre. L’enjeu pour nous, constructeurs d’équipements attelés, est d’être en mesure de fournir des outils capables de communiquer aisément avec ces robots.

M.A. : Quelles caractéristiques essentielles pour la machine agricole du futur ?

D.G. : La machine agricole de demain, selon moi, doit présenter une grande efficacité énergétique. L’outil du futur est donc dans un premier temps peu tirant. Ensuite, il devra optimiser chaque cheval ou kilowatt dépensé. Pour l’engrais, par exemple, en tant que produit dérivé du pétrole, il faudra toujours plus de précision pour l’épandeur afin de ne plus gaspiller un granulé. Ensuite, l’agronomie doit être au centre de la conception de la machine pour que celle-ci soit plus efficace dans la gestion des couverts, qu'elle intègre de nouveaux itinéraires techniques ou encore réduise son impact sur les sols. Ensuite, la machine du futur devra sûrement être capable de s’adapter à des tracteurs… peut-être électriques ?

M.A. : Si le climat évolue selon les prédictions des scientifiques, quel(s) changement(s) voyez-vous en tant que constructeur de machines agricoles ?

D.G. : Nous le voyons déjà d’une année à l’autre. Nous passons de périodes de sécheresse à de grandes inondations régulièrement. L’agriculteur devra sûrement adapter sa mécanisation en connaissance de cause pour assurer la résilience de son exploitation. Pour nous, fabricants, il faudra se concentrer sur la conception d’engins polyvalents, capables d’intervenir dans des conditions très différentes et dans des délais très courts. Un bon exemple serait la trémie frontale compartimentée, qui peut s’associer à des rampes de semis différentes pour s’adapter à des conditions sèches ou humides, etc. Si elle subit le problème du climat, l'agriculture fait néanmoins aussi partie de la solution, avec le stockage de carbone par exemple, ou en favorisant des itinéraires culturaux et des rotations pour rendre son sol résistant face aux aléas climatiques. Notre objectif en tant que constructeur est donc de fournir des machines facilitant le respect des sols.

La trémie frontale compartimentée constitue un outil polyvalent, s'associant à diverses rampes de semis pour s'adapter aux changements de conditions climatiques. (© Sky Agriculture)

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