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Salle de traite  Le trempage et la désinfection intégrés à la griffe

Anthony Guetet et son frère, Sonny, ont préparé l’avenir avec une salle de traite plus fonctionnelle qui réduit la pénibilité et améliore les conditions sanitaires.
Anthony Guetet et son frère, Sonny, ont préparé l’avenir avec une salle de traite plus fonctionnelle qui réduit la pénibilité et améliore les conditions sanitaires. (©D.L.)
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Le Gaec Bocalait, dans les Deux-Sèvres, a choisi des griffes IQ Apollo de GEA. Cet équipement applique une solution de trempage sur les mamelles en fin de traite, avant de s’autodésinfecter. Une garantie sanitaire et un gain de temps pour l’éleveur.

En 2023, Anthony Guetet a rejoint le Gaec Bocalait avec créé par ses parents, Éliane et Jean-Claude, à La Ronde, dans les Deux-Sèvres. Son projet prévoyait une refonte du bloc de traite, car l’ancienne installation GEA à 2 x 5 postes en épi, datant de 2005, n’était plus adaptée pour le troupeau de 80 à 85 laitières. « Il fallait aussi préparer le départ en retraite de mes parents, prévu d’ici à deux ans, explique le jeune éleveur. Actuellement, nous travaillons au quotidien en collaboration étroite avec mon frère, Sonny, qui a son propre élevage de canards, juste à côté de la ferme. À terme, nous resterons donc tous les deux pour gérer l’ensemble. Nous voulions une installation plus fonctionnelle, où une personne seule pourrait s’occuper de tout en un minimum de temps. »

Après chaque décrochage, la griffe se retourne vers le sol et la désinfection commence. L’opération dure une trentaine de secondes et limite la propagation des infections. (© D.L.)

Bâti existant valorisé

Les deux frères ont donc conçu le projet ensemble. Dès le départ, ils excluent de passer à la traite robotisée. En effet, l’effectif du troupeau aurait nécessité d’investir dans deux stalles, ce qui aurait coûté très cher. De plus, la gestion du pâturage aurait été compliquée, le Gaec exploitant beaucoup de prairies permanentes dont certaines sont situées de l’autre côté d’une route. Agrandir la salle de traite était donc la meilleure option. Pour la marque, ils sont restés fidèles à GEA et à leur concession Allin-Agri. « Le vendeur nous a orientés vers une installation à 2 x 8 places, précise Sonny. Il estimait qu’au-delà l’équipement ne serait pas valorisé par un trayeur seul. Pour éviter de construire un bâtiment supplémentaire et de modifier toute l’organisation de la stabulation, nous avons choisi de conserver le même emplacement qu’avant, en rallongeant la fosse aux deux extrémités. Pendant plusieurs mois, la salle de traite était donc en travaux, avec parfois un seul côté disponible. Ce fut une période un peu compliquée, mais, avec cette solution, nous avons valorisé le bâti existant et conservé la même aire d’attente. C’était tout de même plus économique. En revanche, vu l’espace disponible entre les murs, nous sommes restés sur un modèle en épi. Une salle de traite par l’arrière nous aurait bien plu, mais, techniquement, nous n’avions pas assez d’espace. »

Réduire la pénibilité

Tout a été pensé pour gagner du temps et réduire la pénibilité. Un chien électrique, par exemple, a été placé dans l’aire d’attente, conçue tout en longueur. Aller chercher les dernières vaches à l’autre bout était auparavant une réelle perte de temps. Désormais, les éleveurs estiment gagner de 10 à 15 minutes par traite, et cela leur évite aussi un grand nombre d’allers-retours avec des marches à monter. À l’autre bout du quai, les vaches quittent la traite par la gauche. Celles qui viennent de la droite empruntent un pont tournant que le trayeur décale sur le côté quand il sort de la fosse, toujours sans escalier. Les associés ont aussi équipé chaque poste d’un bras PosiCare (GEA). Ce support maintient la griffe et les tuyaux, tout en accompagnant le mouvement du trayeur au moment de brancher les mamelles de la vache. Cela soulage les bras et les épaules, le faisceau étant pratiquement hors d’atteinte de la patte de l’animal. Autre point fort de cette nouvelle salle de traite : le faible niveau sonore. Grâce à un variateur sur la pompe, qui est désormais placée de l’autre côté du mur, le régime moteur s’adapte strictement aux besoins. La machine se montre ainsi beaucoup moins bruyante que la précédente, et la consommation d’électricité s’avère également réduite.

Pour réduire la pénibilité, les associés ont aussi opté pour le bras PosiCare de GEA qui maintient le faisceau au moment de la pose, soulageant les bras et les épaules du trayeur. (© D.L.)

Pas de concession sur l’hygiène

« Choisir des équipements qui améliorent le confort était une priorité, mais nous ne voulions pas faire de concession sur l’hygiène de la traite, souligne Anthony. Dans notre élevage, les vaches sont logées dans une stabulation en aire paillée. En période hivernale, quand elles ne sortent plus au pâturage, nous suivons de près le niveau de cellules. Cela nous a motivés à choisir les griffes IQ Apollo, car elles offrent de bonnes garanties sanitaires. » En effet, sur cet équipement, les quatre quartiers sont séparés, avec une valve de sécurité qui empêche les risques de contamination entre mamelles. Autre atout : le trempage en fin de traite est intégré à la griffe grâce à un circuit spécifique pour le produit de traitement. Le trayeur n’a plus besoin de tremper manuellement les mamelles. C’est donc un gain de temps et, lorsque toutes les vaches de la rangée sont traites, la porte à l’avant s’ouvre instantanément, accélérant ainsi la vitesse de sortie. Après chaque décrochage, la griffe redescend près du sol et est automatiquement rincée, désinfectée puis séchée, avant de revenir en position. Tout est automatique. L’opération dure quelques secondes et ne retarde pas la traite des vaches suivantes. Après plus d’une année de fonctionnement, les quatre éleveurs notent que les problèmes sanitaires sont plutôt rares, et ce, malgré un changement de produit. En effet, ils utilisaient auparavant IoShield pour le trempage manuel. Cette solution était efficace et laissait un film protecteur persistant d’une traite à l’autre. Mais la viscosité du produit n’était pas compatible avec le système d’application automatisé. Sur les recommandations du fabricant, il a fallu opter pour le Lux Spray 50, plus fluide donc bien acheminé dans le circuit Apollo. « Ce produit semble moins persistant, car, au bout de quelques heures, il a disparu visuellement de la mamelle, reconnaît Sonny. Toutefois, l’efficacité est toujours au rendez-vous, c’est le principal. Cette technologie existe déjà sur les robots de traite, et elle est juste appliquée ici sur tous les postes. Il est vrai que, avec un bon niveau d’équipements, les conditions de traite n’ont plus rien à voir avec ce que nos parents ont vécu pendant des années. Il reste toujours deux astreintes quotidiennes, mais, contrairement au robot, quand c’est terminé, nous pouvons partir pour faire autre chose, notamment dans les champs, sans crainte d’être rappelés pour un souci quelconque. »

En fin de traite, le trempage des mamelles est réalisé automatiquement par la griffe sans intervention du trayeur. (© D.L.)
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