Récolte des fourrages à l'autochargeuse  « Sarl Chosson : la remorque autochargeuse procure autonomie et flexibilité sur les chantiers »

La remorque autochargeuse Strautmann Magnon 10-430 CFS récolte envi
La remorque autochargeuse Strautmann Magnon 10-430 CFS récolte envi (©F.P.)
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Éleveur de vaches allaitantes et entrepreneur de travaux agricoles, Philippe Chosson réalise l’ensilage d’herbe à l’aide d’une remorque autochargeuse Strautmann Magnon. Avec cette machine, il peut récolter les fourrages humides en déployant une logistique de chantier bien moins lourde qu'avec une ensileuse automotrice.

« Tout est parti d’un désaccord avec la Cuma au sujet du renouvellement d’une ensileuse, se remémore Philippe Chosson, éleveur à Mautes, dans la Creuse. Je ne souhaitais pas prendre de parts dans la nouvelle machine. Alors j’ai opté pour une remorque autochargeuse. »
Philippe Chosson a opté pour la remorque autochargeuse afin de travailler en autonomie et de s’affranch (© F.P.)

Au printemps 2019, l’agriculteur prend possession de sa première Strautmann, une Giga-Vitesse 4001. Afin de rentabiliser cet investissement, il décide de se diversifier en proposant de la prestation de récolte de fourrage. Il fonde alors l’entreprise de travaux agricoles SARL Chosson. Au cours de l’année 2019, l’achat d’une boudineuse à céréales vient compléter le parc de cette société naissante, devenant rapidement son outil le plus utilisé. Avec sa remorque autochargeuse, Philippe Chosson se constitue assez vite un portefeuille de clients. L’organisation efficace des chantiers devient alors un enjeu stratégique.

« Certains clients fauchent l’herbe eux-mêmes, mais généralement ils font réaliser la fauche par un autre entrepreneur. Ensuite, je viens avec l’autochargeuse, et ils n’ont qu’à tasser le silo. J’alterne entre les parcelles éloignées et les plus proches pour lisser le flux d’ensilage rendu au silo et faciliter la tâche du tasseur. Pour les clients, ce mode de récolte évite aussi les inconvénients des chantiers d’ensilage en entraide : ils n'ont pas à rendre le temps aux voisins, et cela demande moins de matériels et de carburant. Et puis, chez la plupart des clients, il n’y a plus personne pour préparer le repas pour une dizaine de bouches les jours d’ensilage. »

Le SAV, nerf de la guerre

En 2023, lors d’un chantier, la remorque autochargeuse de Philippe Chosson se renverse. L’entrepreneur se met donc à la recherche d’une solution rapide pour honorer ses commandes. Son concessionnaire local, Défi-Mat, lui fournit dès le lendemain une Strautmann Magnon 10-430 CFS, déjà attelée à un tracteur flambant neuf. L’entrepreneur achète finalement cette machine pour remplacer son autochargeuse accidentée.

« Le service après-vente est très important dans ce genre de situation. Tous les concessionnaires ne sont pas capables de vous fournir une machine dès le lendemain. Et je ne peux pas laisser mes clients sans solution pendant plusieurs jours, analyse Philippe Chosson. La Strautmann n’est pas la moins chère sur le marché, mais je sais que le service est à la hauteur, et c’est une très bonne machine. »

Cette nouvelle remorque profite d’un équipement plus complet que sur la précédente. Ainsi, elle repose sur deux essieux à suspension hydropneumatique. Ceci s’avère bien plus stable que les lames de ressort de la Giga-Vitesse. La Magnon intègre également un nouveau pick-up doté de doigts synthétiques à la place des traditionnelles dents métalliques.

Le nouveau pick-up à dents flexibles sans garants ne bourre pas et ne ramasse pas la terre, pour une plus grande qualité de fourrage. (© F.P.)
« Le pick-up d’origine était complètement entouré par les garants, explique l’entrepreneur. Il avait tendance à bourrer rapidement. Strautmann a donc remplacé le pick-up par un nouveau modèle sans garants. Celui-ci avait été conçu au départ pour la récolte des cannes de maïs, mais il fonctionne très bien dans l’herbe verte. »

Trois jeux de couteaux

Le système de coupe compte 48 couteaux, chacun profitant d’une sécurité individuelle. La longueur de coupe théorique atteint donc 35 mm.

« Si l’herbe est coupée à l’aide d’une faucheuse sans conditionneur et qu'elle n’est pas andainée, elle monte dans le sens de la longueur, et les brins sont en réalité un peu plus longs », modère Philippe Chosson.

Ce dernier dispose de trois jeux de couteaux à double face. Selon les chantiers, il est en mesure de récolter pendant une demi-journée à deux jours avant de devoir tourner ou remplacer les couteaux.

Le banc de 48 couteaux descend complètement afin de permettre leur retournement ou leur remplacement un par un. (© F.P.)
« Avec les trois jeux, je peux travailler pendant à peu près une semaine. Je réalise l’affûtage à l’aide d’une machine spécifique. Celle-ci use les couteaux moins vite qu’un système centralisé sur l’autochargeuse, mais il faut compter environ une heure par jeu de couteaux. Je le fais à temps perdu quand je suis sur la ferme. »

Pour tracter et animer sa remorque autochargeuse, il a choisi un John Deere 6R 250. Il estime que la puissance et le gabarit de ce tracteur, suffisamment lourd pour ne perdre d’adhérence en montée, correspondent bien à ses besoins. Il considère en outre que ce modèle ne consomme pas plus que le John Deere 6R 195 qu’il possédait auparavant, tout en peinant moins à faire rouler les quelque 40 t de l’ensemble une fois la remorque chargée.

Plus d’autonomie pour l’exploitation

Chaque année, Philippe Chosson ensile environ 350 ha d’herbe à l’aide de son autochargeuse. Sur cette surface, 45 ha sont dédiés à sa propre exploitation agricole, pour nourrir une centaine de vaches allaitantes. Sa structure emploie un salarié à temps plein. Elle s’étend sur 230 ha de prairies et de cultures fourragères. Elle est ainsi autonome pour l’alimentation du troupeau mais doit se fournir à l’extérieur pour la paille. Du côté de l'ETA, le boudinage des céréales constitue la plus grande part de l’activité. Le reste se partage entre des chantiers de terrassement réalisés pendant l’hiver, lorsque l’activité agricole est plus calme, et la récolte avec la remorque autochargeuse. Cette dernière sert occasionnellement pour le ramassage de foin, destiné au séchage en grange, ou de paille.

« La paille coupée est stockée en vrac. Ceci nous fait gagner du temps lors de la préparation de la ration avec la mélangeuse », conclut Philippe Chosson.

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