Leur vision du futur Gaec du Pré Vert : « Anticiper les changements à venir et optimiser l’outil agricole pour pérenniser et rentabiliser les exploitations laitières »
Nicolas Robert, associé au sein du Gaec du Pré Vert en production laitière nous livre sa vision de son métier dans le futur au travers de 5 questions.
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Matériel Agricole : Comment voyez-vous votre métier dans le futur ?
Nicolas Robert : Nous devons nous adapter aux contextes économique, politique et climatique qui évoluent. Il faut résister et faire perdurer notre système agricole. Pour cela, nous devons imaginer des solutions génératrices de revenus. Sur notre exploitation, nous avons justement mis en place une installation de méthanisation avec l’idée qu’elle ouvrirait la voie vers l’autonomie, tant pour l’apport de fertilisants qu’au niveau financier. De plus, elle nous permet d’optimiser notre bilan carbone. Cet investissement a pour objectif de pérenniser l’exploitation pour les vingt prochaines années au moins.
M.A. : Quels sont, selon vous, parmi vos problèmes quotidiens, ceux qui seront résolus demain par la technologie ?
N.R. : Je pense que la technologie pourrait simplifier le travail administratif. Cependant, l’œil de l’éleveur n’est pas remplaçable à mon avis. Bien que des systèmes assument une partie du suivi de l’élevage, certains facteurs restent appréciables uniquement par l’humain. Pour la partie cultures, l'aide technologique s’avère précieuse. Elle facilite le suivi des sols et permet d’optimiser les apports d’engrais et de désherbants. Beaucoup d’outils sont aujourd’hui à notre disposition : les drones, le GPS, les images satellites, les robots… J’attends de voir ce que l’intelligence artificielle va apporter de plus. Je ne suis quand même pas certain que tout ceci pourra anticiper les facteurs climatiques.
M.A. : Qu’est-ce que la robotisation vous inspire ?
N.R. : Je pense que la robotisation a un côté positif, aussi bien en élevage que pour l’agronomie. Elle offre une meilleure réactivité sur certains sujets, tels que la qualité du lait. Elle permet également une optimisation économique des exploitations. Aujourd’hui, plus d’un bâtiment de production laitière sur deux se monte avec un robot de traite. Ceci peut pallier le manque de main-d’œuvre dans les fermes, tout en autorisant une croissance suffisante pour que les structures soient rémunératrices. Je pense que les robots peuvent nous apporter beaucoup, à condition que les technologies mises en œuvre soient au point.
M.A. : Quelle est, selon vous, la ferme type du futur ?
N.R. : Je pense que cette ferme devrait être plutôt autonome en énergie, avec des installations telles que des panneaux photovoltaïques ou une unité de méthanisation. Elle devrait être à la pointe de la technologie pour une plus grande précision dans la technique, et optimiser son fonctionnement. La ferme type du futur serait, selon moi, facile à gérer et à déléguer pour prendre du temps pour soi. En production laitière, le travail devra s’avérer suffisamment efficient, tout en levant le pied le week-end. L’agriculteur ne devra pas avoir peur de se diversifier et ne restera pas ancré dans ses positions. Il ne craindra pas d’investir pour aller chercher la rentabilité.
M.A. : Si le climat évolue selon les prédictions des scientifiques, quel(s) changement(s) voyez-vous dans votre domaine ?
N.R. : Sur des exploitations comme la nôtre, sans irrigation, ce n’est pas évident de s’adapter à un climat qui se réchauffe. Heureusement, les semences évoluent. Les techniques de cultures changent également pour remédier à tout cela. Je suis de nature optimiste. Même si nous vivons des épisodes météo extrêmes, les moyennes de précipitations ne changent pas, donc je ne suis pas trop inquiet. Les nouvelles générations devront avancer en gardant en tête qu’il faut s’adapter à ces changements. Voici ce que je dis toujours : « Anticiper, c’est pérenniser ; optimiser, c’est rentabiliser. » C’est la clé de la réussite.
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